Onzième marche : Rendre grâce pour le don de l’Église

C’est dans l’Église et par l’Église que nous sommes invités à vivre notre foi au Christ ressuscité, notre amitié avec Lui. Cette grande famille des croyants est la nôtre. Apprenons à la regarder et à l’aimer, de l’intérieur et dans la foi.

Présentation audio de cette marche
(à écouter en parcourant cette page web ou en feuilletant le carnet)

Marche 11

MESSAGE DU PAPE AU JEUNES

5. Soutenus par la foi de l’Église, pour être témoins
À ce moment, Jésus s’exclama : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru. » (Jn 20, 28) Il pensait au chemin de l’Église, fondée sur la foi des témoins oculaires, les Apôtres. Nous comprenons alors que notre foi personnelle en Christ, née d’un dialogue irremplaçable avec lui, est liée à la foi de l’Église : nous ne sommes pas des croyants isolés, mais, par le Baptême, nous sommes membres de cette grande famille, et c’est la foi professée par l’Église qui donne assurance à notre foi personnelle. Le Credo que nous proclamons lors de la Messe du dimanche nous protège justement du danger de croire en un Dieu qui n’est pas celui que Jésus nous a révélé : « Chaque croyant est ainsi comme un maillon dans la grande chaîne des croyants. Je ne peux croire sans être porté par la foi des autres, et par ma foi, je contribue à porter la foi des autres. » (Catéchisme de l’Église Catholique, 166) Remercions sans cesse le Seigneur pour le don de l’Église. Elle nous fait progresser avec assurance dans la foi, qui nous donne la vraie vie. (cf. Jn 20, 31)

DANS LA BIBLE

ANCIEN TESTAMENT
Dans l’Ancien Testament, le mot « église » (ekklésia) désigne à l’origine « l’assemblée » du peuple de Dieu. L’Église reçoit la mission de transmettre la foi de génération en génération.

Livre du Deutéronome 4, 9-10 : 9 Prends garde ! Garde bien ta vie, ne va pas oublier ces choses que tes yeux ont vues, ni les laisser, en aucun jour de ta vie, sortir de ton cœur ; enseigne-les au contraire à tes fils et aux fils de tes fils. 10 Au jour où tu te tenais à l’Horeb en présence du Seigneur ton Dieu, le Seigneur me dit : « Assemble-moi (ekklésia) le peuple, que je leur fasse entendre mes paroles, afin qu’ils apprennent à me craindre tant qu’ils vivront sur la terre, et qu’ils l’enseignent à leurs fils. »

NOUVEAU TESTAMENT
Dans les évangiles, le mot « église » apparaît pour la première fois dans l’épisode de la profession de foi de Pierre à Césarée : c’est un tournant du récit. L’Église est indissociable de la personne de Jésus, dont elle est le corps mystique et l’épouse.

Évangile selon saint Matthieu 16, 13-19 : 13 Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe, et il demandait à ses disciples : « Le Fils de l’homme, qui est-il, d’après ce que disent les hommes ? » 14 Ils répondirent : « Pour les uns, il est Jean Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » 15 Jésus leur dit : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » 16 Prenant la parole, Simon-Pierre déclara : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » 17 Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. 18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. 19 Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

Première lettre aux Corinthiens 12, 12-13.27 : 12 Prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. 13 Tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps. Tous nous avons été désaltérés par l’unique Esprit. [...] 27 Or, vous êtes le corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps.

Lettre aux Éphésiens 5, 25 : Vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré pour elle.

MAGISTÈRE

CONCILE VATICAN II
Il appartient en propre à l’Église d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère. Mais de telle sorte qu’en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin ; ce qui est visible à l’invisible ; ce qui relève de l’action, à la contemplation ; et ce qui est présent, à la cité future que nous recherchons. (Sacrosanctum concilium, n°2)

CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE
La comparaison de l’Église avec le corps jette une lumière sur le lien intime entre l’Église et le Christ. Elle n’est pas seulement rassemblée autour de lui ; elle est unifiée en lui, dans son Corps. Trois aspects de l’Église – Corps du Christ sont plus spécifiquement à relever : l’unité de tous les membres entre eux par leur union au Christ ; le Christ Tête du Corps ; l’Église, Épouse du Christ. (CEC n°789)

Les dogmes sont des lumières sur le chemin de notre foi, ils l’éclairent et le rendent sûr. Inversement, si notre vie est droite, notre intelligence et notre cœur seront ouverts pour accueillir la lumière des dogmes de la foi. (CEC n°89)

PAROLES DE SAINTS

Lors de son procès, sainte Jeanne d’Arc répondit avec beaucoup de bon sens à ses accusateurs qui lui demandaient s’il fallait obéir plutôt au Christ qu’à l’Église : « De Jésus Christ et de l’Église, il m’est avis que c’est tout un, et qu’il n’en faut pas faire difficulté. »

Au moment de mourir, sainte Thérèse d’Avila s’exclama à plusieurs reprises : « Je suis fille de l’Église ! »

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Je compris que si l’Église avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Église avait un Cœur, et que ce Cœur était brûlant d’Amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l’Amour renfermait toutes les Vocations, que l’Amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu’il est Éternel. » (Manuscrit B, 3v°)

Saint Cyprien de Carthage : « Nul ne peut avoir Dieu pour Père qui n’a pas l’Église pour Mère. » (De catholicæ unitate ecclesiæ)

QUESTIONS


1. Comment est-ce que je comprends que l’Église est « Corps du Christ » ? Puis-je être uni au Christ en dehors de l’Église ?
2. Que puis-je dire de l’Église à quelqu’un qui ne la voit que comme une organisation humaine ?
3. Est-ce que je connais et comprends la structure du Credo ? Quelle est-elle ?
4. Qu’est-ce qu’un dogme ? Est-ce utile, et en quoi ? De quels dangers les dogmes nous protègent-ils ?
5. Benoît XVI m’invite à « remercier sans cesse le Seigneur pour le don de l’Église » : mon regard sur l’Église a-t-il changé pendant ces JMJ ? En quoi ?

POUR ALLER PLUS LOIN

  Comment l’Église est-elle sainte ?
Le mot « saint » ne signifie pas d’abord la sainteté des personnes humaines, mais renvoie au don divin qui apporte la sainteté au milieu du péché des hommes. L’Église n’est pas appelée « sainte » dans le Credo parce que tous ses membres seraient des saints et sans péché, […] mais la sainteté de l’Église consiste dans la puissance de sanctification que Dieu y exerce malgré le péché des hommes. […]
La sainteté de Jésus s’extériorisait sous la forme d’une fréquentation des pécheurs, que Jésus attirait auprès de Lui, solidaire avec eux au point de porter la malédiction de la loi dans sa mort : Il a vraiment partagé jusqu’au bout le sort de ceux qui étaient perdus. Il a assumé le péché, l’a fait sien, et révélé ainsi ce qu’est la véritable sainteté : non pas séparation, mais union, non pas jugement, mais amour rédempteur. L’Église n’est-elle pas simplement le prolongement de cette insertion de Dieu dans la misère humaine ? […] Dès lors, la sainteté de l’Église peut-elle être autre chose que le fait de nous porter les uns les autres, ce qui d’ailleurs n’est possible à chacun d’entre nous que parce que le Christ nous porte ? (J. Ratzinger, La foi chrétienne hier et aujourd’hui)

Carnet du pèlerin - JMJ Madrid 2011

Le parcours spirituel