Saint Jean-Paul II

“Le Grand”, “l’Éternel Adolescent”, il est et sera toujours un modèle de vie, d’amour, de prière, de service et de sainte soumission à sa vocation propre. Toujours un jeune parmi les jeunes, et sans attendre à ce qu’ils viennent eux-mêmes à lui, il est lui-même parti les rejoindre où ils sont.

Il a créé les Journées Mondiales de la Jeunesse et, à travers ses œuvres, il a montré un amour sans mesure, un amour qui ne peut être dépassé, même par la maladie.

En 1938, il déménage avec son père à Cracovie. Il commence des études de de littérature polonaise à l’Université Jagellonne, tout en fréquentant en même temps l’école théâtral. En 1942, il rejoint le séminaire, dont la fermeture pendant l’occupation l’oblige à continuer ses études en cachette et à travailler en usine. Il est ordonné prêtre le 1er novembre 1946. Il se rend ensuite à Rome où il poursuivait ses études jusqu’à 1948. De retour au pays, il dirige pendant sept mois la petite paroisse de Niegowic près de Cracovie. Il devient rapidement l’un des pionniers de la pastorale du tourisme des jeunes dans la paroisse Saint-Florian à Cracovie : il marche avec les jeunes dans les montagnes, navigue en kayak, etc.

La personnalité du Père Karol Wojtyla, sa capacité de parler avec les jeunes et ses sermons attiraient beaucoup de personnes. Rapidement, un groupe de jeunes se crée autour de lui qui, non seulement participaient ensemble à la liturgie chaque matin à 6 heures, mais aussi célébraient les fêtes et organisaient des excursions. Ils ont toujours été accompagnés par « Oncle », le prêtre Karol. Au fil du temps, des excursions hors de la ville se sont transformées en voyages dans les montagnes de Bieszczady ou en navigation en kayak dans la Mazurie. Ces expéditions étaient à cette époque très novatrices. « L’idée est d’être capable de parler de quoi que ce soit, de films, de livres, du travail professionnel, de recherches scientifique et de groupe de jazz de manière appropriée », expliquait le père Wojtyla.

En 1958, il est consacré évêque dans la cathédrale de Wawel. Peu de temps après, il participe activement aux travaux préparatoires du Concile Vatican II et au Concile lui-même. Après la mort de l’archevêque Eugeniusz Baziak en 1963, il devient le métropolite de Cracovie, et quatre ans plus tard, le pape Paul VI le nomme cardinal.

Karol Wojtyla, archevêque de Cracovie, sait l’importance du mouvement de jeunesse « Vie et Lumière » fondé par le prêtre Franciszek Blachnicki en 1969. La formation religieuse des jeunes lors des camps d’été appelés « oasis », préoccupent les autorités communistes. Les persécutions et le harcèlement commencent. Pour ne pas exposer l’Église au risque, beaucoup d’évêques étaient sceptiques face au mouvement du Père Blachnicki. Mais l’incorporation officielle des oasis par le cardinal Karol Wojtyla au travail pastoral de l’archidiocèse de Cracovie permet leur développement rapide. À l’époque du cardinal Wojtyla, le ministère universitaire de Cracovie est également développé de manière intensive. Le métropolite venait souvent à la rencontre avec les étudiants, il leur prêchait des retraites, il ne disait rien à personne, venait et s’installait dans le confessionnal et soutenait financièrement le ministère de manière non officielle. L’argent était principalement destiné à financer des camps de vacances, parfois, on en donnait aux étudiants les plus nécessiteux.

Le 16 octobre 1978, après la mort du pape Jean-Paul Ier, les cardinaux élisent pour la première fois depuis 456 ans un pape non italien : Jean-Paul II devient le 263e successeur de Pierre pour un long pontificat de 25 ans de pontificat. Le jour de l’inauguration de son pontificat, dans son premier discours de la fenêtre du Palais Apostolique, avant la prière de l’Angélus, le Pape Jean-Paul II lance un appel urgent aux jeunes : « Vous êtes le futur du monde, vous êtes l’espérance de l’Église. Vous êtes mon espérance ». D’autres paroles résonnent encore : « N’ayez pas peur ! Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! »

Premier pape polonais de l’histoire, il s’attache à donner une plus grande visibilité à l’Église à travers son action pastorale. Artisan de l’effondrement du système communiste, il a entrepris de nombreux voyages dans le monde, infatigable défenseur de la paix et des droits de l’homme. Doté d’un grand charisme, cet homme de communication polyglotte va bousculer le Vatican, et se montrer infatigable malgré l’attentat du 13 mai 1981 sur la place Saint-Pierre et les ennuis de santé du grand âge.

Jean-Paul II, depuis le début de son pontificat, regarde très attentivement la jeunesse du monde entier. En France, lors du voyage de mai 80, il nous rencontre au Parc des Princes. En 1984, lors de la clôture de l’Année sainte, et en juin 1985, deux rencontres à Rome rassemblent à chaque fois plus de 200 000 jeunes. Leur réussite incite Jean-Paul II à créer une journée mondiale de la jeunesse, célébrée une année sur deux de manière internationale. C’est toujours un appel lancé à construire la civilisation de la vie et de l’amour en fondant sa vie sur Jésus Christ.

Tu es précieux pour le Christ nous dit Jean-Paul II. À Tor Vergata, lors des JMJ de Rome en l’an 2000, il s’exprime ainsi : « Saint Jean nous a dit que toute chose a été faite dans le Christ. Croyez donc fermement en lui. Il guide l’histoire des personnes comme celle de l’humanité. Bien entendu, le Christ respecte notre liberté, mais dans toutes les vicissitudes joyeuses ou amères de la vie, il ne cesse de nous demander de croire en lui, de croire en sa Parole, en la réalité de l’Église, en la vie éternelle. Vous ne devez donc jamais penser qu’à ses yeux vous êtes des inconnus, des numéros d’une foule anonyme. Chacun de vous est précieux pour le Christ, chacun est connu personnellement, est aimé tendrement, même quand il ne s’en rend pas compte.

Chers amis, vous qui vous élancez avec toute l’ardeur de votre jeunesse vers le troisième millénaire, vivez intensément l’occasion que vous offrent les Journées mondiales de la jeunesse en cette Église de Rome, qui est aujourd’hui plus que jamais votre Église. Laissez-vous modeler par l’Esprit Saint. Faites l’expérience de la prière, laissant l’Esprit parler à votre cœur ! Prier, cela veut dire consacrer un peu de son temps au Christ, se confier à lui, rester à l’écoute silencieuse de sa Parole, la faire résonner dans son cœur. »

La question du « jeune homme riche ». À maintes reprises Jean-Paul II a commenté ce passage d’Évangile, notamment dans la très belle lettre qu’il a écrite pour les jeunes publiée en 1985, à l’occasion de l’année internationale de la jeunesse. « Le jeune homme riche s’interroge : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Que dois-je faire pour que ma vie ait une valeur, pour qu’elle ait un sens ? » Pour Jean-Paul II, le Christ est la réponse, car lui seul connaît personnellement chacun : « Je souhaite à chacun et à chacune de vous de découvrir ce regard du Christ, et d’en faire l’expérience jusqu’au bout. Je ne sais à quel moment de votre vie. Je pense que cela se produira au moment le plus nécessaire : peut-être au temps de la souffrance, peut-être à l’occasion du témoignage d’une conscience pure, comme dans le cas de ce jeune homme de l’Évangile, ou peut-être justement dans une situation opposée, quand s’impose le sens de la faute, le remords de la conscience : le Christ regarda Pierre à l’heure de sa chute, après qu’il eut renié son Maître par trois fois. Il est nécessaire à l’homme, ce regard aimant : il lui est nécessaire de se savoir aimé, aimé éternellement et choisi de toute éternité. »

La paix. Jean-Paul II est un inlassable défenseur de la paix. Il s’efforce de promouvoir à chacun de ses voyages dans le monde entier. La paix des cœurs, la paix des peuples, tout spécialement au Moyen-Orient.

« Dieu de nos pères, Grand et Miséricordieux, Seigneur de la paix et de la vie, Père de tous, tu as des projets de paix et non d’affliction, tu condamnes les guerres et tu abats l’orgueil des violents. Tu as envoyé ton Fils Jésus pour annoncer la paix à ceux qui sont proches ou loin, pour réunir les hommes de chaque race et de chaque origine en une seule famille. Écoute le cri unanime de tes fils, la supplication pleine de tristesse de toute l’humanité : plus jamais la guerre, aventure sans retour, plus jamais la guerre, spirale de deuil et de violence ; non à cette guerre qui est une menace pour tes créatures dans le ciel, sur la terre et la mer. En communion avec Marie, la Mère de Jésus, nous te supplions encore : parle au cœur des responsables du destin des peuples, arrête la logique des représailles et de la vengeance, suggère par ton Esprit de nouvelles solutions, des gestes généreux et honorables, des possibilités de dialogue et de patiente attente, qui soient plus féconds que les rapides décisions de guerre. Accorde à notre époque des jours de paix. Plus jamais la guerre. Amen. »

L’évangile de la vie. Jean-Paul II met également l’accent dans son apostolat sur la valeur de la vie de chacun, de sa conception jusqu’à la mort, en publiant Evangelium vitae en 1995.

« Ô Marie, aurore du monde nouveau, Mère des vivants, nous te confions la cause de la vie : regarde, ô Mère, le nombre immense des enfants que l’on empêche de naître, des pauvres pour qui la vie est rendue difficile, des hommes et des femmes victimes d’une violence inhumaine, des vieillards et des malades tués par l’indifférence ou par une pitié fallacieuse. Fais que ceux qui croient en ton Fils sachent annoncer aux hommes de notre temps avec fermeté et avec amour l’Evangile de la vie. Obtiens-leur la grâce de l’accueillir comme un don toujours nouveau, la joie de le célébrer avec reconnaissance dans toute leur existence et le courage d’en témoigner avec une ténacité active, afin de construire, avec tous les hommes de bonne volonté, la civilisation de la vérité et de l’amour, à la louange et à la gloire de Dieu Créateur qui aime la vie.

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