Intervention du cardinal André Vingt-Trois : Panégyrique de sainte Jeanne d’Arc à l’occasion des fêtes de sainte Jeanne d’Arc à Rouen
Cathédrale Notre-Dame de Rouen – Samedi 30 mai 2015
Le 30 mai 1431, après avoir été jugée par le tribunal ecclésiastique et avoir été livrée à la justice séculière des anglo-normands, Jeanne d’Arc fut brûlée vive à Rouen sur la Place du Vieux-Marché et ses cendres jetées à la Seine depuis le pont où nous lui avons rendu hommage ce matin. Un quart de siècle plus tard, la sentence fut rapportée et Jeanne d’Arc réhabilitée. Prise dans l’étau d’une guerre civile dont notre pays a malheureusement trop souvent éprouvé les dégâts, Jeanne d’Arc a très vite, -et pour longtemps-, symbolisé une figure du patriotisme et de l’unité nationale. Sa canonisation en 1920 s’inscrit aussi dans la reconnaissance de ce symbole.
Cette canonisation a marqué un tournant dans les relations entre l’Église catholique et l’État français. Après les luttes passionnées qui avaient abouti à la loi de Séparation en 1905, les gouvernants des années vingt, héritiers politiques des grandes figures de la lutte anticléricale, n’ont pas hésité à prendre leur part de l’hommage rendu à Jeanne d’Arc. Au lieu d’ignorer, de combattre ou même d’interdire les solennités johanniques, ces gouvernants républicains trouvèrent plus utile à la société d’en faire une fête nationale et d’y associer étroitement l’État français lui-même. Le président de la République protestant, Gaston Doumergue n’hésita pas à présider personnellement en 1929 les fêtes johanniques à Orléans.
Dans les mêmes années vingt, l’Action Française se taillait une réputation militante à coups d’agressions, verbales ou physiques. Se présentant comme le dernier rempart du nationalisme et la seule école du patriotisme, elle fustigeait l’invasion de la France par des vagues d’immigration et faisait monter la haine contre ceux qu’elle appelait les « métèques ». Elle tentait de récupérer la fête de Jeanne d’Arc, récemment canonisée, et d’en tirer une caution religieuse que son opposition déclarée à la hiérarchie catholique lui rendait d’ailleurs inaccessible.
La laïcité de la République progressait mieux par l’inclusion des différences et leur gestion raisonnable que par l’interdit et l’exclusion des particularités. Ces gouvernants, sans renoncer à leurs convictions laïques, comprenaient que la force et la richesse d’une société dépendent plus de la vitalité de ses corps intermédiaires que de leur effacement, de leur marginalisation et moins encore de leur extinction. Leur laïcité était assez vigoureuse, -et peut-être, pour certains, était-elle devenue assez sereine !-, pour ne point trembler d’entretenir des relations publiques avec l’Église catholique.
Il n’est pas anecdotique que Jeanne d’Arc fût l’occasion symbolique de cette nouvelle étape des relations entre l’État français et l’Église catholique. Sa figure héroïque était demeurée très vive dans la conscience collective. Les épreuves récentes et sanglantes de la Première Guerre mondiale pour la défense du territoire national donnaient à sa canonisation un ton d’authentique actualité dans une France où le patriotisme n’avait pas encore sombré dans la défaveur qui l’identifie trop commodément à un nationalisme étroit.
Venue des marches de l’Est, la petite Lorraine n’était-elle pas une figure emblématique de ces départements depuis peu libérés ? N’était-elle pas aussi l’image symbolique de ces centaines de milliers de paysans français morts pour la patrie ? N’était-elle pas aussi l’ancêtre des femmes demeurées seules pour faire face aux nécessités de la vie quotidienne dans nos campagnes et dans nos cités ?
Humble Française dressée contre l’envahisseur du sol national, elle fut en son temps le soutien des combattants en des luttes incertaines, lucide dans les alliances quand les coteries tournaient à la guerre civile ou à la temporisation devant l’ennemi, proche des pauvres, les premières victimes des destructions guerrières. On comprend aisément que la République n’ait pas trop hésité à concourir à l’apothéose d’un tel modèle !
On méconnaîtrait gravement les exigences de notre Église en ne voyant dans sa canonisation qu’une sorte d’opportunisme politique. Si Jeanne d’Arc fut déclarée sainte ce ne fut pas « pour arranger nos affaires ». Ce le fut d’autant moins qu’il ne pouvait échapper à personne que si elle avait été réhabilitée en 1456, la hiérarchie ecclésiastique ne ressortait pas grandie de son lointain procès. Il fallait à notre Église un certain courage pour reconnaître la sainteté de celle qui avait été condamnée et exécutée avec la participation de quelques évêques, ralliés à la puissance occupante.
L’imagerie populaire, qui est souvent le véhicule d’une véritable culture, nous a familiarisés avec les grandes heures de son procès. Elle a exalté l’habileté naïve avec laquelle Jeanne formule ses réponses devant des juges dont elle respecte la fonction, alors même qu’elle combat leurs partis pris politiques. L’image d’Épinal a volontiers mis en avant l’héroïne isolée dans un combat où les cadres du pays et ses élites avaient perdu le sens de leur mission et leurs réflexes nationaux. Le combattant solitaire « hors norme » est toujours assuré d’un succès d’estime. Mais l’Église n’a pas canonisé Robin des Bois, ni ses modernes épigones. C’est une sainteté authentique qui a été reconnue dans la vie de Jeanne d’Arc. Essayons d’en tirer quelques enseignements.
Dans l’interprétation de l’histoire, l’angle de vue est déterminant. Selon les manières de manœuvrer la caméra, on obtient des visions différentes, voire contradictoires, d’une même réalité. Quand les historiens ou les sociologues éliminent d’abord l’hypothèse d’explications débordant les causalités ordinaires, ils ne peuvent fournir du fait chrétien que des interprétations réductrices. Il ne sert à rien de dire qu’elles sont en contradiction avec les faits. Elles concernent bien les mêmes faits qui ne sont pas nécessairement niés. Mais c’est le filtre de l’objectif qui trahit l’intention : il est aveugle à certaines couleurs, ou au moins daltonien.
La vie de chaque saint peut ainsi être interprétée comme si Dieu n’existait pas. Par la dimension guerrière et nationale de sa mission, Jeanne d’Arc, plus que d’autres peut-être, a pu donner lieu à une lecture rationaliste de sa vie. Faute d’accepter qu’elle ait pu être choisie et appelée par Dieu, il fallait trouver quelque explication convaincante à son destin extraordinaire, pourvu que l’on décidât d’ignorer ce qu’elle disait d’elle-même. Plutôt qu’une pauvre bergère animée par la foi, il semblait plus raisonnable, - en tout cas plus romantique et plus rationaliste à la fois !-, d’imaginer la fille naturelle d’un grand de ce monde, secrètement instruite et initiée aux affaires publiques, afin de jouer son rôle sans bousculer nos critères d’explication.
Quelle que soit la manière dont elle éprouva subjectivement la manifestation de la volonté de Dieu, nul doute que, pour elle, la décision et les événements qui la propulsent de son rôle de bergère à celui de conseillère politique et de chef de guerre sont voulus par Dieu lui-même. Les voix dont Jeanne reçoit son message n’ont pas plus d’importance que l’ange Gabriel dans l’Annonciation. Il ne faut pas se laisser distraire. C’est le message qui compte, pas le messager. C’est la foi en Celui qui inspire ces messages qui la portera à braver les coutumes et les mœurs pour se lancer dans cette grande aventure.
C’est la foi qui la conduit en quelques semaines de Vaucouleurs à Chinon pour convaincre et renforcer un roi paralysé par sa faiblesse devant l’ennemi. C’est la foi qui la conduit au combat jusqu’à la libération d’Orléans, à l’encontre des capitaines timorés et empêtrés dans leurs calculs tactiques. C’est la foi qu’elle communique à ses compagnons d’armes et aux populations pour lesquelles elle lutte. C’est la foi qui lui fait choisir le sacre du roi à Reims plutôt que la poursuite de l’ennemi. C’est la foi qui la pousse à se retirer à l’écart et à se plonger dans la prière au moment des batailles. C’est la foi encore, -c’est la foi surtout !-, qui la soutient dans son dernier combat, celui de son procès.
Dans cette ultime épreuve, il n’est plus question de brandir l’étendard ni les armes pour affronter les blessures et la mort. C’est une attaque radicale sur sa foi elle-même. Pauvre bergère, habitée par la seule foi des simples, elle est confrontée aux sages et aux savants de l’université et de la hiérarchie. Engagée dans un débat d’école sur la grâce, l’Église et les sacrements, elle répond avec une sagesse inattendue aux attaques les plus sournoises. Accusée devant l’Église, elle n’hésite pas un instant : « M’est avis que Jésus-Christ et l’Église, c’est tout un ! ». C’est la foi qui animera son dernier souffle : « Jésus ! Jésus ! »
Sa foi au Dieu fort et miséricordieux aura été le ressort de son espérance. Là où les sages et les politiques de son temps ne voyaient que déroute et soumission, elle s’engage, contre tous les critères raisonnables, dans un combat dont elle n’a ni le métier ni l’expérience. Devenue guerrière, elle suscite la victoire contre tous les pronostics. Visionnaire ou prophète, elle voit ce qui reste caché aux yeux de tous : c’est la gravité de la violence faite au droit du pays et aux droits humains les plus élémentaires qui entraîne et légitime la guerre. Jeanne ne fait pas la guerre pour la guerre ni par ambition des récompenses. Elle se bat pour rétablir la paix et le respect des humbles. Symbole de la défense armée, elle contredit à la fois l’esprit de conquête sur l’ennemi et la soumission du droit à la force.
Pourrait-on dire, sans forcer le paradoxe, qu’elle fait la guerre avec amour ? Sans doute, par amour des gens opprimés par la violence et les destructions sauvages, amour de son roi et de son pays, amour même de ses ennemis qu’elle s’emploie à convaincre de se retirer avant le combat. La source de cet amour, puissant dans sa faiblesse, est son union intime à son Seigneur. C’est dans l’Eucharistie et la prière qu’elle retrouve sans cesse les forces nécessaires à cette vie étrange qu’elle mène au milieu des troupiers et des combats. C’est dans la communion toujours renouvelée au Christ qui est le compagnon des journées des camps et des assauts, qu’elle garde la sagesse qui ne vient pas d’elle-même mais dont elle déborde à tout instant. C’est en prenant sur elle la croix du Maître qu’elle suit le chemin où convergent l’amour et le sacrifice pour apporter la délivrance et la libération.
À l’école du Christ, elle a appris qu’il est des épreuves communes où la tranquillité personnelle et les voies ordinaires doivent s’effacer devant le devoir de se donner pour le bien des autres. Le critère ultime du jugement n’est ni la conformité aux coutumes, ni la protection de ses biens, ni même celle de sa propre vie. Le critère ultime du discernement, c’est l’amour qui manifeste sa puissance dans la faiblesse de ceux qui se laissent saisir par l’amour de Dieu.
À l’heure où tant de nos contemporains ne voient dans le bien commun qu’un patrimoine économique à répartir entre les différentes catégories sociales, quand la solidarité est comprise plus volontiers comme une aide due à chacun, mais dont personne n’alimenterait les ressources, quand beaucoup mettent leurs intérêts particuliers, même les plus légitimes, au-dessus de toute considération des enjeux collectifs, nous devons entendre la leçon de Jeanne d’Arc.
Quand une société est démunie d’un projet collectif digne de mobiliser les énergies communes et capable de motiver des renoncements particuliers pour servir une cause et arracher chacun à ses intérêts propres, elle se réduit à un consortium d’intérêts dans lequel chaque faction veut faire prévaloir ses appétits et ses ambitions. Alors, malheur à ceux qui sont sans pouvoir, sans coterie, sans moyens de pression ! Faute de moyens de nuire, ils n’ont rien à gagner car ils ne peuvent jamais faire entendre leur misère. L’avidité et la peur se joignent pour défendre et accroître les privilèges et les sécurités, à quelque prix que ce soit.
Est-il bien nécessaire aujourd’hui de faire la liste de nos peurs collectives ? Si nous ne pouvons pas nous en affranchir, en nommer quelques-unes nous donnera du moins quelque lucidité sur le temps que nous vivons. Jamais sans doute au cours de l’histoire de l’humanité, nous n’avons connu globalement plus de prospérité, plus de commodités de vie, plus de sécurité, qu’aujourd’hui en France. Les plus anciens n’ont pas besoin de remonter à Jeanne d’Arc pour évoquer le souvenir des misères de la vie, une génération suffit. Tant de biens produits et partagés, même si le partage n’est pas équitable, tant de facilités à vivre ne nous empêchent pas d’être rongés par l’angoisse. Nous sommes parmi les pays qui consomment le plus de tranquillisants. Est-ce parce que nous avons beaucoup à perdre que nous avons tant de peurs ?
L’atome, la couche d’ozone, le réchauffement climatique, les aliments supposés pollués, le cancer, le sida, l’incertitude sur les retraites à venir, l’accompagnement de nos anciens dans les dernières années de leur vie, l’économie soumise aux jeux financiers, le risque du chômage, l’instabilité des familles, l’angoisse du bébé non-conforme, ou l’angoisse de l’enfant à naître tout court, l’anxiété de ne pas réussir à intégrer notre jeunesse, l’extension de l’usage des drogues, la montée de la violence sociale qui détruit, brûle, saccage et violente, les meurtriers aveugles de la conduite automobile… Je m’arrête car vous pouvez très bien compléter cet inventaire en y ajoutant vos peurs particulières. Comment des hommes et des femmes normalement constitués pourraient-ils résister sans faiblir à ce matraquage ? Matraquage de la réalité dont les faits divers nous donnent chaque jour notre dose. Matraquage médiatique qui relaie la réalité par de véritables campagnes à côté desquelles les peurs de l’enfer des prédicateurs des siècles passés font figure de contes pour enfants très anodins.
Comment s’étonner que notre temps ait vu se développer le syndrome de l’abri ? L’abri antiatomique pour les plus fortunés, abri de sa haie de thuyas pour le moins riche, abri de ses verrous et de ses assurances, appel à la sécurité publique à tout prix, chasse aux responsables des moindres dysfonctionnements, bref notre société met en place tous les moyens de fermeture. Nous sommes persuadés que là où les villes fortifiées et les châteaux forts ont échoué, nous réussirons. Nous empêcherons la convoitise et les vols, nous empêcherons les pauvres de prendre nos biens, nous empêcherons les peuples de la terre de venir chez nous. Protection des murs, protection des frontières, protection du silence. Surtout ne pas énerver les autres, ne pas déclencher de conflits, de l’agressivité, voire des violences, par des propos inconsidérés ou simplement l’expression d’une opinion qui ne suit pas l’image que l’on veut nous donner de la pensée unique.
Silence des parents devant leurs enfants et panne de la transmission des valeurs communes. Silence des élites devant les déviances des mœurs et légalisation de ces déviances. Silence des votes dans une démocratie. Silence au travail, silence à la maison, silence dans la cité ! À quoi bon ? Les peurs multiples construisent la peur collective, et la peur enferme. Elle pousse à se cacher et à cacher. « Tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu ! »
Mais la racine ultime de nos peurs est sans doute à chercher plus profond. N’est-elle pas une peur d’orphelins ? La peur des enfants qui n’ont plus de père pour les protéger et qui éprouvent que les pères de remplacement ne jouent pas le même rôle. Celui qui n’a plus de référence qui dépasse l’horizon des malheurs de l’humanité est confronté à un risque qu’aucune assurance ne peut couvrir, car c’est un risque existentiel : qu’est-ce que je fais sur cette terre ? À force de s’habituer à se passer de Dieu, l’homme s’installe dans une précarité radicale. La précarité de celui pour qui personne n’est prêt à donner sa vie. Une vie que personne ne veut sauver est une vie dévaluée à nos propres yeux. « Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde ! ». Il est dans notre vie chrétienne une peur salutaire : celle de manquer à Dieu. Ce n’est pas une peur qui nous ferme, au contraire, c’est une peur qui nous ouvre. Elle nous ouvre à Dieu et aux autres. Celui qui vit de l’amour est délivré de cette peur.
Un évêque a la joie de confirmer beaucoup d’adolescents de 15-16 ans, à peine plus jeunes que Jeanne. Chacun d’eux nous écrit une lettre personnelle pour nous donner ses motivations. Ces lettres sont souvent l’occasion de confidences très fortes. Comment se déclarer chrétien devant les autres ? Comment pratiquer notre foi dans une famille qui n’y tient pas ou qui s’y oppose ? Comment prendre du temps pour la prière et le service des autres alors que tous, autour de nous, parents, amis et enseignants, nous disent que nous devons consacrer toutes nos énergies à assurer l’avenir ? Peut-on croire à l’amour en cette vie ? Je ne souris pas de ces questions qui sont graves et qui montrent bien que ces jeunes sont habités par une interrogation profonde et une vraie crainte de manquer leur vie.
Si ce n’était pas trahir leurs confidences, je voudrais que leurs parents et leurs éducateurs lisent ces lettres. En effet, elles reflètent nos inconséquences d’adultes envers eux. Nous voudrions qu’ils réussissent leur vie et nous hésitons à leur donner les moyens de le faire. Comment puis-je les appeler à devenir témoins du Christ, quand tant d’adultes autour d’eux sont entrés plus ou moins délibérément dans un christianisme caché et muet, quand il n’est pas honteux ? Comment les convaincre que la foi est une chance pour leur vie, alors que beaucoup des chrétiens qu’ils connaissent s’efforcent de vivre comme si la foi était un luxe superfétatoire ou une activité de loisir ?
Allons-nous continuer longtemps à laisser s’enfermer notre foi chrétienne dans le secret de notre vie privée ? Allons-nous continuer longtemps à nous taire dans nos familles, les époux l’un envers l’autre, les parents à l’égard de leurs enfants, les frères et les sœurs les uns par rapport aux autres ? Accepterons-nous longtemps que notre foi soit considérée comme une anomalie sociale qu’il nous faut cacher pour ne pas poser parmi les hommes les questions qui les gênent ? Pourrons-nous longtemps encore nous dire chrétiens en vivant comme si Dieu n’existait pas ? Voilà l’objet raisonnable de nos véritables craintes : c’est de renier Dieu devant les hommes.
Revenons pour finir à la figure de sainte Jeanne d’Arc. Aucun, parmi ces jeunes dont je parlais à l’instant, n’aura sans doute à surmonter tant de doutes et d’incompréhensions qu’elle n’eut à en affronter ? La foi en sa mission, la confiance en Dieu qui la conduisait, la fidélité à l’Eglise quand elle fut iniquement traitée par certains de ses ministres, tout en cette jeune vie fut d’abord une affaire de foi chrétienne. Quand il aurait été si commode de se taire, d’oublier, voire de renier l’appel de Dieu, quand une simple abjuration semblait capable de lui sauver la vie, elle ne voulut connaître que la fidélité à Celui qui était son seul Seigneur ! Elle ne l’a pas renié devant les hommes. Le Christ ne l’a pas reniée devant son Père qui est aux cieux ! Il rend à chacun selon sa conduite.
+ André cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris.