De La Tour à Notre-Dame
Paris Notre-Dame du 24 octobre 2013
Déplacer mille élèves d’un établissement scolaire à Notre-Dame de Paris pour y célébrer une messe de rentrée, voilà le défi que s’est donné l’Institut de La Tour (16e). Un pari réussi qui montre combien le jubilé de la cathédrale peut s’inscrire dans la pastorale d’un établissement scolaire.
Il est 10h ce jeudi 17 octobre. Dans la cathédrale Notre- Dame, un millier de têtes blondes et brunes entonnent un chant de louange, sous les yeux heureux de Mgr Bruno Lefevre Pontalis, vicaire général, et du P. Régis Lecourt, aumônier de l’Institut de La Tour. C’est la messe de rentrée de l’établissement. « Rares sont les occasions de voir tous nos élèves prier ensemble, explique Hanna Guerrier, adjointe en pastorale. D’habitude, nous séparons le collège et le lycée, car à N.-D. de Grâce de Passy (16e), il est difficile de nous réunir tous. » Une idée qui remonte au mois de juin : lorsque Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale, a invité les écoles à accomplir la démarche jubilaire de la cathédrale [1], Catherine Chardon, directrice de La Tour, s’est laissé interpeller : « Ce jubilé m’a semblé l’occasion de vivre une eucharistie dans un lieu historique, spirituel et diocésain. » Et de fédérer les élèves. Cette dimension ne laisse pas ceux-ci indifférents, comme en témoignent Léa, Jacques et Édouard, élèves de troisième : « Nous avons l’impression d’appartenir à une grande famille. Cela illustre bien notre devise d’école : "s’élever ensemble". »
Une expérience de foi
Pour aider les élèves à bien vivre ce temps fort, un temps de préparation avait été prévu. Chaque classe a regardé le documentaire Des racines et des ailes sur Notre-Dame. Tandis que les sixièmes créaient des panneaux, les professeurs d’autres niveaux ont parlé histoire et littérature autour de la cathédrale. « Cela nous a aidés à réaliser la chance que nous avions de vivre l’eucharistie ici », ajoute Léa. Avec pour thème d’année l’intériorité, l’école s’est donné les moyens de poser – ou réveiller ? – la foi des élèves. « Voir un camarade servir la messe et son professeur s’agenouiller ou chanter dans la chorale marque les jeunes, poursuit Hanna Guerrier. Des graines sont semées, nous espérons qu’elles pousseront ! » À la sortie, l’enthousiasme transparaît chez Quitterie, une élève de terminale ayant participé à la chorale. « Cette eucharistie m’a beaucoup marquée, déclare la jeune fille. J’avais l’impression d’être au cœur de la foi parisienne. » Pour Nicolas Chévrier, professeur d’histoire, la matinée a été une véritable expérience spirituelle. « Il s’est passé quelque chose, constate-t-il. Je n’avais jamais vu les élèves si priants ».
Chrétien dans la ville
Avant la messe, le professeur a eu Le temps de parcourir le chemin du jubilé avec sa classe. « Je voulais leur expliquer la démarche du pèlerinage, indique-t-il. Leur montrer que la vie chrétienne ne se passe pas seulement à l’école ou à la paroisse, mais aussi dans la ville. » D’ailleurs, déplacer mille élèves dans Paris reste un exploit logistique. « Nous y avons travaillé depuis la rentrée, raconte l’adjointe en pastorale. Mettre en accord tous les niveaux, c’est un défi pour un établissement. » Les usagers du métro aussi ont eu droit à leur témoignage : ils ont vu défiler plusieurs centaines de jeunes avec un sac bleu en bandoulière, indiquant 850 ans de Notre-Dame de Paris. • Agnès de Gélis
LE JUBILÉ POUR LES ÉCOLES
D’autres établissements scolaires sont venus en pèlerinage à Notre-Dame, dont une quinzaine de parisiens : Les Francs-Bourgeois (4e), Saint-Sulpice (6e), Stanislas (6e), Thérèse Chappuis (7e), Fénelon Sainte-Marie (8e),N.-D. de France (13e), l’École Normale Catholique (15e), Sainte-Élisabeth (15e), Saint-Charles (15e),N.-D. des Oiseaux (16e), Gerson (16e), Saint-Jean de Passy (16e), Blanche de Castille (17e) et le Groupe scolaire des Batignolles (17e).- A. G.
[1] Lors du rassemblement des responsables de l’Enseignement catholique.