Un parcours en ligne pour mieux accueillir en paroisse
Paris Notre-Dame du 9 janvier 2025
Le pôle Mission du diocèse de Paris débute le 18 janvier un parcours guidé – appelé « parcours transformation pastorale » – entièrement en ligne afin d’aider les paroisses à mieux accueillir les personnes éloignées de l’Église. Décryptage avec le P. Étienne Grenet, responsable du pôle Mission.
Paris Notre-Dame – Le « parcours transformation pastorale » existe depuis quatre ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur le contenu de cette proposition ?
P. Étienne Grenet – C’est un parcours que nous avons construit en plusieurs étapes et que nous améliorons au fil des années. Il se compose de quatre modules de réflexion autour de la rencontre, de l’accueil, du partage et de la fraternité ainsi que de trois visioconférences. Cette année, nous avons souhaité proposer une sorte de MOOC accessible en ligne et facile à s’approprier. Grâce à ce type de support, il est possible de faire travailler, chacun à son rythme, une équipe en paroisse en regardant les vidéos et de leur permettre de discuter entre eux. L’idée est d’amener une plus grande souplesse à l’échelle paroissiale.
P. N.-D. – Ce parcours a pour ambition de redynamiser l’accueil en paroisse des personnes éloignées de l’Église. Sur quels constats s’appuie ce travail ?
É. G. – Le grand axe de la transformation pastorale s’articule autour de cette question : pourquoi et com-ment changer des choses au niveau des structures de notre proposition pastorale ? La réponse se trouve dans le contexte socioreligieux de notre société qui a beaucoup changé et qui continue d’évoluer rapidement. La zone d’interface et de contact entre l’Église et la société est en perpétuel mouvement. Ainsi, les besoins auxquelles l’Église répondait il y a quarante ans ou vingt ans ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Jusque dans les années 1980, l’Église pouvait atteindre entre 40 et 50 % de la société par la demande sacramentelle. Ce n’est plus le cas et il y a plusieurs symptômes : la moitié des nouveaux baptisés quittent l’Église dans les années qui suivent leur baptême ; la majorité des couples qui demandent le sacrement du mariage ne renouvellent pas leur pratique de la foi. Il y a aussi un autre constat : la plus grande majorité des gens ne demandent rien à l’Église. Nous ne savons pas comment les approcher. Il est nécessaire – et ce parcours le permet – de réaliser un diagnostic en paroisse des propositions qui sont faites pour atteindre ces personnes loin de l’Église. Dans le parcours de transformation pastorale, nous essayons de guider les paroisses pour les amener à réfléchir : comment rejoindre ces gens ? Quelles sont les étapes progressives à mettre en place ? Quelles sont les marches d’accès pour se rapprocher de l’Église ? Nous nous arrêtons sur les profils sociétaux émergents : les gens qui n’ont pas de culture religieuse, ceux qui ont une réponse païenne ou new age à leurs besoins spirituels et ceux dont la religiosité est assumée, à savoir les musulmans et les évangéliques.
P. N.-D. – À quels types de paroisses s’adresse le parcours ?
É. G. – Au départ, le parcours était à destination des paroisses parisiennes mais nous nous sommes rendus compte de l’intérêt plus large que ce parcours pouvait susciter et il nous a semblé important de le rendre disponible pour d’autres diocèses de France. L’année dernière, nous avons accompagné toute l’année une équipe de Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine. Le curé, le vicaire et une douzaine de paroissiens s’étaient inscrits. Il y a deux ans, nous avons eu trois paroissiennes d’une zone rurale profonde. En clair, ce n’est pas un parcours réservé aux grosses paroisses. Dans ce que nous montrons comme exemples de mise en œuvre, il y a une palette de réponses possibles en fonction des moyens humains. Cette année, une vingtaine de paroisses de toute la France s’apprêtent à participer. Il est encore possible de s’inscrire sur [https://www.polemission.fr/parcourstransformationpastorale]
Propos recueillis par Marie-Charlotte Noulens
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