Louis et Zélie Martin, un couple d’actualité
Paris Notre-Dame du 7 avril 2011
P. N.-D. – Une chapelle dédiée à Louis et Zélie Martin est en cours d’aménagement à N.-D. des Victoires (2e), sanctuaire dont vous êtes le recteur. Quel lien particulier existe-t-il entre ces bienheureux et cette église ?
P. Arnaud Bancon – Un lien spirituel très fort unit la famille Martin à la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame des Victoires (2e). Zélie l’a connue grâce à sa statue dans l’église St-Léonard d’Alençon et elle recommandait à son entourage de la prier. Si nous n’avons aucune certitude quant à la venue de Zélie dans le sanctuaire parisien de N.-D. des Victoires, nous savons que Louis, jeune étudiant dans la capitale, s’y est rendu. Quand bien plus tard, Thérèse est tombée gravement malade, sa famille y a fait dire une neuvaine de messes pour sa guérison. A ce sujet, elle a écrit plusieurs années après : « Il fallait un miracle et ce fut Notre-Dame des Victoires qui le fit. » C’est aussi dans ce sanctuaire que Thérèse s’est arrêtée, avec son père, sur le chemin de Rome, où elle se rendait pour demander, âgée de seulement 15 ans, une autorisation spéciale pour entrer au carmel.
P. N.-D. – Quel sera le rôle de cette chapelle dédiée aux époux Martin ?
P. Arnaud Bancon – Cette chapelle sera un lieu de prière dédié à la vénération de leurs reliques, qui y seront déposées. Elle devrait être achevée à l’automne. C’est un projet pastoral important qui s’est mis en place progressivement, dans une relative discrétion, ce qui ressemble bien à Louis et Zélie. Tous pourront venir y prier pour les familles du passé, du présent... ou de l’avenir ! Des grâces ont déjà été obtenues par leur intercession selon les premiers témoignages reçus, telles que des naissances inespérées ou des réconciliations.
P.N.-D. – En quoi ce couple peut-il nous interpeller aujourd’hui ?
P. Arnaud Bancon – Les époux Martin ont mené une existence normale et en même temps porteuse d’une extraordinaire fécondité. Leur quotidien peut ressembler à celui de nombreux couples aujourd’hui. Ils travaillaient tous les deux, vivaient simplement, élevaient leurs enfants. Ils ont traversé des épreuves difficiles mais hélas courantes, la maladie par exemple, avec le cancer du sein de Zélie et la dégénérescence nerveuse de Louis. Ce qui impressionne chez eux, c’est la force de leur amour et leur foi qu’ils traduisaient dans chaque aspect de leur vie – conjugal, familial et professionnel. S’ils ont tous deux été attirés par une vie religieuse dans leur jeunesse, ils ont trouvé leur vocation dans le mariage et ont, ensemble, véritablement rayonné sur leur entourage et, plus particulièrement, sur leurs enfants. Leur béatification en tant que couple témoigne de leur apport particulier concernant la spiritualité du mariage. Elle nous rappelle notamment que ce sacrement vise à s’accompagner mutuellement sur un chemin de sainteté. Et dans la réflexion menée dans le cadre de l’année « Famille et jeunesse », je crois qu’ils ont une vraie place. Le cardinal André Vingt-Trois a d’ailleurs voulu signer sa lettre pastorale le jour de leur fête, qui marque l’anniversaire de leur mariage le 12 juillet. • Propos recueillis par Pierre-Louis Lensel