Message de Noël de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris
24 décembre 2024
Message de Noël de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris
Chers frères et sœurs, Chers amis,
L’année dernière, je m’adressais à vous en tenue de chantier, dans notre cathédrale encore en travaux, et nous voici désormais de retour à Notre-Dame, qui vient tout juste d’être rendue au culte et à la visite. Notre cœur est en fête !
Je veux commencer ce message par l’expression de ma plus vive reconnaissance – la mienne et celle de tous les catholiques de Paris – à l’égard de tous ceux qui ont sauvé cette cathédrale : les pompiers, les mécènes, les donateurs, les autorités civiles, l’établissement public, la maîtrise d’œuvre avec les architectes, les ouvriers, les artisans, les compagnons, les équipes de la cathédrale et du diocèse de Paris.
« Nous sommes rentrés à la maison ». Voici ce que me disent depuis quelques jours, les prêtres, les fidèles que je croise. Et en effet, les talents déployés sur le chantier de restauration de Notre-Dame, comme le soin minutieux des préparatifs de cette réouverture, ont permis que la douleur de l’incendie et les cinq années de séparation soient effacés pour ne laisser que la joie des retrouvailles, la joie d’habiter de nouveau ensemble cette maison commune, la maison de Dieu.
Nous pouvons nous réjouir de contempler la beauté des pierres, l’éclat retrouvé de la lumière, de la couleur, l’harmonie de l’architecture qui résonne avec les aspirations de nos cœurs, et nous avons raison de le faire, car vraiment, Notre-Dame est aujourd’hui plus belle que nul ne l’a jamais vue.
Mais nous savons que là n’est pas l’essentiel : le trésor que nous retrouvons avec cette réouverture, c’est la joie de rendre dans cette cathédrale une action de grâce, et de chanter la louange du Seigneur qui ne nous abandonne jamais. Le message de cette réouverture, c’est que si nous mettons notre confiance et notre espérance en Dieu, Il ne la décevra pas.
L’humanité souffrante attendait le Rédempteur, et Il ne s’est jamais dérobé, Il ne nous a pas déçus. Il est venu habiter notre chair, faire chez nous Sa demeure, Il est venu briser les liens de la mort et du péché et nous rendre à la liberté pour laquelle nous avons été créés. C’est l’accomplissement de cette promesse de Dieu que nous fêtons à Noël : dans les tourments de notre histoire, Il ne cesse jamais de venir à notre rencontre et sur le chemin.
Nous avons des crèches dans nos maisons, dans nos églises. Nous en avons une magnifique, ici à Notre-Dame. Contemplons les personnages qui s’y trouvent, les contemporains de Jésus : les simples habitants d’une ville dans toute sa diversité, avec chacun son histoire, ses blessures, ses joies, ses peines.
C’est dans cette réalité là que Dieu s’est fait homme : la sainte Famille que Jésus forme avec Marie et Joseph n’est pas une idée naïvement parfaite, figée dans un décor hors du temps. Elle est le modèle de chair pour chacune de nos familles, pour notre société, de l’amour donné, de la vie donnée. Le Christ qui vient dans le monde n’est pas une figure lointaine et désincarnée, Il est le tout proche. Il n’est pas une idée, Il est notre vie et notre joie.
Il nous attend, Il nous attend toujours, lui, dans cette cathédrale comme dans la plus humble des chapelles, dans la crèche qu’est le tabernacle, la tente où Il demeure parmi nous. L’année dernière, je vous disais « quand j’entre ici, c’est – en pensée – avec chacun d’entre vous ». Il y a quelques jours, j’ai ouvert de nouveau les portes de Notre-Dame, mais ce n’est pas seul que j’en ai franchi le seuil : là encore, c’était avec chacun d’entre vous.
Catholiques, chrétiens, croyants ou non, de Paris, d’ailleurs en France ou dans le monde, cette cathédrale est comme un chant de louange pour les merveilles que Dieu fait pour nous. Il nous ouvre grand ses portes. Venez ! Venez, vous aussi, y rencontrer, Lui qui frappe à la porte de notre cœur !
Pour moi, je vous garde, tous et chacun, dans mon cœur, dans ma prière. Joyeux Noël à tous !
† Mgr Laurent Ulrich,
archevêque de Paris