Encyclique “Pacem in terris”

Lettre encyclique du Pape Jean XXIII, du 11 avril 1963, “Sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté”.

Extrait.

INTRODUCTION

L’ordre dans l’univers

La paix sur la terre, objet du profond désir de l’humanité de tous les temps, ne peut se fonder ni s’affermir que dans le respect absolu de l’ordre établi par Dieu.

Les progrès des sciences et les inventions de la technique nous en convainquent : dans les êtres vivants et dans les forces de l’univers, il règne un ordre admirable, et c’est la grandeur de l’homme de pouvoir découvrir cet ordre et se forger les instruments par lesquels il capte les énergies naturelles et les assujettit à son service.

Mais ce que montrent avant tout les progrès scientifiques et les inventions de la technique, c’est la grandeur infinie de Dieu, Créateur de l’univers et de l’homme lui-même. Il a créé l’univers en y déployant la munificence de sa sagesse et de sa bonté. Comme dit le Psalmiste : « Seigneur, Seigneur, que ton nom est magnifique sur la terre [1], que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur ! Tu les as toutes accomplies avec sagesse [2]. »

Et il a créé l’homme intelligent et libre à son image et ressemblance [3], l’établissant maître de l’univers : « Tu l’as fait de peu inférieur aux anges ; de gloire et d’honneur tu l’as couronné ; tu lui as donné pouvoir sur les œuvres de tes mains, tu as mis toutes choses sous ses pieds [4]. »

L’ordre dans les être humains

L’ordre si parfait de l’univers contraste douloureusement avec les désordres qui opposent entre eux les individus et les peuples, comme si la force seule pouvait régler leurs rapports mutuels.

Pourtant le Créateur du monde a inscrit l’ordre au plus intime des hommes : ordre que la conscience leur révèle et leur enjoint de respecter : « Ils montrent gravé dans leur cœur le contenu même de la Loi, tandis que leur conscience y ajoute son témoignage [5]. »

Comment n’en irait-il pas ainsi, puisque toutes les œuvres de Dieu reflètent son infinie sagesse, et la reflètent d’autant plus clairement qu’elles sont plus élevées dans l’échelle des êtres [6].

Mais la pensée humaine commet fréquemment l’erreur de croire que les relations des individus avec leur communauté politique peuvent se régler selon les lois auxquelles obéissent les forces et les éléments irrationnels de l’univers. Alors que les normes de la conduite des hommes sont d’une autre essence : il faut les chercher là où Dieu les a inscrites, à savoir dans la nature humaine.

Ce sont elles qui indiquent clairement leur conduite aux hommes, qu’il s’agisse des rapports des individus les uns envers les autres dans la vie sociale ; des rapports entre citoyens et autorités publiques au sein de chaque communauté politique ; des rapports entre les diverses communautés politiques ; enfin des rapports entre ces dernières et la communauté mondiale, dont la création est aujourd’hui si impérieusement réclamée par les exigences du bien commun universel.

(...)

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[1Ps. 8, 1.

[2Ps. 103, 24.

[3Cf. Gen., 1, 26.

[4Ps. 8, 5-6.

[5Rom., 2, 15.

[6Cf. Ps. 18, 8-11.

Canonisation des bienheureux Jean Paul II et Jean XXIII

Jean XXIII