Interview de Mgr Laurent Ulrich par La Croix
la-croix.com – 15 août 2023
Propos recueillis par Matthieu Lasserre.
La Croix : Vous êtes l’un des trois évêques, aux côtés du nonce apostolique en France Mgr Celestino Migliore et de Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes-Lourdes, invité pour présider ce 150e pèlerinage national. Que vous évoque une telle longévité ?
Mgr Laurent Ulrich : Ces 150 dernières années ont été très importantes au regard de notre histoire française. Les Pèlerinages nationaux sont intervenus dans des moments de grands développements humains, sociaux et économiques. Ils ont ensuite pris de l’ampleur avec la montée en puissance du chemin de fer. Mais notre pays a aussi traversé des crises profondes, ayant engendré une importante pauvreté et des difficultés pour les familles. Pour les catholiques, le message de la Vierge Marie a aidé à traverser ces situations douloureuses et cette misère, qui se répètent d’années en années.
165 ans après les apparitions à la grotte de Massabielle et après 150 éditions de Pèlerinages nationaux, Lourdes a conservé cette vocation d’espérance et est restée extrêmement vivante dans la mémoire populaire, tant parmi le peuple de Dieu qu’au-delà. Je crois qu’il y a une constante : au sanctuaire viennent des personnes qui ne sont pas uniquement des catholiques pratiquants, mais qui viennent avec une vraie ferveur.
Quel rapport entretenez-vous avec le sanctuaire de Lourdes et avec le Pèlerinage national ?
Mgr L. U. : J’avais déjà prêché une première fois lors du Pèlerinage national il y a une douzaine d’années. Mais, la première fois que je suis venu ici, j’étais adolescent ; c’était une année de grande peine familiale, après le décès de l’un de mes frères, il y a bientôt 60 ans. Je suis ensuite revenu comme pèlerin au lycée. Depuis que je suis évêque (depuis 2000, NDLR) je me rends au sanctuaire régulièrement, en accompagnant les pèlerinages diocésains. Cette année, en tant qu’archevêque de Paris, j’ai accompagné les jeunes pour le Frat des lycéens, qui a été pour moi une découverte extraordinaire dans la foi.
Pour moi Lourdes c’est aussi un lieu de fidélité. On y rencontre des hospitaliers qui y viennent depuis 50 ans, et dont il m’est arrivé de fêter le jubilé de leur engagement. C’est très beau, c’est un grand signe de fidélité à la Vierge Marie. Leur sens du service auprès des malades est une vertu formidable, une valeur cardinale de ce lieu.
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Cette interview a fait l’objet d’une parution sous la forme d’une tribune dans La Croix du 16 août 2023.
