Discours de Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, pour l’inauguration d’un buste de Jean XXIII

Le 19 juin 2013, à la Nonciature apostolique de Paris.

Extrait.

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La simplicité avec laquelle [le Pape François] s’est présenté et la chaleur humaine de ses rencontres avec les fidèles lui ont gagné la sympathie des foules qui remplissent la place Saint-Pierre. Quelqu’un a fait à ce sujet un rapprochement avec la popularité du bienheureux Jean XXIII, Pape de 1958 à 1963, qui s’était, lui aussi, acquis la sympathie et l’affection des populations par sa simplicité et sa bonté.

Et c’est là le deuxième motif de cette cérémonie. Je voudrais rappeler le décès du Pape Jean XXIII, survenu le 3 juin 1963, il y a juste cinquante ans. Né en 1881 à Sotto il Monte (Bergame), prêtre en 1904, évêque en 1925, il a été Délégué apostolique en Bulgarie, puis en 1934 en Turquie et en Grèce et, de décembre 1945 à janvier 1953, il a été Nonce apostolique en France, avant d’être nommé Patriarche de Venise.

On ne peut décrire ici toute l’activité et les mérites de sa longue vie de fidélité à l’Église. Je voudrais mentionner seulement l’initiative courageuse et prophétique de la convocation du Concile Vatican II et de la publication, trois mois avant sa mort, de l’encyclique si fameuse Pacem in terris, par laquelle il s’était adressé au monde entier, ouvrant à tous les hommes de bonne volonté, les portes du dialogue et de l’espérance pour vaincre la peur de l’avenir. Après cinquante ans, ces pages sont encore vivantes, parce que l’appel à la paix que le Pape Roncalli a adressé au monde entier continue à résonner. Son appel a proposé et propose encore les fondements d’une culture de paix et d’un humanisme solidaire ouvert à la transcendance. Selon sa pensée, la paix exige la vérité comme fondement, la justice comme règle, l’amour comme moteur, la liberté comme environnement.

Mais ici, dans cette maison où il a habité durant huit ans, je voudrais en particulier souligner les liens très forts et chaleureux qu’il a toujours eus avec la France et qu’il a exprimés en plusieurs occasions. Je me limite à en choisir quelques expressions à deux moments significatifs. Lors de la présentation de ses lettres de créance au Général de Gaulle, Président du Gouvernement provisoire de la République française, le 1er janvier 1945, il exprima sa « profonde admiration et sincère affection pour la France » et, en se référant à son expérience en Bulgarie et en Turquie, il affirma : « J’ai toujours eu devant moi le spectacle magnifique de ce pays dont l’esprit n’a pas de frontières et dont les généreuses activités sont portées à travers le monde par le dévouement inlassable de ses fils, en particulier par celui de nos missionnaires ». Et le 18 janvier 1953, en remerciant le Président de la République Vincent Auriol, qui venait de lui imposer la barrette cardinalice en vertu d’un privilège insigne, il termina ainsi ses propos : « Pour ma consolation personnelle, tant que je vivrai et partout … il suffira que tout bon Français, en rappelant mon humble nom et mon passage parmi vous, puisse dire : C’était un prêtre loyal et pacifique, toujours et en toute circonstance un ami sûr et sincère de la France ».

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Luigi VENTURA
Nonce apostolique en France

Canonisation des bienheureux Jean Paul II et Jean XXIII

Jean XXIII