Le mariage

Le mariage est une alliance entre un homme et une femme. Le sacrement du mariage donne aux époux la grâce de renforcer et perfectionner leur amour, d’affermir leur unité indissoluble et de se sanctifier dans leur vie familiale.

Les époux chrétiens aiment porter à leur doigt une “alliance”, un anneau qui leur rappelle sans cesse l’engagement qu’un jour ils ont pris pour toujours. Ce mot d’“alliance” court d’un bout à l’autre de la Bible : Dieu fait alliance avec son peuple. Au cours de l’histoire sainte, cette alliance prend différentes formes, mais avec les prophètes elle est évoquée le plus souvent comme une alliance d’amour, une alliance conjugale : Dieu aime son peuple et appelle en retour un amour fidèle de son peuple. Un jour viendra où Dieu lui-même épousera son peuple et scellera avec lui une alliance éternelle.

Dans l’Évangile, Jésus aime comparer le Royaume de Dieu à un festin donné par un roi pour les noces de son fils. C’est qu’il est lui même ce fils ; il est l’époux, il reprend à son compte l’image du Dieu époux. L’Évangile de saint Jean, les épîtres de saint Paul, l’Apocalypse nous présentent l’Église comme l’épouse bien-aimée du Christ. L’Église, le Christ l’a aimée, il s’est livré pour elle.

L’union du Christ et de l’Église devient le modèle de la vie conjugale des chrétiens, et la racine de leur sacrement de mariage. Tout comme l’Eucharistie qui célèbre les noces du Christ et de son Église, le mariage devient sacrement de l’alliance, et l’amour partagé entre les époux devient signe de l’amour du Christ pour son Église, de Dieu pour l’humanité.

Pour que leur mariage soit considéré par l’Église comme une véritable union conjugale, il conviendra que les époux puissent

  • Affirmer qu’ils sont libres,
  • Reconnaître l’indissolubilité du mariage chrétien,
  • S’engager l’un envers l’autre à la fidélité,
  • Accepter les enfants qui pourront naître de leur union.

Un chrétien doit se marier à l’Église, même si son futur conjoint n’est pas chrétien. Normalement, sauf dérogation, pour recevoir le sacrement du mariage il faut avoir reçu déjà le sacrement de la confirmation. Si ce n’est fait, il n’est jamais trop tard pour le faire : quand deux personnes s’engagent dans les liens du mariage, il n’est pas anodin d’avoir été marqué de l’Esprit Saint, l’Esprit d’amour.

« Le Christ bénit abondamment votre amour conjugal ». (c) Geneviève de Saint-Pern.

« Le Christ bénit abondamment votre amour conjugal »
© Geneviève de Saint-Pern

Extrait du “Cantique des Cantiques” qui célèbre la beauté de l’amour.

La voix de mon bien-aimé !
C’est lui, il vient…
Il bondit sur les montagnes,
il court sur les collines, mon bien-aimé,
pareil à la gazelle, au faon de la biche.

Le voici, c’est lui qui se tient derrière notre mur :
il regarde aux fenêtres,
guette par le treillage.

Il parle, mon bien-aimé,
il me dit :
« Lève-toi, mon amie,
ma toute belle, et viens…

Ma colombe, dans les fentes du rocher,
dans les retraites escarpées,
que je voie ton visage,
que j’entende ta voix !

Ta voix est douce,
et ton visage, charmant. »
Mon bien-aimé est à moi,
et moi, je suis à lui.

Il m’a dit :
« Pose-moi comme un sceau sur ton cœur,
comme un sceau sur ton bras. »

Car l’amour est fort comme la Mort,
la passion, implacable comme l’Abîme :
ses flammes sont des flammes de feu,
fournaise divine.

Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour,
ni les fleuves l’emporter.

Source : Ct 2, 8-10.14-16a ; 8, 6-7a.

 Voir le choix des lectures proposées pour le Sacrement du Mariage.

Seigneur, nous nous aimons et te confions notre amour.
Aide-nous à nous aimer plus encore.
Favorise notre espérance et augmente notre générosité.
Fortifie nos serments, donne souffle à notre liberté.

Nous nous sommes choisis,
mais nous savons que nous ne sommes pas les plus forts.
Toi seul peux soutenir notre volonté et rendre plus large nos consentements.
Laisse notre vie courir son rêve avec l’élan renouvelé des commencements.
Que la joie toujours déborde sur l’habitude et que l’intelligence triomphe des fatigues de la journée.

Nous nous offrons avec ardeur :
enseigne-nous la constance.
Fais de nos sentiments
cette force grave et légère qui prépare
un lendemain à chaque jour,
mais s’étonne de chaque instant
comme s’il était unique.
Que nous marchions côte à côte,
allant d’étonnement en étonnement,
et d’offrande en plus belle offrande.

Que nous demeurions l’un pour l’autre,
douceur, secours, pardon et
simplicité de paroles.
Ne laisse pas faner notre tendresse,
mais rends-la sûre et belle
comme l’ascension d’un jour.

Augmente notre intimité,
tisse-la de mystères et de confidences,
mais fais que nous ayons assez d’amour
pour l’offrir à la terre
que déchirent le mépris et l’abandon ;
que notre joie ne se donne pas,
comme le malheur, une face de solitude.
Exhorte-la à être partout, pour toutes et tous,
une source, une table ouverte,
un geste d’ample fraternité.

Amen.

« Reçois cette alliance, signe de mon amour et de ma fidélité. ». (c) Sophie Lebrun.

« Reçois cette alliance, signe de mon amour et de ma fidélité. »
© Sophie Lebrun

En bref

Saint Paul dit : « Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l’Église... Ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église » (Ep 5, 25. 32).

L’alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une intime communauté de vie et d’amour, a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. De par sa nature elle est ordonnée au bien des conjoints ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants. Elle a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement (cf. GS 48, § 1 ; ⇒ CIC, can. 1055, § 1).

Le sacrement du mariage signifie l’union du Christ et de l’Église. Il donne aux époux la grâce de s’aimer de l’amour dont le Christ a aimé son Église ; la grâce du sacrement perfectionne ainsi l’amour humain des époux, affermit leur unité indissoluble et les sanctifie sur le chemin de la vie éternelle (cf. Cc. Trente : DS 1799).

Le mariage se fonde sur le consentement des contractants, c’est à dire sur la volonté de se donner mutuellement et définitivement dans le but de vivre une alliance d’amour fidèle et fécond.

Puisque le mariage établit les conjoints dans un état public de vie dans l’Église, il convient que sa célébration soit publique, dans le cadre d’une célébration liturgique, devant le prêtre (ou le témoin qualifié de l’Église), les témoins et l’assemblée des fidèles.

L’unité, l’indissolubilité et l’ouverture à la fécondité sont essentielles au mariage. La polygamie est incompatible avec l’unité du mariage ; le divorce sépare ce que Dieu a uni ; le refus de la fécondité détourne la vie conjugale de son « don le plus excellent », l’enfant (GS 50, § 1).

Le remariage des divorcés du vivant du conjoint légitime contrevient au Dessein et à la Loi de Dieu enseignés par le Christ. Ils ne sont pas séparés de l’Église, mais ils ne peuvent accéder à la communion eucharistique. Ils mèneront leur vie chrétienne notamment en éduquant leurs enfants dans la foi.

Le foyer chrétien est le lieu où les enfants reçoivent la première annonce de la foi. Voila pourquoi la maison familiale est appelée à bon droit « l’Église domestique », communauté de grâce et de prière, école des vertus humaines et de la charité chrétienne.

Source : Paragraphes 1659 à 1666 de l’article “Le sacrement du mariage” du Catéchisme de l’Église catholique.


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