AGAPA fête ses vingt ans

Paris Notre-Dmae - 18 septembre 2014

Paris Notre-Dame du 18 septembre 2014

C’était il y a vingt ans, mais l’intuition qui a conduit à la naissance d’AGAPA [1] s’est vérifiée dans le temps. Devant l’affluence de la demande, l’association qui accompagne des personnes ayant vécu un deuil périnatal s’est structurée pour compter, aujourd’hui, 80 bénévoles répartis sur 24 antennes en France. Mgr Michel Golfier, prêtre du diocèse de Paris alors responsable de la Pastorale de la santé et de la famille, revient sur son histoire.

Dans le local d’AGAPA, à Paris, situé 42 rue Saint-Lambert (15e). contact@agapa.fr ; tél. : 01 40 45 06 36.
© D. R.

Paris Notre-Dame : Qu’est-ce qui a concouru à la naissance d’AGAPA ?

Mgr Michel Golfier – À l’époque, au début des années 90, l’avortement suscitait beaucoup de passion, avec des groupes pro- IVG et d’autres anti. De tout bord, il y avait beaucoup de violence. Du point de vue religieux, seul le mouvement Mère de Miséricorde était bien organisé. Sa mission était d’aider les femmes susceptibles d’avorter, en leur proposant notamment hébergement et soutien moral. Comme le diocèse de Paris avait réfléchi et monté un programme autour de la naissance, – à l’origine de ce qu’est aujourd’hui la préparation spirituelle à la naissance –, les questions autour de la vie et de la mort avaient été creusées, notamment du point de vue médical, et avaient suscité une prise de conscience des dégâts psychologiques que l’avortement pouvait provoquer. C’est à partir de là qu’a été imaginée une proposition pour accompagner les personnes en situation de post-avortement, proposition développée sous la forme d’AGAPA.

P. N.-D. : Quel en était le but ?

Mgr M. G. – Avant de nous lancer, le P. Francis Corbière, le Dr Jean-Louis Bavoux et moi-même, avec l’aide des petites sœurs des Maternités catholiques, avons reçu un certain nombre de personnes touchées par la question de l’avortement. Nous avons ainsi rencontré des femmes qui ne supportaient plus d’en voir d’autres enceintes ou qui vivaient une forme de dépression à la date anniversaire du jour où leur enfant aurait dû naître, des personnes qui ne se donnaient plus le droit de vivre tellement elles avaient pris conscience de ce qu’elles avaient pu faire... C’est alors que nous avons monté un parcours, en nous inspirant des méthodes d’un psychiatre canadien installé en France et qui avait une expérience dans le domaine. Pendant plusieurs années, un petit groupe, constitué de personnes ayant un ministère d’écoute dans le diocèse, s’est formé, pour être en mesure d’accompagner dans la confidentialité et le respect, les personnes en souffrance qui le souhaitaient. Convaincues de la miséricorde infinie de Dieu, le cœur de leur projet était de proposer à ces dernières un parcours libérateur.

P. N.-D. : Quelle a été la réception du projet ?

Mgr M. G. – Des personnes sont venues vers nous, envoyées par des professionnels de la santé, le clergé, les petites sœurs des Maternités catholiques, le bouche à oreille…L’équipe de bénévoles s’est peu à peu étoffée et des antennes ont été ouvertes dans une vingtaine de lieux en France, preuve que notre proposition correspondait à un vrai besoin. Celle-ci s’est aussi affinée au fur et à mesure pour s’adresser plus largement aux personnes souffrant d’un deuil périnatal, que ce soit par le biais d’une IVG, mais aussi d’une IMG, d’une fausse couche ou autre mort in utero… Si l’aventure était à refaire aujourd’hui, je la recommencerais : avec sa proposition AGAPA, l’Église manifeste son respect pour la vie et se rend concrètement présente auprès de personnes qui souffrent. • Propos recueillis par Ariane Rollier

[1AGAPA est une association liée au diocèse de Paris. Elle reçoit le soutien de la Fondation Notre Dame. Son accompagnateur spirituel est le P. Christian Malcor et son président Jean-Louis Roy. Plus d’informations, contacts et inscriptions sur www.association-agapa.fr

L’avortement

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