Veillée pour la vie : « Promouvoir la splendeur de ce don de Dieu »
Paris Notre-Dame du 18 mai 2023
L’église St-Germain-l’Auxerrois (1er) accueillera, mardi 23 mai à 19h30, la veillée de prière pour la vie organisée par les évêques d’Île-de-France. Un temps d’intercession et de témoignages sous le thème de « La vie en plénitude ». Entretien avec Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre (Hauts-de-Seine).
Paris Notre-Dame – Que sont les veillées pour la vie et dans quel but ont-elles été initiées ?
Mgr Matthieu Rougé – Depuis 2009, les évêques d’Île-de-France invitent les fidèles à se rassembler chaque année pour demander au Seigneur de soutenir ceux dont la vie est fragilisée et les personnes qui les accompagnent. Comme chaque année, cette veillée est préparée par l’ensemble des délégués des diocèses d’Île-de-France à la pastorale de la santé et à la pastorale familiale. C’est une belle occasion de collaboration et de fraternité entre nos diocèses. Il ne s’agit pas seulement pour nous de défendre la vie, au risque de nous enfermer dans une posture défensive, mais plutôt de promouvoir la splendeur de ce don de Dieu, fragile mais immense et destiné à s’épanouir pour l’éternité.
P. N.-D. – Pourquoi avoir choisi le thème de « La vie en plénitude » ? Que désigne-t-il ?
M. R. – C’est une référence à l’Évangile selon saint Jean : « Je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10). Depuis quinze ans, les témoignages donnés au cours de ces veillées ont été à la fois variés et poignants. Je pense notamment à celui de Constance et François, un couple en espérance d’enfant, ou encore à François-Pierre qui a évoqué en 2019 de façon bouleversante comment une chimio-thérapie très lourde risquait de mettre en péril son projet familial de jeune marié. Cette année, nous écouterons les témoignages d’une infirmière qui présentera l’accompagnement d’enfants polyhandicapés, d’un jeune myopathe étudiant et écrivain qui partagera ce qui le fait vivre avec enthousiasme et de l’épouse d’un homme atteint de la maladie de Charcot, qui nous parlera de l’espérance avec laquelle elle l’a accompagné jusqu’au bout. Chacune de ces situations, si lourde, a été littéralement transfigurée par l’amour.
P. N.-D. – Euthanasie, avortement... la protection de la vie des plus fragiles est au cœur des débats houleux de notre société. En quoi ces veillées répondent-elles à une véritable urgence, sociale et humaine ?
M. R. – Comme vous le soulignez à juste titre, la vie apparaît aujourd’hui plus fragilisée que jamais. Je pense bien sûr au débat en cours sur la fin de vie, mais aussi au projet de constitutionnaliser le droit à l’avortement. Il ne faut pas non plus oublier la précarité sociale sous toutes ses formes, ainsi que les violences de la guerre et la crise écologique. Derrière les questions éthiques et politiques, il y a toujours un combat spirituel pour la justice et la paix, l’amour et la vérité, dans lequel nous avons à nous engager tous ensemble.
P. N.-D. – Pourquoi est-il important que l’Église, c’est-à-dire les chrétiens, s’engage en faveur de la protection de la vie ?
M. R. – Dans la foi, nous savons que la vie est un don de Dieu à accueillir dans l’action de grâce, à protéger et à partager. Nous savons que Dieu Lui-même est le Vivant en plénitude et qu’Il veut nous associer à sa propre vie. Nous croyons que le Christ peut transformer, par sa mort et sa Résurrection, toute ténèbre en lumière. Nous ne pouvons pas garder cette Bonne Nouvelle pour nous ! La Révélation divine porte, éclaire et stimule la responsabilité éthique que nous partageons avec tous nos concitoyens.
Propos recueillis par Morgane Afif
Voir le compte-rendu de la Veillée pour la vie 2023
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