Septième marche : Combattre pour bâtir la civilisation de l’amour
Le choix du Christ rencontre de nombreux obstacles et suscite des oppositions, en nous et dans le monde. Avec le Christ, engageons-nous dans le combat spirituel et laissons Dieu nous affermir dans la foi pour bâtir la civilisation de l’amour.
Présentation audio de cette marche
(à écouter en parcourant cette page web ou en feuilletant le carnet)
MESSAGE DU PAPE AUX JEUNES
Ne croyez pas ceux qui vous disent que vous n’avez pas besoin des autres pour construire votre vie ! Appuyez-vous au contraire sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église, et remerciez le Seigneur de l’avoir reçue et de l’avoir faite vôtre !
3. Affermis dans la foi
Soyez « enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2, 7). La lettre d’où vient cette citation a été écrite par saint Paul pour répondre à un besoin précis des chrétiens de la ville de Colosse. Cette communauté, en effet, était menacée par l’influence de certaines tendances de la culture de l’époque, qui détournaient les fidèles de l’Évangile. Notre contexte culturel, chers jeunes, a de nombreuses ressemblances avec celui des Colossiens d’alors. En effet, il y a un fort courant « laïciste », qui veut supprimer Dieu de la vie des personnes et de la société, projetant et tentant de créer un « paradis » sans Lui. Or l’expérience enseigne qu’un monde sans Dieu est un « enfer » où prévalent les égoïsmes, les divisions dans les familles, la haine entre les personnes et les peuples, le manque d’amour, de joie et d’espérance. À l’inverse, là où les personnes et les peuples vivent dans la présence de Dieu, l’adorent en vérité et écoutent sa voix, là se construit très concrètement la civilisation de l’amour, où chacun est respecté dans sa dignité, où la communion grandit, avec tous ses fruits. Il y a cependant des chrétiens qui se laissent séduire par le mode de pensée laïciste, ou qui sont attirés par des courants religieux qui éloignent de la foi en Jésus Christ. D’autres, sans adhérer à de telles approches, ont simplement laissé refroidir leur foi au Christ, ce qui a d’inévitables conséquences négatives sur le plan moral.
DANS LA BIBLE
ANCIEN TESTAMENT
Dieu a libéré son peuple et l’accompagne dans son exode au désert. À l’intercession de Moïse, il le soutient dans les combats qu’il doit mener. Jésus, nouveau Moïse, nous obtient la victoire définitive sur le mal en étendant les bras sur la croix.
Livre de l’Exode 17, 8-13 : 8 Les Amalécites survinrent et attaquèrent Israël à Rephidim. 9 Moïse dit alors à Josué : « Choisis des hommes, et va combattre les Amalécites. Moi, demain, je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. » 10 Josué fit ce que Moïse avait dit : il livra bataille aux Amalécites. Moïse, Aaron et Hour étaient montés au sommet de la colline. 11 Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort. Quand il la laissait retomber, Amalec était le plus fort. 12 Mais les mains de Moïse s’alourdissaient ; on prit une pierre, on la plaça derrière lui, et il s’assit dessus. Aaron et Hour lui soutenaient les mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ainsi les mains de Moïse demeurèrent levées jusqu’au coucher du soleil. 13 Et Josué triompha des Amalécites au tranchant de l’épée.
NOUVEAU TESTAMENT
À la suite des Douze et des disciples, Jésus nous envoie en mission dans le monde. Mais le règne de Dieu est d’abord à accueillir dans notre vie : la mission commence dans un combat spirituel personnel.
Évangile selon saint Luc 9, 2-5 : 2 Jésus envoya les Douze proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons. 3 Il leur dit : « N’emportez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. 4 Si vous trouvez l’hospitalité dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 5 Et si les gens refusent de vous accueillir, sortez de la ville en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Livre de l’Apocalypse 3, 14a.15-21 : 14 Tu écriras encore ceci à l’Ange de l’Église qui est à Laodicée : « 15 Je connais ta conduite : tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant. 16 Aussi, puisque tu es tiède – ni froid ni brûlant – je vais te vomir. 17 Tu dis : « Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien », et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! 18 Alors je te donne un conseil : viens acheter chez moi de l’or purifié au feu, pour devenir riche, des vêtements blancs pour te couvrir et cacher la honte de ta nudité, un remède pour te frotter les yeux afin de voir clair. 19 Tous ceux que j’aime, je leur montre leurs fautes, et je les châtie. Sois donc fervent et convertis-toi. 20 Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. 21 Le vainqueur, je le ferai siéger près de moi sur mon Trône, comme moi-même, après ma victoire, je suis allé siéger près de mon Père sur son Trône. »
MAGISTERE
CONCILE VATICAN II
C’est en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, voici que l’homme se découvre incapable par lui-même de vaincre effectivement les assauts du mal ; et ainsi chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force, le rénovant intérieurement et jetant dehors le prince de ce monde, qui le retenait dans l’esclavage du péché. (Gaudium et Spes, n°13)
ENSEIGNEMENT DES PAPES
C’est la conscience de l’Amour indestructible de Dieu qui nous soutient dans l’engagement, rude et exaltant, en faveur de la justice, du développement des peuples avec ses succès et ses échecs, dans la poursuite incessante d’un juste ordonnancement des réalités humaines. L’amour de Dieu nous appelle à sortir de ce qui est limité et non définitif ; il nous donne le courage d’agir et de persévérer dans la recherche du bien de tous, même s’il ne se réalise pas immédiatement, même si ce que nous-mêmes, les autorités politiques, ainsi que les acteurs économiques réussissons à faire est toujours inférieur à ce à quoi nous aspirons. Dieu nous donne la force de lutter et de souffrir par amour du bien commun, parce qu’Il est notre Tout, notre plus grande espérance.
Le développement a besoin de chrétiens qui aient les mains tendues vers Dieu dans un geste de prière, conscients du fait que l’amour riche de vérité, d’où procède l’authentique développement, n’est pas produit par nous, mais nous est donné. C’est pourquoi, même dans les moments les plus difficiles et les situations les plus complexes, nous devons non seulement réagir en conscience, mais aussi et surtout nous référer à son amour. (Benoît XVI, Caritas in veritate, n°78-79)
PAROLES DE SAINTS
Bienheureuse Élisabeth de la Trinité : « Je n’ai pas peur de ma faiblesse, c’est elle qui me donne confiance, car le Fort est en moi et sa vertu est toute-puissante. » (Lettre 333)
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus :
« Du Tout-Puissant j’ai revêtu les armes
Sa main divine a daigné me parer
Rien désormais ne me cause d’alarmes
De son amour qui peut me séparer ?
À ses côtés, m’élançant dans l’arène
Je ne craindrai ni le fer ni le feu
Mes ennemis sauront que je suis reine
Que je suis l’épouse d’un Dieu. […]
En souriant je brave la mitraille
Et dans tes bras, ô mon Époux divin
En chantant je mourrai sur le champ de bataille
Les armes à la main ! »
(Mes armes)
QUESTIONS
1. Quels sont les différents courants de pensée auxquels je suis confronté et qui influencent notre société ? Ai-je conscience que certains de ces courants peuvent me « contaminer » ou m’attiédir ?
2. Quelle est mon expérience du combat spirituel ? Contre qui et avec qui ? Avec quelles armes ?
3. Qu’est-ce que je fais concrètement pour bâtir la civilisation de l’amour ? Quel sont mes engagements ? Mes projets ?
4. « Que ton règne vienne » : comment être acteur et témoin du règne de Dieu avec force et douceur ?
POUR ALLER PLUS LOIN
– La responsabilité des chrétiens dans la vie politique
Il faut retrouver et raviver une authentique sagesse politique ; être exigeants en ce qui concerne sa propre compétence ; se servir de manière critique des recherches des sciences humaines ; affronter la réalité sous tous ses aspects, en allant au-delà de toute réduction idéologique ou prétention utopique ; être ouverts à tout dialogue et toute collaboration véritables, en ayant à l’esprit que la politique est aussi un art complexe d’équilibre entre des idéaux et des intérêts, mais sans jamais oublier que la contribution des chrétiens est décisive uniquement si l’intelligence de la foi devient intelligence de la réalité, clé de jugement et de transformation. Une véritable « révolution de l’amour » est nécessaire. (Benoît XVI, 21 mai 2010)
– Le sacrement de la confirmation
Les fidèles incorporés à l’Église par le baptême […] sont tenus de professer devant les hommes la foi que par l’Église ils ont reçue de Dieu. Par le sacrement de confirmation, leur lien avec l’Église est rendu plus parfait, ils sont enrichis d’une force spéciale de l’Esprit Saint et obligés ainsi plus strictement tout à la fois à répandre et à défendre la foi par la parole et par l’action en vrais témoins du Christ. (Lumen Gentium, n°11)