Texte explicatif du cardinal André Vingt-Trois sur le décret de levée d’excommunication

26 janvier 2009

Le 24 janvier, a été publié le décret qui lève l’excommunication prononcée contre les quatre évêques ordonnés illicitement par Mgr Lefebvre en 1988. Le Pape Benoît XVI a ainsi répondu à la demande faite par Mgr Fellay, supérieur de la Fraternité St Pie X, au nom des quatre évêques.

Il y affirmait, entre autres, leur « ferme détermination dans leur volonté de rester catholiques », leur « acceptation des enseignements de l’Église » et leur « ferme croyance en la primauté de Pierre et en ses prérogatives ».
En levant cette excommunication, le Pape a ouvert une porte pour que s’engagent des discussions sur la situation juridique de la Fraternité St Pie X. Cette question n’est pas résolue par ce décret, qui vise seulement l’état personnel des quatre évêques. Cette mesure ne concerne que les personnes. Elle ne réhabilite pas ces évêques dans des juridictions qu’ils n’ont jamais eues. L’évolution de la situation de la Fraternité dépendra des entretiens dont parlent le décret. Cela prendra du temps.
Cet évènement important peut troubler beaucoup de catholiques. La vitalité de l’Eglise et des communautés paroissiales permet de l’assumer positivement. Il est une nouvelle chance offerte pour surmonter les divisions et faire grandir l’unité de l’Église. Cette décision du Pape a été rendue publique au cours de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle s’inscrit donc dans l’effort de Benoît XVI pour exercer son ministère de communion. Je me réjouis quand l’Église peut prendre une mesure de clémence et de miséricorde.

Les colloques annoncés posent évidemment la question du respect de la Tradition de l’Église. Reconnaître la primauté du Pape et vouloir la respecter ne permet pas de s’ériger en juge de la Tradition. L’interprétation de la Tradition est un acte du Magistère, du Pape et du Collège des Évêques, et non d’un groupe particulier.
Par ailleurs, on doit faire la distinction entre la levée d’excommunication et les propos négationnistes historiquement et moralement insoutenables et scandaleux tenus par Richard Williamson. Je partage l’émotion suscitée par cette déclaration et assure la communauté juive de notre détermination à poursuivre le dialogue fraternel engagé depuis tant d’années.

La sentence romaine concerne les conséquences de l’ordination de 1988 et n’avalise en rien ce que sont et disent ces évêques, qui n’ont aujourd’hui ni juridiction, ni pouvoirs dans l’Église catholique.

André cardinal Vingt-Trois
le 26 janvier 2009

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