“A quoi le mois de Marie nous invite-t-il ?”

Paris Notre-Dame du 13 mai 2010

Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

P. N.-D. – À quoi pensez-vous en ce mois de mai, mois de Marie ?

Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
© D. R.

Mgr Patrick Jacquin – Le proverbe populaire « en mai, fais ce qu’il te plaît » me vient à l’esprit. Il a bercé mon enfance… au rythme de l’apprentissage des « s’il te plaît » ou des « s’il vous plaît » qu’il convenait de dire pour demander poliment quelque chose. Nous étions donc dans le registre de notre propre plaisir ou de celui de l’autre. Pourtant, mon éducation chrétienne m’apprenait un autre comportement : « Fai­tes ce qu’il vous dira  ». C’était la phrase bien connue de Marie aux serviteurs de Cana à propos de l’obéis­san­ce au Christ, son fils. Par ailleurs, par mon minis­tère à la ca­thé­drale, j’apprends tous les jours en y entrant ou en y célébrant à contempler dans la pierre ce que l’Évan­gile nous révèle. D’abord, sur le pilier à droite, où Marie nous présente son fils Jésus dans ses bras : «  ­­­­­qu’il me soit fait selon la Parole du Seigneur ». Ensuite, au centre du chœur, Marie reçoit dans ses bras, mains étendues vers le ciel, vers la gloire du Père, le corps de son fils, le Christ, mort au pied de la croix : « Elle conservait tout cela dans son cœur. » Enfin, en célébrant l’Eucha­ristie, nous nous recevons du Christ en lui disant : « car tu nous as choisis pour servir en ta présence. » Tout au long du mois de mai à Notre-Dame, nous découvrons au rythme des nombreuses célébrations ordinaires ou exceptionnelles, comment le Seigneur nous invite au bonheur, non pas en faisant selon notre bon plaisir, mais selon la joie qui nous vient du service accompli au nom de l’appel du Sei­gneur à faire sa volonté sur terre comme au ciel.

P. N.-D. – Comment les catholiques de Paris peuvent-ils vivre ce mois particulier ?

Mgr P. J. – Comme tous les catholiques du mon­­de, ils peuvent prier plus spécialement Marie, et donc partici­per à un certain nom­bre de manifestations organisées plus spécifiquement au mois de mai. Par exemple, aller réciter le chapelet de­vant Marie, faire brû­ler des bougies dans les sanctuaires mariaux, ou encore confier des in­­tentions de prière dans les li­vres de vie aux pieds des statues de la Vier­ge dans les églises. N’ou­blions pas non plus qu’à la fin de chaque office des vê­pres, la coutume est de chanter un hym­ne ma­rial, soit « Regina cae­li » en temps pascal, soit « Salve Regina » en temps ordinaire.

P. N.-D. – Cette semai­ne, nous fêtons l’Ascension. Comment se situe cette fête dans le mois de Marie ?

Mgr P. J. – Cette année, l’Ascension, la Pentecôte et la Sainte Trinité tombent en mai et nous rappellent que Ma­rie nous désigne sans cesse, par toute sa vie et toute sa disponibilité spirituelle, son fils le Christ. Elle présente au monde son enfant et nous désigne ainsi Celui qui nous révèle l’amour du Père et la sollicitude de l’Esprit Saint qui vivent le mystère de l’unité et de la communion entre les trois personnes. C’est ce mystère de la Trinité qui nous conduit au salut par la grâce de la révélation et de la force donnée à chacun des hommes pour répondre à sa propre vocation. En ce mois de mai, il est donc important de repenser aux traces du Seigneur révélées par Marie dans chacune de nos vies. • Propos recueillis par Anna Latron

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