Thierry Rombout : “Comment situer la place de la paroisse dans le soutien à l’effort éducatif des parents ?”

Thierry Rombout est père de famille, il a été membre pendant quinze ans de divers conseils paroissiaux, ex-directeur de l’enseignement catholique et d’établissements d’éducation pour jeunes en difficulté.

Thierry Rombout est père de famille, il a été membre pendant quinze ans de divers conseils paroissiaux, ex-directeur de l’enseignement catholique et d’établissements d’éducation pour jeunes en difficulté, il préside aujourd’hui l’Institut de Formation Sociale partenaire de l’École Cathédrale. Fort des expériences tirées de ces multiples engagements, il partage ses convictions éducatives, relit de la définition de la mission de la paroisse dans le droit canon et propose des pistes pour une paroisse éducatrice.

Je suis heureux d’être parmi vous en tant que paroissien, parent, membre pendant quinze ans de divers conseils paroissiaux, ex directeur de l’enseignement catholique et d’établissements d’éducation pour jeunes en difficulté, et enfin en tant que président de l’Institut de Formation Sociale partenaire de l’École Cathédrale. Cet institut a pour vocation de permettre à des personnes qui oeuvrent dans l’action sociale, médico-sociale et dans l’éducation d’allier dans leur pratique leur foi et leur compétence.

Dans toutes ses expériences, j’ai souvent été en relation avec des paroisses et j’ai toujours désirer inscrire mon action dans le contexte paroissial, car la paroisse a cette particularité qu’on ne peut pas lui échapper. Où que l’on soit on est toujours dans une paroisse.

Comme beaucoup de parents, je me suis trouvé désarçonné par rapport à l’éducation de mon premier enfant :

J’avais 23 ans à la naissance de Côme, après 8 jours à la maternité,, il est arrivé dans notre petit appartement parisien, très différent des délinquants dont je m’occupais. Mon épouse m’a donc mis Côme dans les bras, je m’étais appliqué à bien mettre mon bras sous la nuque pour éviter que la tête tombe, le calant bien contre moi, mais au bout d’un moment le bras s’ankylose, il faut changer de position. A ce moment là, le problème est devenu de grande ampleur : comment passe-t-on d’un bras à un autre ?... la solution est arrivée assez vite : J’ai demandé qu’on me le prenne des bras pour le mettre dans l’autre sens. Tout était à l’avenant… Imaginez les premiers biberons, les premières couches, les premiers pleurs pour rien…
Il n’y a pas d’école pour être parents.

Pendant vingt deux ans j’ai été au service de jeunes en difficulté et donc de familles en difficulté d’éducation de leurs enfants et adolescents.

La caractéristique principale, c’est qu’ils étaient seuls dans la détresse face aux difficultés grandissantes qu’ils connaissaient : crise de violence ou apathie (devant l’ordinateur, la TV, etc..), anorexie, tendance suicidaire, refus d’autorité systématique, parents tyrannisés et parents tyranniques, parents confrontés à la toxicomanie (alcool, shit, ecstasy, sorties intempestives, toute puissance…

Une femme de 40 ans prenait la parole au cours d’une université populaire d’ATD quart monde et disait « j’ai été placée très jeune à la DDASS, puis adulte on m’a retiré successivement mes quatre enfants pour les placer. » Elle a alors poussé un cri du cœur en demandant « qui m’a appris à être mère au lieu de me retirer mes enfants ? ».

Quand on est confronté à la difficulté on cherche de l’aide autour de soi-même si on ne le dit pas ou si on n’ose pas le montrer parce que, à la difficulté, s’ajoute généralement un sentiment de culpabilité, le sentiment de ne pas avoir assez aimé comme cause de la difficulté.

En tant que paroissien et parent, en tant que paroissien et directeur d’établissement d’enseignement catholique et d’établissement d’éducation luttant contre l’exclusion, j’ai souvent cherché des relais en paroisse.

Mais les paroisses sont souvent plus soucieuses de répondre à leurs difficultés quotidiennes, d’administration, d’organisation des célébrations du dimanche, d’entretien de l’église, de planning de catéchèse et de bénévoles que d’aller au devant des demandes. Est-ce leur mission, peut-on se demander ? Nous y reviendrons.

Aux prises avec nos difficultés, avec nos jeunes désocialisés, et en tant qu’œuvres chrétiennes d’éducation, nous avons inventé des « paroisses virtuelles » au sein de communautés éducatives existantes car nous n’avions pas le choix. L’exclusion commence par de petites désaffiliations sociales l’école, le voisinage, le quartier, la paroisse. La personne n’est finalement plus de nulle part, son entourage n’est plus significatif. C’est un drame pour un enfant, car, comme l’explique Gilles Gendreau (psycho-éducateur Québecois), son univers n’est plus structurant (les mécanismes de désocialisation sont rapides quand ils commencent) :

« L’éducateur est membre d’une équipe d’éducateurs qui doivent travailler comme un ensemble et de manière congruente. L’interaction ponctuelle entre un jeune et un éducateur est toujours imbriquée à la dynamique globale du milieu. Elle participe à cette dynamique et elle en subit l’influence. L’une des tâches essentielles des éducateurs est précisément de contribuer à organiser et à animer ce milieu de vie de manière à ce que la « vie du milieu » favorise la démarche individuelle de chaque jeune, et que chaque jeune participe à la vie du milieu. »

J’ai eu la chance de pouvoir créer avec d’autres deux villages éducatifs avec tous les rouages de la société civile, au cœur du village vivait une communauté éducative rythmée par les grandes fêtes chrétiennes qui trouvaient leur aboutissement dans la célébration religieuse à l’Eglise trônant au coeur du Village éducatif. Gilles Gendreau.

Seulement si cette « paroisse » artificielle est un modèle structurant et si elle offre une écologie de vie apte à redonner des repères pour une réhabilitation des liens sociaux. Elle n’est pas suffisante car ce n’est pas la « vraie vie ».Nous demeurons dans une réalité qui n’est pas virtuelle humainement mais elle n’est pas la vraie vie sociale. La vraie vie c’est le quartier, la paroisse, territoire dans lequel nous sommes installés :

  • lieu que la république nous assigne comme référence, nous rendant citoyen de telle ville et de tel quartier, mais aussi où les concitoyens ont un devoir de solidarité les uns envers les autres.
  • lieu où l’Eglise nous désigne comme membre d’une communauté que le Seigneur nous donne à aimer et lieu où le pauvre, l’enfant sont confiés à la bienveillance de chacun des membres de la communauté (cf « Deus est caritas » de Benoit XVI)

J’ai alors presque toujours pu rencontrer des curés et des équipes paroissiales très accueillants qui ont permis le glissement progressif vers une vie paroissiale partagée. C’est à ces occasions que je devenais membres du conseil paroissial.

Je pourrais vous parler des fêtes de Pâques partagées ensemble, des eucharisties animées ensemble le dimanche,… La paroisse rurale dans laquelle se trouvait le premier village éducatif a, semble-t-il, trouvé une nouvelle vitalité.

De ces expériences, j’ai toujours pensé que ce qui avait pu se réaliser dans un microcosme pour des personnes très vulnérables étaient transférables à une échelle beaucoup plus grande. J’ai pensé que l’Eglise dans sa sagesse était prophétique pour notre temps.

Elle nous donne l’Evangile comme guide et repère pour l’éducation quand toutes les organisations sociales, les écoles, les politiques s’arrachent les cheveux pour se mettre d’accord sur des règles élémentaires d’éthique. L’Evangile regorge d’enseignements à méditer.
Elle nous donne les paroisses comme lieu de vie structurant et aimant pour aider les familles et les enfants.
Enfin elle nous dit : « mettez l’enfant au cœur et vous serez comme lui les enfants privilégiés du Père ».

Une conviction

Mais finalement sommes- nous assurés que cette idée d’une paroisse, comme « milieu de congruence », comme espace de bienveillance fondée sur la communication des vies, c’est-à-dire l’amour, n’est pas une utopie ? Les attentes en éducation des parents sont-ils compatibles avec la mission d’une paroisse ? Les parents ont-ils vraiment besoin de la paroisse ? Le monde de demain et celui d’aujourd’hui n’invitent-ils pas à poser un autre regard sur la paroisse pour qu’elle soit tout en étant « maison de Dieu », « maison d’éducation » ? Pour que, remplissant sa mission d’Eglise, elle soit aussi parfaitement citoyenne ?

Pour répondre à ces questions, je voudrais partager quelques réflexions un peu sommaires, puisqu’après moi des personnes, ayant autorité et plus de compétences parleront d’Education et d’Eglise, les ateliers pourront également étayer cette conviction qui est la mienne que la paroisse est un lieu exceptionnel d’éducation si on le souhaite et si on l’organise.

  • Dans un premier temps je désire donc vous faire partager mes convictions éducatives
  • Dans un deuxième temps vous faire partager l’étonnement d’un candide qui découvre la mission de la paroisse dans le droit canon
  • Et enfin, ouvrir des pistes pour une paroisse éducatrice

Que veut-on pour nos enfants ?

Lorsque vous vous adressez à des parents et que vous leur posez la question de ce qu’ils veulent pour leurs enfants, la réponse est difficilement spontanée ou alors elle touche à des réalités très immédiates. J’ai eu à vivre une mutation importante, il y a quelques temps à un moment où mes aînés sont entrain de faire des choix de vie. Je me suis alors rendu compte que, pendant des années, j’avais construit et conduit des programmes éducatifs et que je n’avais sans doute pas été au fond des choses,que mes interrogations sur les finalités éducatives restaient intellectuelles ?
Ce qui m’a le plus marqué également c’est que m’interrogeant sur les ambitions de père que je pouvais avoir pour mes enfants, ce sont sur mes propres ambitions d’homme que je méditais. J’ai donc cherché et je suis parvenu à dégager 5 ambitions fondamentales et quelques principes éducatifs. J’aimerais que mes enfants puissent me dire

  • « Ma vie a un sens et j’aime la vie »
  • « Je suis libre », je suis capable de me faire mon propre jugement et d’opérer des choix libres »
  • « Je sais que ma vocation est unique » chaque jour je cherche à y répondre »
  • « J’ai rencontré des personnes qui croient en moi et qui m’aiment »
  • « Je sais que ma famille et /ou ceux que j’ai choisis comme amis seront toujours là »

La question qui se pose alors est de savoir si des parents seuls peuvent répondre à cela ?

l’expérience montre que souvent les jeunes en difficulté sont des jeunes victimes d’une exclusion quelconque, de l’école, de la famille mais surtout que ce sont les premières victimes de l’isolement de leurs parents ?

Pourtant la responsabilité de parents est une nécessité légale et morale

L’Etat fait obligation par le code civil dans son article Article 371-1 (Modifié par Loi n°2002-305 du 4 mars 2002 - art. 2 () JORF 5 mars 2002) [1]

« L’autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant.
Elle appartient aux père et mère jusqu’à la majorité ou l’émancipation de l’enfant pour le protéger

  • dans sa sécurité,
  • sa santé
  • et sa moralité,
    pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne.
    Les parents associent l’enfant »

Nous retrouvons cette même nécessité, morale, cette fois, dans le droit Canon et dans les encycliques [2].

Can. 795 – « L’éducation véritable doit avoir pour but la formation intégrale de la personne humaine, qui a en vue la fin dernière de celle-ci en même temps que le bien commun de la société.

Les enfants et les jeunes seront donc formés de telle façon : qu’ils puissent développer harmonieusement, leurs dons physiques, moraux et intellectuels, qu’ils acquièrent un sens plus parfait de la responsabilité et un juste usage de la liberté, et qu’ils deviennent capables de participer activement à la vie sociale. »

Si les obligations se ressemblent, la finalité transforme tout.

Que retenir ?

Loi et Eglise rappellent que les premiers éducateurs de l’enfant sont les parents

1/ Jean Paul II dans Familliaris consortio rappelle, comme le Code civil, que les premiers éducateurs des enfants sont les parents et que ce qui fonde cela,par delà le droit, c’est l’amour même des parents et « le caractère unique du rapport d’amour existant entre parents et enfants. »
L’exemple des enfants des rues en Afrique est édifiant au sens où la priorité est donné au retour dans la famille qui ne peut s’affranchir de son rôle sans trouver une raison majeure comme celui de désigner l’enfant abandonné par eux comme « un enfant sorcier »

2/ « il faut tout un village pour éduquer un enfant » dit un proverbe africain. Là encore « Familliaris consortio » réaffirme qu’un équilibre est à trouver entre l’intervention de tiers et la famille.
C’est le principe de subsidiarité :

« Tout modèle de société qui entend servir le bien de l’homme ne peut pas faire abstraction du caractère central de la responsabilité sociale de la famille. La société et l’Etat, dans leur relation avec la famille, ont en revanche l’obligation de s’en tenir au principe de subsidiarité. En vertu de ce principe, les autorités publiques ne doivent pas soustraire à la famille les tâches qu’elle peut bien remplir toute seule ou librement associée à d’autres familles ; par ailleurs, ces mêmes autorités ont le devoir de soutenir la famille en lui assurant toutes les aides dont elle a besoin pour assumer l’ensemble de ses responsabilités de façon adéquate. »

Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, n° 215, (Jean-Paul II, Familiaris consortio, 45)

En tant qu’éducateur, que dois-je savoir sur moi-même pour remplir ma responsabilité ?

Il y a quelques principes éducatifs qui semblent essentiels pour créer les conditions favorables à ce que nos enfants puissent accéder à une vie heureuse :

  • Père et Mère sont différents.
  • Qu’ils sachent que leur père et leur mère sont vulnérables, que le monde l’est aussi et qu’eux aussi.
  • Que cette vulnérabilité ne soit pas un obstacle à ce que je me considère comme un bon parent pour ne pas douter sur l’éducation que j’offre.

Nous avons souvent rencontré des parents rongés par la culpabilité, le sentiment de n’avoir pas assez aimé, alors qu’ils s’étaient donnés corps et âme pour leur enfant. A un moment cependant, l’acte éducatif qu’ils avaient posés avait été vidé de son sens par leur enfant qui s’était détourné d’eux.

  • Pour cela il faut que je sache que je ne peux pas l’élever dans une bulle ni dans la jungle : Mon éducation est donc nécessairement ouverte sur le monde. Nous sommes dans une société qui ne donne plus de repère (« société adolescentrique » de Tony Anatrella)

En quelque sorte il faut que j’accepte la vulnérabilité :

  • La mienne
  • La sienne
  • Celle de notre société et de notre église

L’environnement est très éclectique, il est source d’incohérence dans les repères notamment :

  • La maison
  • L’école
  • La rue (J-M. Petitclerc)

L’enfant navigue et va vers les repères qui satisfont à ses désirs immédiats et non la réponse à ses vrais besoins : son bien.
Il faut un lieu qui progresse comme une demi-bulle : un sas dans lequel l’école, les loisirs, la famille s’accordent sur des repères.

La paroisse semble être un lieu relais : qu’est ce que la paroisse ?

Can. 515 - § 1. La paroisse est la communauté précise de fidèles qui est constituée d’une manière stable
dans l’Église particulière, et dont la charge pastorale est confiée au curé, comme à son pasteur propre, sous
l’autorité de l’Évêque diocésain.

Can. 528 - § 1. Le curé est tenu par l’obligation de pourvoir à ce que la parole de Dieu soit annoncée intégralement aux habitants de la paroisse(…/…) ; il favorisera aussi les oeuvres par lesquelles est stimulé l’esprit évangélique, y compris ce qui regarde le domaine de la justice sociale ; il apportera un soin particulier à l’éducation catholique des enfants et des jeunes ; il s’efforcera par tout moyen, en y associant aussi les fidèles, à ce que l’annonce de l’Évangile parvienne également à ceux qui se sont éloignés de la pratique religieuse ou qui ne professent pas la vraie foi.

Can. 518 - En règle générale, la paroisse sera territoriale, c’est-à-dire
qu’elle comprendra tous les fidèles du territoire donné ;

Can. 529 - § 1. Pour remplir avec zèle sa charge de pasteur, le curé s’efforcera de connaître les fidèles confiés à ses soins ; ( aussi il visitera les familles, prenant part aux soucis des fidèles, surtout à leurs inquétudes et à leurs deuils, en les soutenant dans le Seigneur, et en les reprenant également avec prudence s’ils venaient à faillir en quelque manière ; il aidera d’une charité sans bornes les malades, particulièrement les mourants, en les réconfortant avec sollicitude par les sacrements et en recommandant leur âme à Dieu ; il entourera d’une
attention spéciale les pauvres, les affligés, les isolés, les exilés, ainsi que ceux qui sont aux prises avec des difficultés particulières) ; il s’appliquera encore à soutenir les époux et les parents dans l’accomplissement de
leurs devoirs propres et favorisera la développement de la vie chrétienne en famille.

L’ensemble de ces acceptions place la paroisse comme un acteur privilégié de l’éducation chrétienne

  • par son territoire qui offre des repères tangibles
  • par la communauté de personnes qui se connaît, se rassemble, tente une vie évangélique basée sur l’Amour
  • par ce projet qui promeut l ‘amour « voyez comme ils s’aiment »

Mon étonnement a été grand de voir que ce n’est pas la messe du dimanche qui est le cœur de l’activité mais qui en est l’alpha et l’oméga.

Peut-on vraiment dire que la paroisse soit un lieu d’éducation ou qui facilite l’éducation ?

NON. Puisque :

  1. les frontières sont perméables et donc la communauté de plus en plus anonyme ( les repères en tant que communauté de base de personnes qui ont à s’aimer ).
  2. la conscience que la paroisse est un lieu d’éducation intégrale n’est pas très fort.
  3. la paroisse vit au rythme de la ville avec les mêmes errances, elle ne combat pas les incohérences données entre quartier, école, famille
  4. la paroisse est centrée sur l’eucharistie qui est source et aboutissement de la vie paroissiale, source pour donner la force :
    1. d’unir les paroissiens et les mouvements d’églises autour d’un projet paroissial
    2. d’œuvrer auprès de tous ceux qui vivent dans la paroisse et notamment les plus souffrants
      et aboutissement où cette vie pour les œuvres s’inscrit dans une communion spirituelle célébrée ensemble

OUI. Parce que c’est dans la mission même de la paroisse aux conditions :

  1. de convertir le regard qui fait que lorsqu’on donne on reçoit autant (ex : conversion avec les jeunes d’Auteuil).
    Mat, 18, 3, Jésus : « En vérité je vous le dis, si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux »
  2. de rester ancrés dans le principe de subsidiarité :
    • créer le milieu, la communauté éducative (il faut tout un village pour éduquer un enfant) c’est la communauté paroissiale où chacun joue son rôle pour l’éducation intégrale
    • le lieu où se tisse l’alliance, le contrat, la parole donnée, la parole qui responsabilise, la parole qui révèle à l’enfant qu’il est ; Il est enfant de Dieu et adulte dans la foi notamment depuis sa confirmation
    • le lieu où le chemin d’humanisation est possible car l’enfant voit en acte et non virtuellement le vrai luxe, les relations humaines aimantes. L’amour existe dira –t-il, je l’ai rencontré. Alors il suffira de mettre le nom de Jésus Christ sur l’amour qu’il a rencontré
      « Celui qui dit m’aimer et n’aime pas son frère est un menteur » et il n’est porteur de rien
  3. Dans la paroisse il y a donc recherche d’un bien commun au travers des œuvres solidaires.

J’ai fait un rêve, comme Martin Luther King.

Dans toutes les paroisses ce matin, le curé était respecté par ses paroissiens soucieux de lui venir en aide comme dans une famille. Les paroissiens, les mouvements et les établissements d’enseignement catholiques venaient de se mettre d’accord sur la place complémentaire que chacun allait prendre pour accueillir l’enfant comme relais des parents. Les familles s’organisaient pour monter une garderie, une crèche. Elles se réunissaient pour partager sur leurs difficultés de parents. Depuis le centre de loisirs, des parents très loin de l’Eglise trouvaient des solutions éducatives. Dans cette rencontre, le prêtre déchargé de toutes tracasseries administratives pouvait sereinement jouer son rôle de pasteur aimant, abbé d’une communauté paroissiale éducative soucieuse de ses familles.

Tous prenant conscience de cela, se réjouissaient d’aller préparer puis célébrer l’Eucharistie dominicale pour souder leur communion, rendre grâce et prier pour les quelques familles en difficulté.

Puis je me suis réveillé pour aller à l’Ecole Cathédrale !

En paroisse au service de l’éducation, colloque d’avril 2008