« Sainte Geneviève a toujours ressurgi en temps de crise »
Paris Notre-Dame du 6 janvier 2022
La fête de sainte Geneviève était célébrée dans l’Église ce 3 janvier. L’occasion de faire un bilan de l’Année sainte Geneviève à Paris, clôturée le 12 décembre 2021, avec le P. Denis Metzinger, curé de St-Étienne-du-Mont et membre de l’équipe diocésaine de cette Année dédiée à la célèbre patronne de Paris.
Paris Notre-Dame – Après un report dû à la pandémie, l’Année sainte Geneviève a officiellement pris fin le 12 décembre 2021…
P. Denis Metzinger – L’Année s’est clôturée le dimanche 12 décembre 2021 par le spectacle vivant « Paris s’appelait Lutèce », à St-Étienne-du-Mont (5e). Cette scénographie, jouée du 3 au 12 décembre, a attiré plus de 13 000 spectateurs, et fait jouer ou participer, par roulement, plus de 400 bénévoles venus de toutes les paroisses de Paris. Mgr Georges Pontier, administrateur apostolique du diocèse de Paris, y a assisté la veille de la clôture. À la paroisse, cette période a été très intense : toutes les salles étaient occupées ou transformées pour la confection des décors, les horaires de messe ont été bousculés, etc… Mais cette petite gêne a été largement compensée par le fait que beaucoup de personnes ont redécouvert St-Étienne-du-Mont et la possibilité d’y prier sainte Geneviève. De nombreux spectateurs n’étaient même jamais rentrés dans une église ! Cela a été un beau moment d’évangélisation.
P. N.-D. – Quel bilan faire de cette Année, perturbée par la crise sanitaire ?
D. M. – À St-Étienne-du-Mont, nous n’avons pas vraiment subi d’impact car beaucoup de propositions spirituelles et culturelles ont pu s’y dérouler malgré tout. Nous avons beaucoup accueilli, contrairement à d’autres paroisses qui ont dû réduire ou annuler certains événements. La tournée des reliques dans les églises, ralentie par les confinements, a pris fin en juin dernier… Reporté d’un an, le colloque scientifique intitulé Sainte Geneviève – Histoire et mémoire (420-2020), organisé par le Collège des Bernardins, l’Université de la Sorbonne et l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a finalement eu lieu du 3 au 5 novembre dernier et nous attendons la publication de ses contenus. Malgré les perturbations, je crois que les fidèles et les Parisiens ont redécouvert sainte Geneviève comme une femme chrétienne, au-delà du personnage historique résistant aux Huns ; quelqu’un animé par la foi, qui a porté du fruit pour la société et l’Église. Je pense qu’elle est davantage devenue un modèle de proximité pour tous. C’est ce qui m’a marqué : l’attachement de personnes très diverses à cette figure. Cela prouve son actualité.
P. N.-D. – Justement, quelle est son actualité en ce début d’année à nouveau perturbé ?
D. M. – À travers l’histoire, on peut voir que sainte Geneviève a toujours ressurgi en période de crise : épidémies, inondations… Le peuple s’est tourné vers elle. Ce n’est pas pour rien qu’elle est qualifiée de protectrice. Je suis certain que dans le secret de la prière des paroisses et des communautés, tous les événements difficiles vécus ces derniers temps lui ont été confiés. Sa fête, le 3 janvier, donne lieu en ce moment à la neuvaine annuelle célébrée à St-Étienne-du-Mont, du 3 au 11 janvier. Mgr Georges Pontier présidera la messe du 9 janvier, tandis que des curés de paroisses de la région parisienne, aux patronymes de sainte Geneviève, ont été invités à présider les autres messes de la neuvaine, venus de Nanterre (Hauts-de-Seine), de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), d’Asnières (Hauts-de-Seine), de la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)… Le bel exemple à retenir de Geneviève, c’est le miracle des cierges, rallumés dans la tempête. La lumière de la foi et de l’espérance nous est toujours donnée.
Propos recueillis par Laurence Faure @LauFaur
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