Bienheureux cardinal Iuliu Hossu, le courage d’être libre

Paris Notre-Dame du 18 septembre 2025

Le 21 septembre prochain, à 15h, une Divine liturgie sera célébrée à Notre-Dame en l’honneur du bienheureux cardinal Iuliu Hossu. Béatifié en 2019 par le pape François avec sept autres évêques gréco-catholiques de Roumanie, il incarne un modèle de fidélité et de miséricorde. Décryptage avec le P. Mihai Marina, curé de la paroisse gréco-catholique roumaine à Paris, et son vicaire le P. Alin Ciprian Cîndea.

© D.R.

Paris Notre-Dame – Qui était le cardinal Iuliu Hossi et dans quelle mesure est-il une figure importante ?

P. Mihai Marina – Né en 1885, il fait partie des sept évêques gréco-catholiques roumains morts en martyrs en raison de leur foi et de leur fidélité au pape sous le communisme. En 1948, alors qu’il est évêque de Cluj, les autorités communistes souhaitent le contraindre, tout comme d’autres prêtres gréco-catholiques, à abandonner l’Église catholique pour adhérer à l’Église orthodoxe qu’ils contrôlent. Mgr Hossu refuse et est condamné à l’emprisonnement – il y subira des tortures – puis à l’isolement. Il meurt en 1970. Mgr Iuliu Hossi est aussi le premier cardinal de Roumanie, créé en 1969 in pectore – secrètement – par le pape Paul VI.

P. Alin Ciprian Cîndea – Alors qu’il aurait pu fuir, il n’a pas voulu trahir sa foi catholique dans l’idée d’un compromis avec un régime politique qui était contre Dieu et contre l’homme. Par sa devise « Notre vie est notre foi », il nous laisse un précieux héritage que nous pouvons résumer en deux mots : liberté et miséricorde. Il était beaucoup plus libre en prison que ceux qui vivaient dans la peur du régime totalitaire. Ensuite, durant tout son martyre, il n’a eu de cesse de prier pour ses bourreaux et leur a offert son pardon.

P. N.-D. – Le Parlement roumain lui a dédié l’année 2025 à l’occasion des cent-quarante ans de sa naissance. Pourquoi ?

A. C. C. – Mgr Hossu est une figure nationale désormais réhabilitée, si nous pouvons le formuler ainsi. En effet, l’Église gréco-catholique a beaucoup contribué à l’éveil d’un sentiment national et d’unité. Elle s’est battue pour l’émancipation des habitants de Transylvanie en les unifiant à la Roumanie telle que nous la connaissons actuellement. Le 1er décembre 1918, c’est à lui qu’incombe la responsabilité de lire la Déclaration d’unité de la Roumanie à Alba Iulia. Plus tard, durant la Seconde Guerre mondiale, il contribua à sauver de la mort des milliers de juifs de Transylvanie.

M. M. – S’il y a eu de nombreuses manifestations religieuses en son hommage en Roumanie, Mgr Hossu est un saint véritablement européen. Cette année 2025 aura été marquée par une conférence sur sa vie au Parlement européen et à Vienne, en Autriche. Il a aussi été honoré par une messe célébrée au Vatican dans la basilique St-Pierre de Rome, le 1er juin dernier. Le lendemain, dans la chapelle Sixtine au Vatican, le 2 juin, le pape Léon XIV lui a rendu hommage comme apôtre de l’espérance.

P. N.-D. – Le 21 septembre prochain aura lieu une Divine liturgie en sa mémoire à Notre- Dame. Pouvez-vous nous en dire plus ?

M. M. – Cette célébration revêt une certaine importance pour la mission gréco-catholique roumaine. Quatre de nos évêques seront présents ainsi que des fidèles de la diaspora – notre paroisse à Paris rassemble environ 2 500 personnes – et aussi des pèlerins venus de Roumanie pour l’occasion. Dans les dernières années de sa vie, Mgr Hossu a rédigé ses mémoires qui ont été récemment traduites en français. D’ailleurs, un exemplaire sera présenté à l’ambassade de Roumanie le lendemain de la célébration à Notre-Dame.

Propos recueillis par Marie-Charlotte Noulens

Articles
Contact

Paris Notre-Dame
10 rue du Cloître Notre-Dame
75004 Paris
Tél : 01 78 91 92 04
parisnotredame.fr

Articles