Le pardon, « un apprentissage essentiel »
Ils ont pardonné : ils témoignent
Paris Notre-Dame du 3 mars 2011
« Avant de nous marier, il y a trois ans, nous avons suivi une préparation au mariage à St-Nicolas des Champs (3e). Dans ce cadre, nous avons assisté à une soirée consacrée au pardon dans le couple. Cela nous a aidés à comprendre que cette réflexion était indispensable pour gérer au mieux les conflits, et à ne pas laisser des rancœurs se mettre entre nous. Il est important que des prêtres ou des couples plus expérimentés en parlent aux fiancés car, quand on se prépare au mariage, on est très amoureux, on n’imagine pas pouvoir blesser l’autre.
Dans notre vie de couple, nous échangeons régulièrement des pardons. C’est une libération, une joie immense qui nous donne un sentiment de communion retrouvée. Cela nous permet également de mieux communiquer et de progresser sur la connaissance que nous avons de nous-mêmes et de l’autre. Il n’est cependant pas toujours simple de présenter des excuses ou d’être compréhensif quand on a été très blessé. Bien sûr, la foi nous fait prendre conscience que Dieu est miséricordieux, que s’Il nous absout de nos péchés nous pouvons en faire autant. Mais c’est difficile à mettre en pratique. Nous essayons, c’est un cheminement : la confession et la prière nous aident car ce sont des démarches d’humilité.
Éduquer nos enfants
Nous souhaitons également éduquer nos enfants en ce sens. Lorsque l’aînée de deux ans fait volontairement une bêtise, nous lui apprenons à demander pardon. Il nous arrive d’en faire autant avec elle si nous n’avons pas été assez disponibles ou si nous sommes un peu stressés. Il nous arrive aussi de nous réconcilier devant eux. Nous souhaitons qu’ils soient capables d’en faire autant entre eux.C’est un apprentissage essentiel : dans une fratrie, on s’aime tellement qu’une blessure peut durer toute une vie. Des incompréhensions, des rancunes ou des non-dits peuvent éloigner durablement des frères et sœurs. » • Propos recueillis par Anne-Louise Sautreuil