Partir au désert avec Charles de Foucauld : « Le Christ sur la Croix a porté toutes nos nuits »
« Mon état est étrange : tout me parait vide, vide, creux, nul, sans mesure, excepté de me tenir aux pieds de Notre Seigneur et de le regarder… » Alors que le pape François a annoncé sa prochaine canonisation, allons au désert avec le futur saint, au long de l’été, grâce aux méditations de Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris.
Lorsqu’il était à Nazareth, jardinier chez les Clarisses, Charles de Foucauld a connu l’aridité dans la prière. « Sécheresse et ténèbres, tout m’est pénible : sainte communion, prière, oraison, tout, tout, même de dire à Jésus que je l’aime... Il faut que je me cramponne à la vie de foi. Si au moins je sentais que Jésus m’aime… mais il ne me le dit jamais. »
Un an plus tard, il écrit encore à l’abbé Huvelin : « Devant le Saint Sacrement, je ne puis guère faire longtemps oraison. Mon état est étrange : tout me parait vide, vide, creux, nul, sans mesure, excepté de me tenir aux pieds de Notre Seigneur et de le regarder… Et puis lorsque je suis à ses pieds, je suis sec, aride, sans un mot ni une pensée, et souvent hélas, je finis par m’endormir, je lis par raison mais tout me parait creux. » Lorsque nous faisons l’expérience de la sécheresse, de l’aridité dans la prière, pensons que le Christ sur la Croix a porté avec lui toutes nos nuits spirituelles, toutes nos prières dans le silence et dans la sécheresse et les a offertes au Père dans un grand cri qui était le don de sa propre vie.
« Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu. » Charles de Foucauld
Une série de méditation proposée par Mgr Denis Jachiet, évêque auxiliaire de Paris pour l’Œuvre des Vocations, pour le carême 2019.