Louisiane, libérée par le pardon

Paris Notre-Dame du 18 juillet 2013

Lorsqu’elle a reçu le sacrement de réconciliation à l’âge de 40 ans, la vie de Louisiane a basculé. Depuis, la confession est devenue pour cette femme généreuse un lieu de ressourcement de sa foi.

« Je crois à la rémission des péchés. »

Louisiane
© Céline Marcon

« Au nom de Jésus, je te pardonne tous tes péchés. » Ces paroles l’ont immédiatement apaisée, comme si son cœur se déchargeait d’un lourd fardeau. Louisiane, alors âgée de 40 ans, ne s’attendait pas à cette absolution, alors qu’elle ne s’était pas confessée depuis une vingtaine d’années. Vingt trois ans plus tard, le souvenir de cette journée de juillet, où elle a poussé la porte d’un confessionnal d’une église près de la gare de Lyon, la bouleverse encore. Cette Martiniquaise se souvient presque de chacun des mots du prêtre, dont la bienveillance et la disponibilité l’ont touchée. Une paix du cœur Le sacrement de réconciliation lui a d’abord permis de se réconcilier avec elle-même : « A l’époque, je ne m’aimais pas. Je vivais une période difficile car je venais de me séparer de mon mari. Je m’étais renfermée surmoi-même et je me culpabilisais beaucoup par rapport à l’échec de mon couple. Le pardon de Dieu m’a apporté une certaine paix du cœur car il m’a fait prendre conscience que tout homme est important à ses yeux, même moi, et qu’il m’aimait malgré mes faiblesses. » La vraie libération, elle l’a ressentie, deux ans après, lorsque après plusieurs confessions, elle a réussi à pardonner totalement à son mari toute la souffrance qui lui a infligée. « Le pardon de Dieu m’a progressivement ouverte à l’amour et m’a appris à pardonner. Si Dieu pardonne tous mes péchés, qui suis-je pour ne pas faire de même avec les personnes qui m’ont fait du mal ? Lorsque j’ai compris cela, je n’ai plus éprouvé de haine envers mon mari. Mon cœur est devenu plus léger. » Louisiane affiche aujourd’hui un sourire rayonnant. Devenue une coquette sexagénaire, cette adjointe administrative a gagné de la confiance en elle. Elle ne peut plus se passer de la confession et s’y rend au moins une fois par mois : « Plus on confie ses péchés à un prêtre, plus on arrive à les repérer dans notre vie quotidienne. »

Une conversion

Le sacrement de réconciliation a aussi été le lieu d’une vraie conversion pour Louisiane. Entre 20 et 40 ans, elle s’était éloignée de l’Eglise et ne se rendait plus à la messe. Dans le secret du confessionnal, « (elle) a rencontré Dieu ». Un prêtre lui a donné pour pénitence d’assister à la messe tous les jours pendant un mois. Depuis, l’eucharistie est devenue sa nourriture quasi quotidienne. En lui apprenant à s’aimer elle-même, le pardon de Dieu l’a aussi davantage ouverte aux autres : « La miséricorde de Dieu m’a appris à devenir plus à l’écoute des autres et plus tolérante par rapport à leurs défauts. » Elle s’est ainsi investie dans différentes activités de sa paroisse de St-Nicolas des Champs (3e), par exemple un service d’aide pour les sans-abri ou l’accompagnement des catéchumènes. Actuellement, elle participe à un groupe de prière pour les malades. Son expérience de la confession a été tellement forte qu’elle ressent l’envie de transmettre l’importance de ce sacrement, en premier lieu à ses enfants : « C’est un vrai nettoyage du cœur, comme le dit le P. Guy Gilbert, qui peut transformer profondément notre vie. » • Céline Marcon

Année sainte de la miséricorde