Paulin Enfert, laïc et missionnaire à Paris
Paris Notre-Dame du 9 juin 2022
L’Année Paulin Enfert, lancée en novembre 2021, s’achèvera fin septembre 2022. Elle marque le 100e anniversaire de la mort de cette figure de la charité à Paris, dont le procès de béatification est en cours. Décryptage, avec le P. Henri de l’Éprevier, curé de Ste-Anne de la-Butte-aux-Cailles, église attachée à l’œuvre de Paulin Enfert dans son quartier.
Paris Notre-Dame – Où en est l’Année Paulin Enfert ?
P. Henri de l’Éprevier – Cette Année ouverte le 24 novembre 2021 à Ste-Anne de la-Butte-aux-Cailles (13e), ancienne paroisse de Paulin Enfert (1853- 1922), a été marquée par une grande exposition dans l’église, retraçant l’histoire du patronage Saint-Joseph et de l’association de la Mie de Pain dont Paulin Enfert est à l’origine. Une histoire liée à celle de ce quartier défavorisé de la Maison Blanche (13e) à la fin du XIXe siècle – époque de la loi de séparation des Églises et de l’État et de la naissance d’œuvres sociales chrétiennes.
L’exposition et ses visites-conférences mensuelles – la prochaine sera le 11 juin – s’achèvera en juillet. Une marche de Gien (Loiret) à Paris, pour l’anniversaire exact de la mort de Paulin Enfert, le 1er septembre 2022, se prépare également, ainsi qu’un spectacle musical avec la paroisse St-Hyppolyte (13e) pour la clôture de l’Année, du 22 au 25 septembre 2022. Ces événements retraçant l’histoire de ce laïc missionnaire montrent ses liens forts à son quartier et les sources vincentiennes de son apostolat, via son appartenance aux conférences Saint Vincent de Paul. Le nom du patronage Saint-Joseph est lui-même lié à Sr Joséphine Liaud, Fille de la Charité, qui avait aidé Paulin Enfert à trouver le terrain de son premier patronage, dans un quartier très agité par la Commune, où les sœurs avaient, davantage que les prêtres, une facilité de contact avec les familles. De l’autre côté de la Butte-aux-Cailles, Sr Rosalie Rendu, œuvrait, elle, rue Mouffetard (5e).
P.-N-D. – Cette œuvre est encore aujourd’hui liée au quartier…
H. E. – Deux paroisses du quartier sont liées à cette histoire : Ste-Anne de la- Butte-aux-Cailles et St-Hippolyte, qui est l’ancienne chapelle du patronage des Malmaisons, autre œuvre de Paulin Enfert. On dit aussi que l’emplacement actuel de l’autel de l’église Ste-Anne est celui du premier chaudron de la soupe populaire distribuée par Paulin Enfert et les jeunes de ses patronages, prémices de l’existence de la Mie de Pain. Au-delà du territoire paroissial, il faut observer le maillage d’une triade exprimant profondément ce qu’est la vie de l’Église : les paroisses, les œuvres, telles que le patronage Saint- Joseph et l’association la Mie de Pain, et l’école des Filles de la Charité. Chaque institution œuvrant selon son charisme, avec laïcs, clercs, religieuses, exemples de foi, d’espérance et de charité.
P.-N-D. – Quel est l’héritage de Paulin Enfert pour la paroisse ?
H. E. – En 2016, nous avons créé un « groupe Paulin Enfert », proposant aux paroissiens engagés à la Mie de Pain et à tous ses membres qui le voudraient, un accompagnement spirituel, rendez-vous mensuel de prière, d’échange et d’approfondissement de l’enseignement de l’Église. Y participent aussi les « Amis de Paulin Enfert », association engagée pour sa cause de béatification [la phase diocésaine du procès est sur le point de s’achever, NDLR]. Je retiens, quant à moi, une formule de Paulin Enfert : « Bien faire et laisser dire. » Là où on est parfois tentés d’entrer dans des discussions où chacun revendique sa vision, Paulin Enfert vivait simplement la charité en actes, dans l’amour du Christ. Il était totalement donné à son œuvre, avec ce souhait premier d’apporter le catéchisme et l’eucharistie aux enfants désœuvrés et défavorisés.
Propos recueillis par Laurence Faure @LauFaur
Sommaire
Consulter ce numéro
Acheter ce numéro 1 € en ligne sur les applications iOs et Android