Comment être à l’écoute des autres ?
Chronique de Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris : « C’est une vraie question pour le chrétien. Tant qu’il n’est pas à l’écoute de l’autre, il lui manque une dimension constitutive. La tendance – bien compréhensive au plan psychologique, mais funeste au plan de l’âme - c’est le repli sur soi. »
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Chronique Comment être à l’ écoute des autres
Diffusée les 6 et 9 juin 2014
Comment être à l’écoute des autres ? Surtout quand on est très préoccupé par soi-même ; ou quand on est stressé par ses études ou sa vie professionnelle : comment être à l’écoute des autres ? Dit autrement, comment mettre de la gratuité dans sa vie ? Un lycéen constatait l’effet bénéfique du sport sur lui-même. Il m’écrivait : « J’aime tout ce qui tourne autour du sport, en particulier le football qui m’a permis plus jeune d’être à l’écoute des autres et de jouer avec les autres. Cela m’a aussi permis d’avoir la force et la volonté de réussir [1] ». Comme il est utile de détecter où j’arrive à me donner. Quelles sont les activités qui me conduisent à m’ouvrir aux autres ?
Comment être à l’écoute des autres ? A l’âge de 13 ans, Thérèse de Lisieux connait un déclic. Bienfaisant déclic : elle était égocentrée, elle est devenue altruiste.
A 13 ans, elle est timide, sensible, repliée sur elle-même. Elle cherche à se corriger. Elle lutte contre sa trop grande sensibilité. Mais c’est un engrenage. Exemple : toute contrariété la fragilise. Dès qu’on lui fait une remarque, elle se met à pleurer. Un engrenage dont elle n’arrive pas à se sortir, malgré des efforts soutenus.
C’est la nuit de Noël de ses 13 ans qu’elle connait le déclic salutaire. Au retour de la messe de Minuit. Elle vient de communier. Une remarque maladroite de son père fatigué aurait pu la faire bouder. Au contraire, Jésus a changé son cœur. Cette nuit bénie, Jésus a changé son cœur. « Je sentis la charité entrer dans mon cœur ». C’est quoi la charité ? « Le besoin de m’oublier et de faire plaisir ». Auparavant elle était préoccupée d’elle-même, maintenant elle se préoccupe des autres. Auparavant elle était égocentrée, maintenant elle est altruiste. Elle se soucie des autres. Et en particulier des pécheurs. On peut même affirmer que ce déclic psychologique libère sa vocation d’apôtre.
Comment être à l’écoute des autres ? C’est une vraie question pour le chrétien. Tant qu’il n’est pas à l’écoute de l’autre, il lui manque une dimension constitutive. La tendance – bien compréhensive au plan psychologique, mais funeste au plan de l’âme - c’est le repli sur soi. L’égocentrisme. Le chemin, c’est de détecter : où est-ce que j’arrive à me donner ? Nous sommes faits pour nous donner. C’est le chemin du bonheur.
[1] David K. 18 ans.