Évelyne : un souffle nouveau
Paris Notre-Dame du 9 mai 2013
Dans la nuit de Pâques 2013, Évelyne a reçu le baptême à St-Pierre de Montrouge (14e). Une conversion radicale et étonnante pour cette jeune femme qui était plus adepte de Nietzche, Zweig et Sartre que des Évangiles.
Évelyne ressemble à un oiseau. Ses cheveux courts forment une aigrette au sommet de sa tête. Chez elle, c’est comme un nid douillet, chaleureux et coquet, où l’invité est roi. Jus de fruit et pâtisserie attendent quiconque sonne à sa porte ! Gaie comme un pinson, bavarde comme une pie, elle ponctue invariablement la discussion de deux phrases : « Merci mon Dieu, mille fois merci ! » et « Je me laisse porter ! », ce qui laisse pantois ses amis de toujours. Car la jeune femme n’a pas le tempérament du ravi de la crèche ; bien au contraire ! Intellectuelle, auteur d’une thèse en droit, consultante juridique pour l’État, marquée par l’existentialisme de Sartre, elle confesse sans peine qu’elle est plus rationnelle que mystique : « Bien qu’étant africaine, je suis rationnelle, explique-t-elle. J’ai pourtant reçu toute une culture traditionnelle du gri-gri, de l’invisible et de la superstition, mais je l’ai rejetée très jeune. J’avais d’ailleurs une aversion pour la religion, et tout particulièrement pour le catholicisme. »
Une conversion radicale
Et pourtant, après de nombreuses discussions avec des amis croyants, la lecture d’une dizaine de livres sur la foi et la rencontre d’un prêtre, Évelyne décide, pendant l’été, de suivre une retraite au Foyer de charité de la Flatière (Haute-Savoie). Son thème est évocateur : « Le Seigneur était là et je ne le savais pas. » Un véritable « clin Dieu » pour la jeune convertie, qui relit sa vie avec émotion : « L’Esprit Saint a toujours œuvré dans ma vie. Rien n’a jamais été anodin. J’ai pris conscience que j’étais unique et que mon chemin était le mien, ni meilleur ni pire qu’un autre, et que je devais l’accepter. Même quand j’ai traversé des moments difficiles, même quand j’ai souffert de solitude, Dieu s’est manifesté en mettant sur ma route les bonnes personnes. Je suis, par exemple, toujours en contact avec mon institutrice de CE1 ! » Fidèle à sa volonté de tout maîtriser, Évelyne avait tout planifié pour les deux ans à venir, intégrant son catéchuménat dans un agenda bien chargé par la préparation d’un concours : « À partir du moment où j’ai demandé le baptême, s’amuse-t-elle, je suis allée de surprise en surprise, bousculant tous mes projets. J’ai été baptisée plus tôt que prévu, ai changé de travail et mon concours n’est plus d’actualité ! C’est comme si ma vie s’était articulée d’un seul coup parfaitement ! Alors maintenant, je m’abandonne et me laisse porter ! »
Une renaissance
Un abandon qui lui donne une grande confiance dans sa nouvelle vie. Car tel le Phoenix, Évelyne a le sentiment d’une renaissance : « J’ai de la chance, c’est comme si j’assistais à ma propre naissance. Je ne sais pas quelle femme je vais être, mais je mets tout en prière car je sais que l’Esprit Saint se manifestera et qu’il répondra à toutes mes questions. »Et d’ajouter : « Quand j’accomplis le Royaume de Dieu en faisant une bonne action ou en consolant une amie, j’ai l’intime conviction que c’est l’Esprit Saint qui œuvre en moi. C’est comme s’il avait décuplé mes dons. Par exemple, j’ai toujours été éloquente. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression que mon intelligence est plus fine qu’avant et que je trouve mes mots avec encore plus d’aisance quand il s’agit d’annoncer la parole de Dieu ! Je suis moi-même étonnée de ce que je peux dire. L’Esprit Saint me donne des ailes ! » • Charlotte Reynaud