Le courage d’une grande décision
Chronique de Mgr Renauld de Dinechin, évêque auxiliaire de Paris : « Le courage d’une grande décision ! L’Évangile raconte la rencontre entre Jésus et un jeune homme riche. Une belle rencontre entre un jeune plein d’ardeur, de générosité et de talents. De lui-même il vient vers Jésus, qui pose sur lui son regard et qui l’aime. A cet homme comblé, Jésus adresse un appel personnel : « Vends tout ce que tu possèdes, donne l’argent aux pauvres et suis-moi ». Depuis 2000 ans cet appel résonne. »
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Chronique Le courage d’une grande décision
Le courage d’une grande décision ! L’Évangile raconte la rencontre entre Jésus et un jeune homme riche. Une belle rencontre entre un jeune plein d’ardeur, de générosité et de talents. De lui-même il vient vers Jésus, qui pose sur lui son regard et qui l’aime. A cet homme comblé, Jésus adresse un appel personnel : « Vends tout ce que tu possèdes, donne l’argent aux pauvres et suis-moi ». Depuis 2000 ans cet appel résonne. Au fil des siècles des femmes et des hommes l’ont entendu pour eux et l’ont accompli à la lettre, à commencer par St Antoine, le grand moine du désert.
Un frère de Taizé évoque l’attrait que Jésus continue d’exercer sur les jeunes : « A Taizé, Dieu nous a donné cet immense cadeau de recevoir la confiance des jeunes. Nous, frères, passons beaucoup de temps dans notre église après la prière du soir à écouter ceux qui viennent se confier à nous [1]. ». « Alors que toute l’Église d’Europe occidentale semble traverser une « crise des vocations », nous sommes, quant à nous, étonnés semaine après semaine d’entendre autant parler de vocation dans les entretiens que nous avons avec les jeunes ». Et frère Maxime pose lui aussi la question du courage pour prendre une grande décision : « Il y a une grande joie à accueillir ces confidences, mais aussi une forme de tristesse à pressentir que certains, tel le jeune homme riche de l’Évangile, ne sauront pas faire le pas de la disponibilité vis-à-vis de l’appel de Dieu ».
Personnellement, j’ai été témoin du courage de certains jeunes chrétiens. Tel ce lycéen qui s’est trouvé confronté à une décision. Durant la préparation de sa confirmation, il se trouvait tout simplement avec un conflit d’horaire dans son agenda : « J’avais un choix – m’écrivait-il - : soit je faisais un championnat sportif, soit je préparais la confirmation. Je me suis dit que Dieu me tendait la main et que je faisais le bon choix. Je ne l’ai pas regretté ». Le courage pour prendre de grandes décisions commence par le courage dans de petits choix ! « Je me suis dit que Dieu me tendait la main et que je faisais le bon choix ! »
Tous ne sont pas appelés de la même manière à se déposséder des biens matériels. Mais, qui que nous soyons, nous cultivons tous des attaches qui nous aliènent. Ce que Jean de la Croix évoque poétiquement dans sa parabole de l’oiseau qui aimerait (bien) s’envoler : « Qu’importe que l’oiseau soit retenu par un fil léger ou par une corde ! Le fil qui le retient a beau être léger, l’oiseau y reste attaché comme à la corde et tant qu’il ne l’aura pas rompu, il ne pourra voler… Et cependant, il suffirait d’un bon coup d’aile pour rompre le fil qui l’attachait. [2] ».
[1] Frère Maxime de Taizé, Église et vocation, n° 10, mai 2010
[2] Saint Jean de la Croix, Monté du Carmel, Liv. I, ch. XI, p 74.