Message de Noël de Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris

Chers frères et sœurs, Chers amis,

C’est le premier Noël que je fête au milieu de vous, en tant qu’archevêque de ce beau diocèse de Paris, et je veux très simplement vous dire ma grande joie, depuis 6 mois, d’être auprès de vous ; ma joie de pouvoir venir à votre rencontre et de vous voir si nombreux, dévoués au service de nos frères et sœurs.

C’est aussi, pour moi, une joie de pouvoir vous parler depuis l’intérieur de Notre-Dame, notre cathédrale, où sous les échafaudages, bat le cœur de notre Église.

Bien sûr, nous sommes encore dans l’attente de pouvoir nous y retrouver, mais grâce au dévouement de chaque instant de tant d’hommes et de femmes qui travaillent sur ce chantier magnifique, et que je remercie en notre nom à tous, nous pouvons dès maintenant nous réjouir de voir les merveilles que la restauration de Notre-Dame nous fait découvrir ou redécouvrir.

À quelques jours de Noël, nous sommes aussi dans l’attente de pouvoir nous retrouver, avec ceux que nous aimons, malgré la crise sanitaire qui a endeuillé tant de nos familles, brisé ou mis en pause de nombreux élans de notre vie ensemble, et qui se réveille de nouveau ces jours-ci.

Dans ce temps que nous vivons, temps d’attente et d’espérance, temps douloureux aussi, pour notre monde, pour notre Eglise, nous nous trouvons au seuil d’une révélation qui change le cours de notre vie. Cette révélation, c’est la naissance de Jésus-Christ qui prend racine en notre humanité souffrante. C’est Dieu qui nous dit qu’il n’y a aucune de nos pauvretés, aucune de nos solitudes, aucune des blessures dont nous sommes marqués, où Sa tendresse ne peut pas nous rejoindre.

Cette révélation toujours actuelle, c’est celle de Son amour infini et inconditionnel pour notre monde blessé, où Il choisit de venir nous relever en prenant notre condition, dans la vulnérabilité d’un petit enfant, comme le plus précieux des trésors. Noël, c’est ce Jésus si petit, si fragile, qui se donne tout entier à nous, qui se remet et se livre entre nos mains de pécheurs sans se demander si nous le méritons. Sans se demander si son Église mérite cette mission qu’elle a reçue d’annoncer l’Évangile.

Comme nous le dit saint Paul, « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. ». Par son humilité, Jésus nous invite à renoncer à nous-mêmes et à porter sur les personnes les plus vulnérables de notre société le même regard que Lui. À les voir non comme des fardeaux dont il faudrait se défaire, mais comme des frères et des sœurs à protéger, à aimer et à servir. Aujourd’hui, comme à chaque fois qu’Il se rend présent au milieu de nous, Il nous appelle à Le chercher, à Le trouver, dans chaque personne fragile, blessée, seule, que nous rencontrons.

Oui, la venue du Christ, notre Sauveur, dans notre monde, est pour nous, baptisés, une invitation toujours renouvelée à convertir nos cœurs, si nous voulons vraiment aimer chacun de ceux que nous croisons comme Dieu les aime, et une joie qui peut faire déborder nos cœurs.

Chers frères et sœurs, Chers amis,

Du cœur de notre cathédrale Notre-Dame de Paris, je vous souhaite de recevoir du Seigneur le cadeau de Sa joie et de Sa paix, en cette fête de Noël où Il vient, de nouveau, inlassablement, à notre rencontre. Soyez certains d’être aimés de Lui, d’être rejoints par Lui, toujours et partout. Pour moi, je vous garde, tous et chacun, dans mon cœur et dans ma prière.

Joyeux Noël à tous !

Laurent Ulrich,
archevêque de Paris

– Voir aussi la page Visite de Mgr Laurent Ulrich au chantier de restauration de Notre-Dame de Paris.