Visite de Valéry Giscard d’Estaing au Vatican en 1978
Le 26 octobre 1978, le président Valéry Giscard d’Estaing a rencontré le pape Jean-Paul II avant de se rendre à Saint-Jean-de-Latran dont il est chanoine d’honneur.
Le président Giscard d’Estaing à Saint-Jean-de-Latran
Le 26 octobre, après sa visite à Jean-Paul II, le président Valéry Giscard d’Estaing s’est rendu à la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran, dont le chef de l’État français est traditionnellement chanoine d’honneur depuis Henri IV.
En répondant au cardinal-vicaire Poletti, le président de la République a déclaré être « très touché par le fait que ce chanoine d’honneur peut compter sur vos prières chaque fois qu’il s’agira de la cause de la paix, de la détente et de l’entente fraternelle ».
Après l’échange de cadeaux : un chèque d’un montant confidentiel remis par le président au chapitre, deux livres rares, l’un sur la restauration du baptistère, l’autre sur le vicariat de Rome, remis à M. Giscard d’Estaing, le président de la République a fait la déclaration suivante :
« D’abord, je voudrais vous dire le sens de ma visite ici, à la basilique Saint-Jean-de-Latran où, comme vous le savez, les chefs d’État français sont, depuis Henri IV et jusqu’aux présidents de la République – le premier qui soit venu ici étant le général de Gaulle – chanoines d’honneur. Pourquoi cette visite ?
C’est parce que la République française est un État laïc, mais en même temps la France, en raison de la croyant d’une large partie de sa population et de sa tradition historique, entretient des liens particuliers avec l’Église. C’est ce que signifie ma visite ce matin. »
Visite privée du président Giscard d’Estaing à Jean-Paul II
M. Giscard d’Estaing a été reçu pendant quarante-cinq minutes par Jean-Paul II, le 26 octobre, avant de se rendre à Saint-Jean-de-Latran, où il a déclaré, dans sa réponse au cardinal Polettti.
« D’autre part, comme vous le dites, j’ai été reçu longuement ce matin par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et j’ai eu le grand plaisir à m’entretenir avec lui de tous les sujets qui, à l’heure actuelle, préoccupent le monde et la chrétienté.
Nous avons parlé, bien entendu, des sujets les plus brûlants, et notamment de ce qui peut être fait pour ramener la paix dans un Liban unifié. D’autre part, de cet entretien avec le Pape, j’ai retenu, outre la profondeur et le rayonnement de sa personnalité, qu’il était profondément convaincu de la dimension et de la vocation universelle de sa foi, qu’il était, d’autre part, attaché à ce que chaque homme et chaque femme du monde puisse accéder à la spiritualité de son choix. Sur ces deux points, la position de la France rejoint, bien entendu, cette préoccupation. J’ai, d’autre part, mesuré combien il estimait que pour répondre à la difficulté d’être de la société de notre temps, il était important que puisse apparaître un renouveau de spiritualité dans la pleine dimension de ce mot. Et, à cet égard, personnellement, je lui ai dit que je partageais cette conviction. »
Source : La Documentation catholique n° 1753 du 3 décembre 1978
Reportage