Couple et handicap

Paris Notre-Dame du 11 juin 2015

Florence Gros, responsable du service « Écoute et conseil » de l’Office chrétien des personnes handicapées.

P. N.-D. – Pourquoi l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH) organise-t-il la première journée des conjoints d’une personne atteinte d’un handicap ou d’une maladie, le vendredi 12 juin ?

Florence Gros, responsable du service « Écoute et conseil » de l’Office chrétien des personnes handicapées.
© Céline Marcon

Florence Gros – Ce sont des conjoints qui ont sollicité l’OCH. Ils ressentaient le besoin de prendre du temps pour eux-mêmes, et non en couple, afin de se ressourcer. Leur équilibre de vie est perturbé par la grande place de la dimension du soin (aussi bien physique que psychologique). Ils ont un grand sentiment de solitude parce qu’ils ont l’impression que personne dans leur entourage ne peut les comprendre. Nous avons choisi de réserver cette journée aux hommes et femmes de moins de 65 ans car les enjeux sont particuliers pour ceux qui ont encore une activité professionnelle et des enfants à la maison. L’OCH organise déjà des événements de ce genre, par exemple pour les mamans d’un enfant malade ou handicapé. L’intuition de notre association, depuis sa création en 1963, est que les personnes handicapées ont besoin d’être entendues et qu’il ne faut pas oublier non plus d’accompagner leurs proches. Nous constatons en général que les personnes se sentent plus comprises et plus libres de livrer leurs sentiments lorsqu’elles rencontrent d’autres personnes qui vivent une situation similaire à la leur.

P. N.-D. – Comment va se dérouler concrètement cette journée ?

F. G. – Elle aura lieu de 9h30 à 18h dans le lieu d’accueil de la Barouillère (6e). La matinée débutera avec une intervention de Sophie, dont l’époux a été victime d’un accident, et du P. François Potez, curé de N.-D. du Travail (14e). Ensuite, les participants pourront échanger dans le cadre de groupes de partage. L’après-midi, ils pourront assister à des ateliers de travail sur les thèmes suivants : « Et moi dans tout cela, comme j’existe ? Quelle vie familiale et sociale ? » ; « Amant, soignant, quel équilibre ? » ; « Quel sens à ce que je vis ? Et Dieu dans tout ça ? » ; « La communication dans le couple quand la maladie psychique parasite la relation » ; ou « Sophrologie ». Lors de la journée, il y aura des possibilités de rencontre individuelle et de demande du sacrement de réconciliation. Elle se clôturera par une messe pour ceux qui le souhaitent.

P. N.-D. – Comment l’OCH accompagne-t-il, tout au long de l’année, les personnes sur les questions de conjugalité ?

F. G. – Notre service « Écoute et conseil » est composé de quatre personnes formées et disponibles, par téléphone ou sur rendez-vous, pour écouter ou répondre aux questions précises des personnes handicapées et de leurs proches. Tout est partageable. La vie affective et sexuelle fait partie du domaine de l’intime, donc ce sujet n’est souvent pas évoqué au premier appel. Suivant la situation, nous pouvons mettre en lien avec des spécialistes, comme un conseiller conjugal. Les chrétiens sont contents de contacter une association chrétienne car ils peuvent y parler librement de leur foi. Nous avons aussi des appels de non-chrétiens. Pour ceux-ci, nous essayons de leur transmettre notre espérance chrétienne car nous croyons que Dieu n’abandonne personne. Nous pensons que la vie des personnes handicapées, en dépit de sa singularité, peut quand même s’écrire. L’enjeu pour les couples est de trouver ce qui est vivant dans leur quotidien pour continuer à vivre de leur amour. • Propos recueillis par Céline Marcon

Infos et inscriptions : 01 53 69 44 30 ; fgros@och.fr ; www.och.fr

La personne handicapée en famille
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