Et si on n’a pas entendu d’appel ?

Chronique de Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris : « Comment faire si l’on n’a pas un tempérament mystique ? L’appel de Dieu est-il réservé à certains tempéraments ? Non, l’appel de Dieu n’est pas une question de tempérament. Qui que nous soyons, nous avons rendez-vous avec le noyau de notre personnalité. »

Chronique Mgr de Dinechin Et si on n’a pas entendu l’appel ?

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Chronique Et si on n’a pas entendu d’appel ?

Comment faire si l’on n’a pas entendu d’appel de la part du Seigneur ? Comment faire si l’on n’a pas un tempérament mystique ? L’appel de Dieu est-il réservé à certains tempéraments ? Non, l’appel de Dieu n’est pas une question de tempérament. Qui que nous soyons, nous avons rendez-vous avec le noyau de notre personnalité.
Il arrive que des adolescents témoignent de la maturation de leur conscience. Écoutez la fraicheur du propos quand une personnalité se construit. C’est une collégienne qui m’écrit : « Je trouve un certain réconfort dans la prière. Je voudrais – pour l’amour de Jésus – réduire mes défauts et laisser place à l’amour de Dieu. Je voudrais vous demander si Jésus vous parle. Car j’entends une voix qui me conseille. Mais elle est de plus en plus petite. J’espère que grâce à la confirmation, elle va grandir ». A travers ces mots, l’oreille du cœur s’éveille. Une conscience est en train de naître. Une existence se laisse appeler.

Il n’y a pas d’égalité dans les modalités à travers lesquelles les hommes entendent l’appel de Dieu. En revanche, les êtres humains sont absolument égaux au rendez-vous de leur conscience. A l’écoute de leur cœur profond. Mais si souvent nous nous dispersons. Nous nous distrayons en vain. Nous cherchons à l’extérieur ce qui n’existe qu’à l’intérieur.

Qui que nous soyons, nous avons tous rendez-vous avec le noyau de notre personnalité. Tous, nous sommes appelés à vivre en notre fond intime. Ou est-il ce fond intime de la personnalité ? Ou est-il ce moi ? « Le Moi,- dit Ste Edith Stein - c’est dans l’âme, ce par quoi elle se possède elle-même. Le point le plus profond est en même temps le lieu de sa liberté, le lieu où elle peut rassembler tout son être et se décider ».

J’ai le souvenir précis d’une vieille dame dans ma première paroisse. Tous les jours que Dieu fait, elle était présente à la messe du matin à 7h30. Depuis l’âge de 17 ans, elle avait pris l’habitude de la messe du matin. Un jour elle m’a fait une confidence : « J’ai eu des responsabilité professionnelles dans ma vie. C’est parce que j’allais chaque jour à la messe que j’avais la force de dire non quand il le fallait ».

La tentation, c’est le manque de confiance en soi. La tentation c’est lorsqu’on est complexé, de penser que les autres ont plus raison que moi. Le chemin ? Croire dans la voix de ma conscience « j’entends une voix qui me conseille. Elle est de plus en plus petite ». Alors c’est le moment de persévérer dans le Seigneur !

Année de l’appel (2013-2014)

Culture de l’appel : Chronique audio de Mgr de Dinechin