Cardinal André Vingt-Trois : « Vatican II, une boussole pour notre temps »

Paris Notre-Dame – 18 février 2010

Paris Notre-Dame du 18 février 2010

Cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris
© D. R.

Dans deux ans, nous célébrerons le cinquantenaire de l’ouverture du concile Vatican II (le 20 octobre 1962). Pour les plus âgés d’entre nous, l’évènement du concile est probablement un souvenir marquant. Mais pour tous, le concile est aujourd’hui plus un héritage qu’un évènement. Nous mesurons toujours mieux comment son apport est précieux et déterminant pour la vie chrétienne aujourd’hui et comment sa mise en œuvre s’inscrit dans la tradition bimillénaire de l’Église. La force et le fruit de Vatican II ne se saisissent que dans cette continuité vivante, hors des alternatives partisanes de rupture ou de l’opposition entre la lettre et l’esprit du concile.

Se ressaisir des trésors de la tradition

A travers les péripéties de l’histoire des hommes, l’Église a sans cesse besoin de se ressaisir des trésors de la tradition pour répondre aux défis toujours nouveaux de l’évangélisation. Sensibiliser les chrétiens à l’actualité et à la pertinence des documents du concile Vatican II n’est donc pas faire œuvre d’archéologue ou de gardien de l’héritage. Par ces conférences, nous voulons offrir à tous des clés de compréhension et d’assimilation de cet héritage, pour en activer la capacité opératoire pour l’Église en ce XXIe siècle. D’une manière parfois imprévisible à l’époque, les textes issus des travaux des Pères conciliaires nous sont aujourd’hui indispensables pour affronter les nouveaux défis de l’annonce de l’Evangile, qu’il s’agisse de la transmission de la Parole de Dieu, de la mission des fidèles laïcs, de l’esprit de la liturgie, du rapport de l’Église au monde et aux autres religions ou des grandes questions sociales, économiques et écologiques…

Les conférences : une aide pour les chrétiens

Depuis quelques années, les conférences de Carême se veulent moins des catéchèses d’édification qu’une aide pour les chrétiens qui s’affrontent à toutes sortes de philosophies et de croyances. Sortir d’une opposition terme à terme entre la vie et la foi chrétienne et d’autres formes culturelles ou religieuses ne peut se faire que par le questionnement et le dialogue. C’est exigeant, car cela demande que notre héritage chrétien soit travaillé, connu, intégré et vécu. Mais c’est le seul moyen pour que la splendeur et la simplicité de l’Evangile soient mises au service de la construction des hommes et des femmes auprès desquels le Seigneur nous envoie. La succession des différents conférenciers au cours du Carême, et la forme dialoguée de certaines des conférences mettent en œuvre cette perspective missionnaire.

Au seuil du Carême

Nous voici maintenant au seuil du Carême. Le fruit de ces quarante jours n’est pas la somme de nos carêmes individuels. Ce temps est le nôtre, peuple conduit au désert pour y écouter la Parole et y goûter la miséricorde de Dieu, Église avançant au rythme de nos frères et sœurs catéchumènes qui recevront le baptême, la confirmation et l’eucharistie dans la nuit de Pâques. Je les retrouverai samedi pour la célébration de l’Appel décisif [1] à laquelle je vous invite à participer, si vous le pouvez.

Bon Carême à tous, dans la force de la communion que Dieu nous donne,

+ André cardinal Vingt-Trois

[1l’appel décisif aura lieu à ND le samedi 20 février, à 15h

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