Imager la naissance divine

Riche, bien sûr, est le thème de la Nativité du Sauveur dans l’iconographie, via le dessin, la peinture, la sculpture ou des formes médiatiques plus modernes encore.

Le patrimoine révèle la permanence du sujet à travers les siècles, au fil de l’établissement des croyances et des églises, en Occident, mais aussi dans l’Orient des origines chrétiennes ainsi que dans ce que furent les terres de mission devenues les « Jeunes Eglises ».

La piété envers les récits évangéliques autant, peut être, que les volontés d’enseignement des clercs à travers l’imagerie didactique des décorations des édifices du culte, n’a cessé de solliciter la représentation suivant les couleurs ou les aspirations des temps. On y perçoit tour à tour la main et l’originalité d’intervenants artistiques géniaux répondant à des commandes privées ou très officielles, et la main d’exécutants presque anonymes qui répondent à des besoins avant tout religieux requis par des conventions de visibilité symbolique, forme essentiellement orthodoxe d’illustration dogmatique quasi indifférente à l’ambition artistique. On opposera souvent les œuvres des primitifs, à la saveur artisanale ainsi que les merveilleuses machines de la renaissance, parfois un peu… charnelles, aux assez mornes tentatives des historicistes.

La venue du Sauveur est avec la Pâque le pivot de la foi. Nativité et crucifixion dominent l’image propre à l’Eglise, écho des thèmes universels de vie et mort, joie et douleur, espérance et sacrifice, fécondité et charité.

Le pathétique de la vie trouve ici une projection possible capable d’arracher à la condition blessée l’âme qui soupire auprès du ciel.

P. Jean-Jacques Launay