Témoignage de Lise
« Voici dix ans, mon mari est mort dans un accident de voiture. Il était retraité depuis peu, ce fut un choc émotionnel terrible.
Mais il a bien fallu revivre comme tant de femmes en France. Comme elles, quels que soit leur âge et leur souffrance, je ne voulais pas rencontrer d’autres veuves. J’étais d’ailleurs bien entourée par ma famille.
Mais voilà : en dépit de l’affection des proches, les veuves souffrent d’un mal-être terrible. J’ai rapidement constaté à quel point elles sont incomprises. Pire : on les évite, on “change de trottoir” en les apercevant, comme si la mort qui a frappé leur mari était contagieuse ! Qu’il s’agisse de relations professionnelles ou de voisinage, on nous fuit sans raisons apparentes.
Une veuve est une personne amputée, qui a perdu une part d’elle-même ! C’est pourquoi, avec le temps, elle s’aperçoit qu’elle n’est plus la même.
J’ai participé à Lourdes à une rencontre nationale du mouvement “Espérance et Vie”. J’ai été frappée de nous voir, d’une certaine façon, toutes semblables. Je me suis alors engagée dans le mouvement. Là , nous pouvons parler et être écoutées. Nous apprenons à nous exprimer sans craindre le jugement, la pitié ou l’incompréhension.
Nous redécouvrons la prière. »