Assister à la messe sans m’ennuyer
Chronique de Mgr Renauld de Dinechin : « Pourquoi demander à des enfants de servir la messe ? Est-ce bien utile ? (...) si on pense que cela ne sert qu’au décorum, c’est parce qu’on ne comprend pas que c’est une œuvre éducative et qu’il faut investir du temps pour former ces jeunes à la liturgie. C’est une authentique formation chrétienne, un chemin pour devenir disciple de Jésus-Christ. »
– Réécouter les émissions sur Radio Notre Dame
Chronique : Assister à la messe sans m’ennuyer
Pourquoi demander à des enfants de servir la messe ? Est-ce bien utile ? On redécouvre avec bonheur le service de l’autel. Un peu partout des enfants et des adolescents sont sollicités pour participer au service de la liturgie. Ils le font avec un bonheur évident.
Comme me disait l’un d’eux : ça me permet d’assister à la messe sans m’ennuyer ! Et voilà son témoignage [1] : « Au début, mes parents m’obligeaient à aller à la messe tous les dimanches avec eux, ce qui m’ennuyait terriblement. Je m’amusais à chanter, mais rien de plus. Un jour j’en ai parlé à mes parents et mon père a eu une idée géniale : il m’a inscrit chez les enfants de chœur, ce qui me mettait aux premières loges à la messe. Cela m’a appris à aimer la messe tout en la servant. Maintenant je peux assister à la messe (même sans être enfant de chœur) sans m’ennuyer ».
Pourquoi demander à des enfants de servir la messe ? Est-ce bien utile ? L’illusion c’est de croire qu’on peut très bien s’en passer. Non, si on se passe des enfants dans le service de la liturgie, il manque une vibration propre à leur âge. Et si on pense que cela ne sert qu’au décorum, c’est parce qu’on ne comprend pas que c’est une œuvre éducative et qu’il faut investir du temps pour former ces jeunes à la liturgie. C’est une authentique formation chrétienne, un chemin pour devenir disciple de Jésus-Christ.
En fait on est au cœur de la culture de l’appel. La présence des garçons au service de l’autel favorise la question de la vocation sacerdotale. Quand un jeune s’engage dans le service liturgique, il habite sa vie par le mouvement de l’offrande. Il entre dans le mouvement du don de soi.
Va-t-on demander à des garçons et des filles indistinctement ? C’est une vraie question qui traverse nos communautés chrétiennes. Quand c’est possible, il faut tout faire pour réserver des rôles distincts aux garçons et aux filles dans la liturgie. Il y a une fécondité dans ce choix. Cela manifeste une profonde symbolique de l’Alliance biblique, la présence du bien-aimé et de la bien-aimée. Notre époque aspire à accueillir le sens de l’identité sexuelle. Il y a ici une source.
Comme nos liturgies eucharistiques gagnent à vibrer de cette sponsalité ! Servantes de l’assemblée, servants d’autel, une symbolique qui lorsqu’elle est mise en œuvre avec intelligence et cœur, développe la personnalité dans la joie et l’intériorité. Rendez-vous la semaine prochaine pour parler des filles dans la liturgie.
[1] Blaise, 13 ans.