Homélie de Mgr Laurent Ulrich – Messe à l’Hôpital Sainte-Anne

Hôpital Sainte-Anne (14e) – Dimanche 29 octobre 2023

 30e dimanche du Temps Ordinaire — Année A
 Ex 22, 20-26 ; Ps 17 (18), 2-3, 4.20, 47.51ab ; 1 Th 1, 5c-10 ; Mt 22, 34-40

Les lectures que nous entendons aujourd’hui sont magnifiques. Elles nous invitent tout simplement à aimer Dieu et à aimer nos frères. Alors elles s’inscrivent dans une belle et grande tradition biblique et évangélique.

La 1re lecture tirée du Livre de l’Exode, elle, se situe juste après le don de la Loi, c’est-à-dire ce que nous connaissons comme les dix commandements. Moïse a reçu les dix commandements : tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu respecteras tous les autres, tous tes frères et sœurs, tu les aimeras, tu les respecteras, tu ne chercheras pas à envier ce qu’ils ont, tu ne les tueras pas etc… et dans les pages qui suivent, il y a un certain nombre d’exemples qui sont donnés, tout concrets, tout simples : comment on doit aimer et qui on doit aimer.

Et bien dans ce passage que nous venons d’entendre, deux indications : tu dois aimer les immigrés qui arrivent dans ton pays parce que toi-même tu as été immigré en Egypte, et puis tu dois faire attention à ceux qui ont besoin de toi, ceux qui ont besoin de toi chaque jour. Ceux qui sont à côté de toi, qui t’appellent et te demandent quelque chose, qui te demandent de les aider à vivre. Alors cela se sont des choses très concrètes qui sont dites dans le Livre de l’Exode, dans l’Ancien Testament, dans l’histoire d’avant Jésus et déjà nous retenons cela comme quelque chose d’extraordinaire. Jésus dans l’Évangile va un peu plus loin parce qu’il dit : aimer Dieu et aimer les autres c’est aussi important l’un que l’autre. On ne peut pas se dire - alors nous disons cela parce que nous sommes croyants en Dieu- on ne peut pas se dire : je consacre toute ma vie à Dieu, je le prie, je suis avec lui tout le temps, et je n’ai pas le temps de m’occuper des autres. Mais comme on est croyant aussi, on ne peut pas se dire : je me dépense beaucoup pour les autres et je n’ai pas tellement besoin de m’occuper de Dieu. Et Jésus dit : les deux sont absolument nécessaires ensemble, les deux sont très importants et tout ce que vous faites, toutes les règles qu’il y a dans une religion, et dans le judaïsme, il y en avait beaucoup, il y en a toujours beaucoup – je crois. Puis dans notre religion aussi, et dans les autres, il y a toujours des règles, des commandements, des prescriptions. Et bien tout cela n’est compréhensible que si c’est pour aimer davantage. Ce n’est pas simplement pour respecter des règles, mais c’est aimer davantage. Voilà ce que Jésus nous annonce tout simplement : aimer Dieu, aimer ses frères, ce ne sont pas deux choses qui peuvent s’opposer l’une à l’autre. Ce ne sont pas deux choses qui sont distinctes l’une de l’autre. Et le premier et le second commandement sont aussi importants l’un que l’autre. Ils vont ensemble.

Alors, saint Paul nous donne un bel exemple, nous l’avons vu dans la lecture. Saint Paul, souvent on dit : « Oh la la ! C’est un rigoureux, c’est un peu un violent ! Il ne devait pas être très facile de vivre à côté de lui ! ». Et là, nous le voyons comme un apôtre rempli de zèle et de joie, quelqu’un de très enthousiaste parce qu’il a été bien accueilli par les Thessaloniciens, les gens de Thessalonique. C’est pratiquement la première ville qu’il a visitée dans ce qui était déjà la Grèce et une partie de la Grèce. En arrivant comme cela en Europe, il a été très bien accueilli par les gens de Thessalonique. Et il a été très heureux de voir que la parole de Dieu, l’enseignement de l’Évangile avait produit de si bons fruits dans ce pays. Et de si bons fruits qui étaient le partage de la parole de Dieu, qui étaient l’amour de Dieu et des frères. Et Paul se réjouit de cela. Il est plein de zèle et plein de joie, et il montre que si les chrétiens de Thessalonique ont si bien accueilli l’Évangile et se sont si bien laissés convertir et bien cela a été une occasion de faire connaitre encore mieux l’Évangile au-delà de la ville de Thessalonique. Et tout le monde dans la Grèce notamment était au courant de ce que l’Évangile était bien accueilli à Thessalonique, était bien missionnaire. Et que l’Évangile était capable de se répandre grâce à la foi de ces personnes, de cette première communauté chrétienne en Europe.

Alors nous retenons cela, nous nous disons : aimer Dieu, aimer ses frères, non seulement c’est bien dans le monde pour lequel on vit, mais aussi c’est une façon d’annoncer l’Évangile pourvu que dans la petite communauté que nous formons ce matin, pourvu que dans l’Église à laquelle nous appartenons, ce soit toujours l’amour de Dieu et l’amour des frères qui soient rendus visibles. Nous le demandons à Dieu au cours de cette eucharistie.Nous demandons au Christ la grâce d’être ainsi comme cela remplis d’amour et de zèle pour lui, et pour tous nos frères. Que le Seigneur nous fasse cette grâce.

Mgr Laurent Ulrich,
archevêque de Paris

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