« La mission suppose la formation »
Paris Notre-Dame du 17 mars 2011
Dans le cadre de l’année « Famille et jeunesse » de « Paroisses en mission »,un troisième module de formation était proposé, le samedi 12 mars, à St-François de Sales (17e). Rencontre, en marge de l’événement, avec Jean Caron, professeur de philosophie et principal intervenant de cette matinée.
P.N.-D. : Pourquoi avez-vous accepté de participer à ce module de formation et quel message avez-vous souhaité délivrer ?
Jean Caron – J’ai été heureux de répondre à l’invitation car il me semble essentiel de former les chrétiens engagés à bien tenir ensemble deux idées différentes : d’une part, la manière dont l’Eglise conçoit la famille est une bonne nouvelle pour la société ; d’autre part, les chrétiens doivent comprendre la situation actuelle des familles pour être capables de les accompagner telles qu’elles sont.
Le thème de cette matinée – les liens fondamentaux qui existent entre la famille et la société – est très riche. Sur le sujet, je crois qu’il y a un équilibre à trouver pour que notre discours de chrétiens soit réaliste et accessible à tous sans sacrifier une certaine exigence. Le rôle de l’Eglise est de définir un cap et d’accompagner chacun pour lui donner les moyens de se diriger vers lui et de progresser pour l’atteindre.
Que retirez-vous des réflexions des personnes venues ce matin ?
J. C. – Les comptes rendus des ateliers en petits groupes montrent qu’il y a parmi les chrétiens engagés une communauté de convictions enracinée dans les expériences de chacun, mais aussi, parfois, une certaine difficulté à transmettre cette conception de la famille dans son entourage et, plus largement, dans la société. Et, en même temps, l’idée qu’un témoignage doit être apporté est très présente. Cela nous invite à avoir de l’audace et à nous engager plus encore.
Justement,en quoi ce genre de matinée s’inscrit-il dans cet objectif ?
J. C. – La mission suppose la formation devant une réalité souvent difficile à aborder car complexe et touchant à l’intimité de chacun : celle des familles. Cette matinée s’inscrit dans un travail approfondi dans le temps. Tout l’enjeu est de rendre possible, ensuite, la transmission des fruits de la réflexion menée ici. Les participants sont appelés à être inventifs pour adapter l’enseignement reçu à leurs réalités paroissiales : cela les oblige à être eux-mêmes pédagogues à travers une appropriation active de la lettre pastorale du cardinal Vingt-Trois sur la famille. Il y a une véritable articulation entre les trois premiers modules et le quatrième à venir [1]. Maintenant que nous avons réfléchi à ce que sont les familles, nous allons pouvoir mieux comprendre comment l’Eglise doit penser son rôle auprès d’elles. • Propos recueillis par Pierre-Louis Lensel
UNE MATINÉE TRÈS ENRICHISSANTE
« La famille, ferment de la société ».C’est sur ce thème qu’ont été invités à réfléchir les participants à ce troisième module de formation. Après le mot d’accueil de Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire, trois chrétiens engagés ont témoigné de leurs expériences familiales ou associatives respectives, puis, par petits groupes, les personnes présentes ont échangé autour de trois textes, la lettre de saint Paul aux Romains (12, 1-2 et 9-21) et des extraits de Gaudiumet spes (n°52, concile Vatican II) et Familiaris consorsio (17, « Famille, deviens ce que tu es ! », de Jean-Paul II). La matinée s’est conclue par un enseignement du professeur de philosophie Jean Caron, qui a évoqué notamment la complexité des liens entre la famille et la société et la pertinence du regard de l’Eglise sur cette question. • P.-L. L.
[1] Sur le thème « L’Eglise au service de la famille / La famille cellule d’Eglise », à Ste-Anne de la Butte aux Cailles (13e), le 14 mai, de 8h45 à 12h. Intervenant : P. Alexis Leproux.
