Douzième marche : Devenir témoins de l’Évangile
La foi que nous avons reçue de l’Église est un trésor à partager. Notre mission est d’annoncer le Christ mort et ressuscité, désormais vivant. Par nos actes et nos paroles, témoignons de notre foi et de notre espérance, dans la charité.
Présentation audio de cette marche
(à écouter en parcourant cette page web ou en feuilletant le carnet)
MESSAGE DU PAPE AU JEUNES
Dans l’histoire de l’Église, les saints et les martyrs ont puisé au pied de la Croix glorieuse du Christ la force d’être fidèles à Dieu jusqu’au don d’eux-mêmes. Dans la foi, ils ont trouvé la force pour vaincre leurs propres faiblesses et dépasser chaque adversité. Car, comme le dit l’apôtre Jean : « Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jn 5, 5) Et la victoire qui naît de la foi est celle de l’amour. Tant de chrétiens ont été et sont un témoignage vivant de la force de la foi qui s’exprime par la charité : ils ont été artisans de paix, promoteurs de justice, acteurs d’un monde plus humain, un monde selon Dieu. Ils se sont engagés dans divers domaines de la vie sociale, avec compétence et professionnalisme, contribuant efficacement au bien de tous. La charité qui jaillit de la foi les a conduits à un témoignage très concret, en actes et en paroles : le Christ n’est pas seulement un bien pour nous-mêmes, il est le bien le plus précieux que nous avons à partager avec les autres. Et à l’heure de la mondialisation, soyez les témoins de l’espérance chrétienne dans le monde entier : nombreux sont ceux qui désirent recevoir cette espérance ! Devant le tombeau de son ami Lazare, qui était mort depuis quatre jours, et avant de le ramener à la vie, Jésus dit à Marthe : « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. » (Jn 11, 40) Vous aussi, si vous croyez, si vous savez vivre et témoigner de votre foi chaque jour, vous deviendrez instruments pour faire retrouver à d’autres jeunes comme vous le sens et la joie de la vie, qui naît de la rencontre avec le Christ !
DANS LA BIBLE
ANCIEN TESTAMENT
L’Ancien Testament invitait déjà à vivre l’amour et la sainteté, à l’image de Dieu : Jésus reprend ces commandements qui trouvent en lui leur accomplissement.
Livre des Lévites 19, 1-2.18 : 1 Le Seigneur adressa la parole à Moïse : « 2 Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël ; tu leur diras : Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint. 18 Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur ! »
NOUVEAU TESTAMENT
Jésus a confié à ses disciples la mission de témoigner de leur foi par leur façon de vivre et de proclamer son Évangile par le monde entier.
Évangile selon saint Matthieu 5, 14-16 : 14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15 Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.
Évangile selon saint Matthieu 5, 43-45.48 : 43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. 44 Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, 45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. 48 Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.
Évangile selon saint Matthieu 28, 16.18-20 : 16 Après la résurrection de Jésus, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. 18 Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. 19 Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; 20 et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Première lettre aux Corinthiens 9, 16 : Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là mon motif d’orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi ; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile.
Première lettre de saint Pierre 3, 15 : C’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos cœurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous.
MAGISTÈRE
CONCILE VATICAN II
La raison de l’activité missionnaire [de l’Église] se tire de la volonté de Dieu, qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il n’y a qu’un seul Dieu, et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, l’homme Jésus-Christ, qui s’est livré en rédemption pour tous » (1 Tm 2, 4-5) ; « et il n’existe de salut en aucun autre » (Ac 4, 12). (Ad Gentes, n°7)
ENSEIGNEMENT DES PAPES
L’Église évangélise lorsque, par la seule puissance divine du Message qu’elle proclame, elle cherche à convertir en même temps la conscience personnelle et collective des hommes, l’activité dans laquelle ils s’engagent, la vie et le milieu concrets qui sont les leurs. (Paul VI, Evangelii Nuntiandi, n°18)
L’Évangile doit être proclamé d’abord par un témoignage [de vie]. […] À ce témoignage, tous les chrétiens sont appelés et peuvent être, sous cet aspect, de véritables évangélisateurs. […]
Et cependant cela reste toujours insuffisant, car le plus beau témoignage se révélera à la longue impuissant s’il n’est pas éclairé, justifié − ce que Pierre appelait donner « les raisons de son espérance » (1P 3, 15) − explicité par une annonce claire, sans équivoque, du Seigneur Jésus. La Bonne Nouvelle proclamée par le témoignage de vie devra donc être tôt ou tard proclamée par la parole de vie. Il n’y a pas d’évangélisation vraie si le nom, l’enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth Fils de Dieu ne sont pas annoncés. (Paul VI, Evangelii Nuntiandi, n°21-22)
PAROLES DE SAINTS
Lettre de saint François-Xavier, missionnaire aux Indes, à saint Ignace de Loyola (28 octobre 1542) :
« Des foules ici manquent de devenir chrétiennes, faute d’hommes qui se consacrent à la tâche de les instruire. Bien souvent, il me prend envie de descendre vers les universités d’Europe, spécialement celle de Paris, et de crier à pleine voix, comme un homme qui a perdu le jugement, à ceux qui ont plus de science que de désir de l’employer avec profit : « Combien d’âmes manquent la gloire du ciel et tombent en enfer à cause de votre négligence ! » Quand ils étudient les belles-lettres, s’ils voulaient étudier aussi le compte que Dieu leur demandera pour le talent qu’il leur a donné ! Beaucoup sentiraient peut-être le besoin de s’engager alors à des exercices spirituels qui les mèneraient à découvrir la volonté divine, après avoir renoncé à leurs propres inclinations, et à crier à Dieu : « Seigneur, me voici. Que voulez-vous que je fasse ? Envoyez-moi où vous voudrez, oui, même chez les Indiens. »
Saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour. » (Dichos 64)
QUESTIONS
1. L’Ancien Testament commande : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Comment Jésus accomplit-il ce précepte ? En quoi l’amour des ennemis en est-il le sceau ?
2. En quoi l’Évangile peut-il être une Bonne Nouvelle pour tous, dans notre société ?
3. Paul VI donne une définition de l’évangélisation. Est-il légitime de « chercher à convertir en même temps la conscience personnelle et collective des hommes » ? En quoi est-ce un acte d’amour du prochain ?
4. Benoît XVI parle de « la charité qui jaillit de la foi » et Paul VI du « témoignage de vie » et de la « parole de vie » : quelle est mon expérience personnelle de ces réalités ?
POUR ALLER PLUS LOIN
– L’espérance du jugement dernier
La protestation contre Dieu au nom de la justice ne sert à rien. Un monde sans Dieu est un monde sans espérance (cf. Ep 2, 12). Seul Dieu peut créer la justice. Et la foi nous donne la certitude qu’Il le fait. L’image du Jugement final est en premier lieu non pas une image terrifiante, mais une image d’espérance ; pour nous peut-être même l’image décisive de l’espérance. Mais n’est-ce pas aussi une image de crainte ? Je dirais : c’est une image qui appelle à la responsabilité. Une image, donc, de cette crainte dont saint Hilaire dit que chacune de nos craintes a sa place dans l’amour. Dieu est justice et crée la justice. C’est cela notre consolation et notre espérance. Mais dans sa justice il y a aussi en même temps la grâce. Nous le savons en tournant notre regard vers le Christ crucifié et ressuscité. Justice et grâce doivent toutes les deux être vues dans leur juste relation intérieure. La grâce n’exclut pas la justice. (Benoît XVI, Spe salvi, n°44)