« Notre-Dame nous conduit vers le Christ »
Mgr Patrick Jacquin, recteur-archiprêtre de la cathédrale, s’exprime à propos de la place de Notre-Dame de Paris dans Mission métropoles
La cathédrale Notre-Dame, cœur du diocèse de Paris, est naturellement placée au centre des propositions missionnaires proposées pendant Mission métropoles. À l’occasion de cet événement, Mgr Patrick Jacquin, recteur-archiprêtre de la cathédrale, revient sur l’aura exceptionnelle de ce sanctuaire vivant, à la croisée des chemins.
« Les propositions mises en place à l’occasion de Mission métropoles auront lieu, pour beaucoup d’entre elles, dans et autour de la cathédrale Notre-Dame. Ce sera particulièrement le cas lors du point d’orgue de cet événement, « Hosanna dans la ville », pendant le week-end des Rameaux.
Dès le vendredi soir, une veillée sera présidée par le Cardinal Vingt-Trois dans la cathédrale. Autour des reliques de la Passion, chacun pourra ainsi se rapprocher physiquement de ce que le Christ a souffert pour nous. La couronne d’épines, le clou et le morceau de la croix que nous conservons à Notre-Dame sont, je crois, de véritables instruments de la nouvelle évangélisation. Le samedi, c’est une veillée musicale qui sera proposée – autre façon, par le beau, d’être portés vers le Seigneur. Le lendemain, les messes des Rameaux seront célébrées. Comme chaque année, beaucoup de personnes y sont attendues, tout comme sur le parvis, où de nombreuses initiatives missionnaires seront mises en œuvre tout le week-end.
Une façon de rejoindre la vocation naturelle de la cathédrale, lieu par essence de découverte du Christ et de rencontre. Par sa position centrale, bien sûr, à la croisée des chemins, qui la rend visible et accessible au cœur de Paris. Mais, au-delà de cet aspect, simplement par ce qu’elle est : un monument chargé d’histoire, un chef-d’œuvre d’une beauté exceptionnelle, un lieu à part, à l’atmosphère unique.
Pour comprendre l’attrait qu’elle exerce, il suffit de se placer au fond du parvis et d’observer le flux continuel de visiteurs et de pèlerins qui arrive là chaque jour. Toutes ces personnes, vingt millions chaque année, lèvent la tête, voient les tours, entendent les cloches, contemplent la rosace et disent leur émotion, leur fascination, dans toutes les langues du monde.
Sur le portail, tous voient que c’est le Christ qui les accueille. Puis, en entrant, ils sont tout de suite attirés par la croix glorieuse placée dans le chœur. Ainsi, après le mystère de l’Incarnation sur le portail, ils ont à voir, à l’intérieur, le Christ mort et ressuscité. Ensuite, guidés par les lumières, ils font le tour du monument, passent devant la statue de la Vierge à l’enfant, puis devant saint Denis, et sont invités à comprendre pourquoi nous sommes chrétiens. La cathédrale porte un message visible, lisible, audible et perceptible par tous. Pour peu qu’il y ait un office au moment de leur venue, les chants de la Maîtrise Notre-Dame, la participation et la grande ferveur de l’assemblée, la beauté de la liturgie, la musique de l’orgue – la vie de ce lieu habité en somme –, tout cela peut toucher. Je crois que tous ceux qui entrent là, ne ressortent pas exactement comme ils étaient en arrivant. Après, ce qui se passe dans chaque cœur ne nous appartient pas. Ce que nous savons, nous prêtres, à travers ce que nous entendons, les lettres que nous recevons, c’est que des personnes qui n’étaient pas entrées depuis longtemps – plusieurs décennies parfois – dans une église, vivent à Notre-Dame une expérience de conversion. Ce que nous essayons de proposer, ce sont des raisons de penser, de réfléchir et, simplement, d’espérer à ceux qui viennent à notre rencontre.
Ainsi, le trésor qu’est Notre-Dame, voulu et bâti par la foi de tout un peuple en 1163, fait signe aujourd’hui à ces millions de visiteurs chaque année. Chacun est invité à s’agréger à ce peuple, à travers la foi actuelle d’une Église qui prie, se rassemble et célèbre. Car la cathédrale est un lieu vivant où toute une « famille » - prêtres, employés et bénévoles - est mobilisée à la suite de notre archevêque, pour accueillir chacun, contribuer à l’annonce de la Parole de Dieu et conduire vers le Christ.
Notre-Dame n’en finit pas d’ouvrir ses bras. « Notre-Dame », ce nom même touche et interpelle. Ce n’est pas « Sainte-Marie », c’est « Notre Dame ». Immédiatement, chacun est comme incorporé, invité à rejoindre les manteaux de la Vierge – Ceux-là même qui ont accueilli le Christ de sa naissance à sa mort, comme le soulignent les images de la Vierge à l’Enfant et de la Pietà, dans le chœur. À Notre-Dame, chacun, quelle que soit sa langue, sa culture, sa nationalité ou sa sensibilité religieuse, est reçu et peut poursuivre son chemin. »