Rencontre du cardinal André Vingt-Trois avec les lycéens de Paris (confirmés de l’an II)
Saint-Séverin – dimanche 23 novembre 2008
Le dimanche 23 novembre 2008, avant de célébrer la messe des confirmés de l’An II, le cardinal André Vingt-Trois rencontrait à la paroisse Saint-Séverin les lycéens confirmés en 2007-2008. Le Cardinal répondait aux questions posées par des lycéens interviewés avant la rencontre.
Bonsoir à tous et bienvenue.
Je suis très content de vous rencontrer. Quand on devient archevêque de Paris, on a beaucoup de satisfactions et de joies, mais il y a aussi des contreparties. L’une d’entre elles est de ne pas célébrer beaucoup de confirmations. Cela me manque, car quand j’étais évêque auxiliaire de Paris, puis archevêque à Tours, je présidais plusieurs dizaines de messes de confirmation chaque année. C’était une joie de rencontrer les jeunes qui s’y préparaient puis de vivre la célébration avec eux. Maintenant je suis réduit à vous rencontrer après coup, mais c’est tout de même très agréable et très intéressant.
1. Être chrétien c’est vivre de l’amour de Dieu
Je voudrais d’abord revenir sur la question qui transparaissait à travers les témoignages que nous venons d’entendre : « Comment la confirmation change-t-elle quelque chose à notre vie ? » Chacun et chacune de ceux qui ont parlé ont désigné ce qui a évolué dans leur vie, le plus souvent quelque chose que maintenant ils essaient de faire. Faut-il attribuer ce changement à leur confirmation, mystère ? Mais plus profondément, nous savons que ce qui nous fait vivre, ce qui nous fait avancer, ce qui nous fait surmonter nos peurs, nos craintes, ou notre timidité et nous pousse à aller vers les autres, c’est l’amour ! Or le premier fruit de la confirmation, c’est justement de faire grandir l’amour en nous, par le don de l’Esprit Saint. La confirmation en elle-même n’a pas une grande importance sinon qu’elle nous donne l’Esprit Saint et que cet Esprit habite en nous. On ne peut pas dire de l’Esprit qu’il est là plutôt qu’ici, dans ce geste ou dans tel autre. Lorsqu’il est donné, il est avec nous et il nous fait bouger.
2. Être chrétien, c’est grandir en compagnie de l’Esprit-Saint :
Comment tout-cela change-t-il avec l’âge ? Il est certain que cela évolue. L’un de vous disait qu’il avait été confirmé en sixième. Pour ma part j’étais encore moins avancé et je devais avoir 10 ans, et franchement je n’ai pas remarqué grand-chose à ce moment. Ce que m’a d’avantage marqué, c’est que l’année suivante, lorsque j’ai été invité à faire ma profession de foi, j’ai découvert que devenir chrétien c’était faire un choix. En effet, dans ma classe de sixième, sur les quarante que nous étions, moins de dix ont fait la profession de foi. Nous avions alors tout à fait conscience de faire un choix qui avait des conséquences très pratiques, puisque le jeudi matin au lieu de rester tranquillement chez soi il fallait se préparer et aller au catéchisme. Ensuite, en grandissant, nous sommes confrontés à d’autres questions, d’autres difficultés, ou d’autres possibilités. A chaque moment la force de l’Esprit est disponible et active.
La Confirmation n’est pas un petit paquet reçu un beau jour, que l’on peut mettre ensuite dans un tiroir et que l’on retrouvera on ne sait quand, intact ou pas. C’est une force, une vie qui est en nous. Que nous l’ayons reçue bébé (comme les chrétiens de tradition byzantine), à dix ans, à quinze ans ou à cinquante ans, cela ne change pas grand-chose. Bien-sûr cela influe sur notre manière de la recevoir : le bébé ne sait pas qu’il reçoit le Saint Esprit ; l’enfant de dix ans a peut être entendu dire qu’il y avait un Saint Esprit mais n’en sait pas beaucoup plus ; à quinze ou seize cela vous dit un peu plus, et pour les confirmés adultes qui ont trente, quarante ou cinquante ans cela dit encore autre chose. Mais ce sont là nos manières de voir. C’est le même don de Dieu que nous recevons de façon différente. Comme dans une exposition que visite une famille. Chacun des membres de la famille reçoit ce qu’il voit en fonction de ce qu’il est. Un petit enfant ne reçoit pas la Joconde de la même manière qu’un vieillard. Mais la Joconde c’est la Joconde. Pour Dieu c’est pareil : Dieu est Dieu et le don de Dieu est le don de Dieu. Mais les transformations de ma vie me permettent de découvrir une plus grande richesse de ce que j’ai reçu. Cette question sur la Confirmation, je pourrais aussi la reformuler pour l’Eucharistie. Croyez-vous vraiment qu’aujourd’hui vous communiez comme vous avez communié à dix ans ou à douze ans ? Pour ceux qui ne réfléchissent pas peut-être, mais pour les autres la communion n’est évidemment pas la même, et pourtant c’est la même Eucharistie, le même Christ, le même sacrement.
A mesure que nous changeons, à mesure que notre vie se transforme, nous sommes appelés à user de cette force pour faire de nouveaux choix. Par exemple, quand vous avez terminé votre collège il n’y a pas longtemps, vous vous êtes trouvés devant des choix, qui n’étaient certes pas illimités et peut-être un peu téléguidés mais qui étaient tout-de-même des choix. A présent que vous êtes au lycée, vous avez, si tout va bien, trois ans devant vous au bout desquels vous aurez à faire d’autres choix. Il y a donc quelques choix importants : savoir dans quelle branche vous allez vous orienter et ce que vous allez essayer de faire. Mais il y a aussi les multiples choix quotidiens, que certains d’entre vous ont évoqué tout à l’heure : « Je me trouve devant quelqu’un qui me parle, est-ce que je choisis de l’écouter ou bien est-ce que je fiche le camp ? » « Dans mes rapports avec les autres, est-ce que je m’enferme dans un petit groupe de copains, ou bien est-ce que j’essaye d’entrer en relation avec plus de monde et d’avoir un horizon un peu plus large ? ». Vous avez évoqué le café pour les SDF. C’est un choix car tout le monde ne va pas distribuer du café aux SDF (heureusement d’ailleurs car on se demande bien ce qu’ils feraient avec tout ce café !).
Faire un choix, c’est essayer de faire quelque chose. Peut-être que le monde n’en sera pas bouleversé, mais c’est important pour moi et j’accepte que cela ait des conséquences sur mes autres activités, sur ma manière de vivre et dans mon emploi du temps. Je suis prêt à ce que cela me coûte. Le Saint Esprit, qui accompagne et éclaire mes choix, me fait aussi découvrir que je suis plus heureux quand j’essaye de servir les autres que quand je m’en coupe, qu’il y a plus de joie à donner un peu de mon temps et de mon attention qu’à m’enfermer avec mon baladeur et de ne m’occuper de rien.
3. Être chrétien, c’est transmettre ce que l’on a reçu, le partager avec les autres :
Comment peut-on transmettre ce que l’on a reçu et le faire partager aux autres ? Il y a deux manières de partager : selon la première il s’agit de transmettre quelque chose que vous avez appris à d’autres qui ne le savent pas. On vous a enseigné au long de vos années de catéchisme un certain nombre de choses sur le Christ et sur l’Évangile, que vous expliquez à votre tour à d’autres qui sont plus jeunes ou qui n’ont pas encore fait ce chemin. C’est une manière de partager ce que vous avez reçu qui correspond à ce que disait l’une d’entre vous : « Je me mets au service des plus jeunes pour essayer de faire passer ce que j’ai découvert et ce que je crois. » Une autre manière de partager est plus quotidienne, et passe par votre manière de vivre, lorsqu’elle laisse transparaître que l’Esprit travaille en vous. Le signe qui le manifeste le mieux c’est le service. En effet, l’amour de Dieu reçu par le don de l’Esprit Saint vous conduit à vous mettre au service des autres et fait de vous des personnes attentives aux autres et serviables, partageuses et prêtes à dialoguer.
Un second signe, tout aussi important, est votre joie de vivre, votre joie d’être là, votre joie d’être vous-mêmes, votre joie d’être aimé. Car si je suis aimé de Dieu comment pourrais-je vivre dans la tristesse ? Et si je vis dans la tristesse je dois me demander pourquoi je ne suis pas heureux d’être aimé de Dieu. Bien-sûr des tas d’embêtements plus ou moins graves peuvent m’arriver, mais cet amour qui me tient et me conduit, doit déborder tous les incidents et les obstacles de la vie. La vie de lycéen n’est pas toujours gaie. Peut-être en ce début d’année y-a-t’il encore l’agrément de la découverte, mais quand vous serez arrivés au mois de février, l’attrait de la nouveauté sera un peu usé, et vous trouverez que ce n’est pas beaucoup plus drôle que d’être au collège, peut être même moins. Et qu’adviendra-t-il alors ? Je crois que vous ne pouvez devenir des gens malheureux de ce qu’ils sont, de ce qu’ils font, de leur environnement et de leur vie. Puisque celui qui essaye de vivre avec le Christ trouve en Lui la raison d’être heureux de sa vie, heureux de l’amour de Dieu, heureux de le partager, heureux d’aider les autres à voir leur vie sous un jour positif, heureux de les encourager, de les soutenir, de les accompagner, heureux de vivre. Cette joie de vivre est un signe très important de la présence en nous de l’Esprit.
4. Être chrétien, c’est reconnaître et vivre la même fraternité partout où l’on va :
Les différentes manières de vivre en Église. Vous n’avez pas besoin de moi pour répondre à cette question. Il vous suffit de regarder autour de vous. Tout à l’heure nous célébrerons la messe à la cathédrale Notre-Dame, comme je le fais chaque fois que je suis à Paris le dimanche soir. C’est un cadre magnifique et l’assemblée est très nombreuse, priante, et participante. Voilà une forme de la vie d’Église. Dans le même moment, au fin fond des campagnes de France, il y a des villages où les messes sont beaucoup moins ronflantes, beaucoup plus simples et peu animées. C’est aussi la vie de l’Église et c’est la même Église. Ceux qui participent à ces messes sont aussi chrétiens dans un cas comme dans l’autre. Si vous allez au nord du XVIe arrondissement, vous allez trouver un style de vie paroissiale. Au nord du XXe arrondissement vous en verrez un autre. Il ne s’agit pas d’une autre Eglise, mais d’une autre société, ce sont d’autres personnes, et tous sont chrétiens.
Moi-même, comme archevêque, je dois me reconnaître comme l’un d’eux, que j’aille dans le nord du XVIe, dans le nord du XXe, dans le centre historique ou dans le sud de Paris. Chaque dimanche matin quand je vais célébrer dans une paroisse, je me trouve devant une communauté qui a son identité particulière, son histoire et sa tradition. Au mois de septembre par exemple, je suis allé trois dimanches de suite installer trois nouveaux curés. D’abord à St-Éloi dans le XIIe arrondissement. C’était un certain style de paroisse et de vie communautaire, très sympathique et très vivant. J’ai rencontré le groupe de l’aumônerie avant la messe. Le dimanche suivant je suis allé dans le quartier des Batignolles, dans une autre paroisse, très vivante, pas du tout du même style, ni du même genre, mais vivant la même fraternité, avec la même chaleur. Enfin, le troisième dimanche je suis allé à St François Xavier dans le VIIe arrondissement. C’est une énorme paroisse, avec des assemblées qui débordent de partout, un autre style. Et pourtant, je suis leur évêque à tous parce que Dieu est le Père de tous.
Dans une famille, vous le savez si vous avez des frères et sœurs, chaque enfant a sa personnalité, et les parents aiment autant l’un que l’autre. Ils ne veulent pas que tous soient sur le même modèle. Ils acceptent et encouragent chacun de leurs enfants à vivre comme il est, à grandir dans ce qu’il est. Dans l’Église c’est pareil. L’Église est une mère qui a des enfants très différents les uns des autres, mais elle accueille cette différence qui est source de vie. Tous nos avons nos histoires, nos expériences, nos goûts et nos intérêts. Il ne s’agit pas d’imposer à tous le monde la même chose, pourvu que chacun accepte que les autres puissent être différents de lui et que l’on partage ce qui est le cœur de la foi, c’est-à-dire la foi en Dieu, Père, Fils, Esprit Saint, la vie sacramentelle et la vie en Église. En ce moment, nous vivons dans le diocèse, ce que l’on appelle les Assises diocésaines. Samedi dernier dans l’après-midi il y a eu un peu plus de six cents personnes qui se sont réunies en trois lieux pour parler de trois thèmes. Ces gens qui venaient de tous les quartiers de Paris. Mais l’objectif qui les rassemblait était justement de réfléchir sur la manière dont ils mettent en œuvre la mission de l’Église dans leur communauté, là où ils sont.
5. Être chrétien, c’est vivre en Église avec d’autres chrétiens :
Je voudrais ajouter quelque chose qui me paraît très important et qui doit grandir en chacun de vous. C’est la conviction que l’on ne vit pas chrétien tout seul. Nous ne découvrons pas la vie chrétienne tout seul, nous n’avons pas à la réinventer ou à la créer. Mais nous la recevons, nous l’accueillons, nous la partageons et nous la transmettons. Être chrétien c’est vivre en Église, c’est-à-dire en communion avec d’autres. Pour vous, il s’agit bien-sûr d’abord de l’équipe d’aumônerie ou du mouvement auquel vous participez et qui vous permet de vivre la foi avec d’autres. Mais attention, grâce à Dieu et votre travail aidant, vous ne serez pas perpétuellement lycéens, ni d’ailleurs perpétuellement étudiants, du moins je l’espère.
Viendra un jour où vous achèverez vos études diverses et où vous passerez à une autre étape. Il est important de comprendre que pour chacun de ces moments de votre vie chrétienne, votre expérience d’Église va être différente. Tant que vous êtes lycéens vous participez à la vie d’une aumônerie de lycée et c’est très bien. Mais quand vous ne serez plus lycéen vous n’aurez plus rien à y faire et vous découvrirez une autre vie d’Église. Mardi dernier j’ai célébré à Notre-Dame la messe de rentrée des étudiants d’Ile-de-France. Ils ne sont plus lycéens et vivent une autre dimension de l’Église. Dans beaucoup de paroisses il y a des groupes de jeunes professionnels ou de jeunes adultes, qui sont sortis de l’âge étudiant et essayent d’être chrétiens ensemble. Cette dimension de la foi - qu’on appelle ecclésiale - fait que quand on franchit une étape et change de cadre de vie, il nous faut rechercher, retrouver et recréer une nouvelle manière de faire Église. Autant que je me rappelle, quand j’ai quitté le lycée pour entrer en faculté, il m’a fallu trouver des étudiants chrétiens pour être en Église avec eux. Et quand je suis parti au service militaire j’ai du trouver des militaires chrétiens pour être en Église avec eux.
Ensuite j’avais moins de problème pour trouver des chrétiens, puisque c’était moi les rassemblait, mais il fallait quand même les encourager à venir. En région parisienne, on estime qu’à peu près un tiers des habitants déménage chaque année (pour toutes sortes de raisons, parce qu’ils y sont obligés, parce qu’ils changent de travail, en raison de contraintes diverses). Chaque fois qu’ils changent de lieu, de quartier ou de ville, leur cadre de vie et leurs relations changent aussi. Ceux qui sont chrétiens doivent retrouver d’autres chrétiens là où ils sont. Il leur faut chercher et vouloir rencontrer les autres. Ce n’est pas évident, ni facile, ni toujours amusant. Il faut être motivé. C’est bien l’Esprit de la confirmation qui va les y aider.
Tout à l’heure, deux d’entre vous ont parlé d’un groupe (je ne sais pas si c’était le même groupe, ou s’il s’agissait de deux groupes différents. Cela m’a amusé car ils ne précisaient pas un groupe de quoi, parce que dans le cadre où nous sommes il ne peut s’agir que d’un groupe de musique). Ces groupes, c’est une manière d’être ensemble, de créer des liens, de s’aider soi-même et d’aider les autres à sortir de l’isolement, de leur donner l’occasion de faire quelque chose d’un peu gratuit, de les mettre en état de communiquer, de partager, de construire quelque chose. Mais sauf exception (si vous devenez célèbre et vendez des disques), dans dix ans vous ne serez plus en groupe, plus avec celui-là en tout cas. En attendant, ce groupe vous permet d’agir ensemble. Et c’est très précieux car il n’y a pas tellement d’activités qui permettent de retrouver les autres et de faire ensemble quelque chose d’intéressant et de motivant, qui soit en plus un service pour les autres.
6. Être chrétien, c’est recevoir de l’Esprit la force de témoigner dans l’adversité :
Ce qui m’a frappé, lors de mon voyage à Moscou au mois d’octobre dernier, c’est que ce peuple, qui avait été baptisé et confirmé, a traversé soixante-dix ans de régime antireligieux (pour ne pas dire plus) sans que la foi ne meure ! Pour la première génération c’est compréhensible puisqu’ils avaient été tout petit élevés à la mamelle de l’Église orthodoxe. Mais pour la deuxième et la troisième génération d’où ont-ils tiré leur foi ? Ils l’ont reçu des babouchkas, c’est-à-dire des grands-mères, qui leur transmettaient la foi qu’elles avaient reçue. Quand j’en ai parlé avec le Patriarche de Moscou il m’a dit : « On nous dit souvent que la foi se transmet grâce aux babouchkas mais que maintenant les babouchkas ne sont plus chrétiennes. Je réponds qu’il y aura toujours des babouchkas ! » Cela signifie que l’Esprit Saint que ces chrétiens avaient reçu lorsqu’ils été bébés a manifesté sa force dans l’épreuve, lorsque la foi était interdite et les croyants persécutés. Ne croyez pas que les russes orthodoxes qui ont gardé la foi à travers soixante-dix ans de communisme étaient des héros ! C’étaient des gens ordinaires, mais ils étaient habités par une force qu’eux-mêmes ne connaissaient pas forcément.
Quand je suis allé visiter les îles Solovki un petit peu en-dessous du cercle polaire, qui abritent un monastère qui a été transformé en camp de concentration et qui a été le premier camp de l’archipel du goulag, j’ai vu une exposition avec des photos de tous ces gens orthodoxes, catholiques, protestants, qui ont été regroupés dans ce camp de concentration, d’abord pour être emprisonnés et isolés du reste de la population, et ensuite pour être exterminés. Il n’y avait qu’à regarder ces photos pour voir ceux en qui l’Esprit est à l’œuvre. Nous n’avons pas besoin de chercher beaucoup pour voir où l’Esprit Saint travaille. Vous ne verrez peut-être pas les îles Solovki, encore que si vous avez l’occasion cela vaut le coût d’y aller. Mais vous pouvez voir autour de vous des chrétiens qui vivent de la foi, qui y sont fidèles et qui la partagent. Ils ne le font pas parce qu’ils sont des gens extraordinaires, mais parce qu’ils sont habités par la force de l’Esprit de à la Confirmation.
7. La Confirmation et le sacrement de l’Ordre :
Y-a-t’il quelque chose de similaire entre la Confirmation et l’Ordination ? Oui, c’est la transformation de la personne. En effet, le don de l’Esprit Saint n’est pas simplement un habit, une casquette ou un costume, mais quelque chose qui pénètre en nous. C’est ce qui est manifesté par l’onction d’huile qui pénètre le tissu de la peau pour signifier que la personne est transformée intérieurement par le don de Dieu. Comme la Confirmation, l’Ordination reprend toute la personne et l’organise pour la mission qui lui est confiée. Mais la mission n’est pas la même. Dans la Confirmation il s’agit de développer et de faire fructifier le don du baptême, de faire de nous de vrais chrétiens témoins de la foi. Dans l’ordination celui qui reçoit ce sacrement est consacré pour un service particulier dans l’Église. Tous les chrétiens doivent donc être confirmés, mais tous ne doivent pas être ordonnés. Est chrétien celui qui a reçu les sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l’Eucharistie. Et celui qui est ordonné n’est pas plus chrétien, mais chrétien autrement. Mais c’est le même Esprit Saint, c’est la même onction qui vient transformer intérieurement la personne.
Mes amis, je vous souhaite que l’Esprit Saint que vous avez reçu soit fécond dans votre vie. Je vous souhaite d’être heureux et de rendre les autres heureux dans vos communautés, dans vos aumôneries, et même dans vos lycées. Soyez des témoins de la joie de vivre, soyez des garçons et de filles avec qui on a plaisir à se retrouver parce qu’ils transpirent du bonheur d’être aimés de Dieu.
+ André cardinal Vingt-Trois
archevêque de Paris