L’enfant au cœur de la paroisse évangélise la paroisse : l’enfance spirituelle

Extraits du livre du P. Gabriel David, spiritain, “Méditations évangéliques”, tome 3.

Jésus et les enfants

« Et on lui amenait des enfants pour qu’Il les touchât. Et les disciples réprimandèrent ceux qui les amenaient » (Mc 10, 13).

Les apôtres, agacés par tous ces parents qui viennent offrir leurs enfants afin que le Prophète les bénisse, vont fournir l’occasion à Jésus de nous dire cette chose extraordinaire : « Laissez les enfants venir à Moi ! Et ne les empêchez pas ; car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. En vérité, Je vous le dis : celui qui ne recevra pas le règne de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas » (Mc 10, 14-15).

Le terme employé par Marc est celui de l’offrande. Jésus se fâche contre ses apôtres qui veulent maintenir les enfants loin de lui. Le texte de Matthieu, lui, semble indiquer presque une routine dans l’attitude de Jésus à l’égard des enfants et de la confiance de leurs parents.

« Alors, on lui amena des enfants afin qu’Il imposât les mains et priât pour eux » (Mt 19, 13).

Comme si c’était son habitude de témoigner ainsi aux enfants ces gestes d’affection, de tendresse et confiance, devant lesquels recule d’ordinaire le respect humain d’un homme. Il rend ainsi à l’enfant toute sa grandeur. Le monde chrétien considère l’enfant avec des yeux tout autres que le monde païen. Depuis ce jour où Jésus a refusé de les laisser bousculer par les apôtres, ils sont devenus pour nous les modèles de la confiance envers le Père. Car, il est vrai que depuis ce jour où Jésus s’est fâché parce que ses disciples empêchaient les enfants de venir jusqu’à Lui, une grande Espérance nous a été révélée au sujet de la vie spirituelle. Dieu, ce jour-là, a cessé d’être un Dieu de crainte pour devenir le Père.

Nulle, mieux que Thérèse de Lisieux, n’a compris ce message ; nulle n’a mieux su nous le transmettre. Simplifions notre vie spirituelle en suivant le conseil de Jésus :

« Jésus dit à ses apôtres : laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas ; car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. En vérité, Je vous le dis, celui qui ne recevra pas le Règne de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas » (Mc 10, 14-15).

Si Thérèse de Lisieux, au début de ce siècle, a conquis tant de cœurs, c’est que les chrétiens avaient oublié le Dieu de l’Evangile pour se fabriquer une idole au cœur de pierre. Le message de Thérèse fut comme l’eau vive d’un torrent qui rafraîchit la chrétienté tout entière. Dieu redevenait le Père et les chrétiens, des enfants. (En quinze jours, les deux mille cahiers de la première édition de « L’Histoire d’une âme » se dispersèrent comme graines au vent.)

Pour Jésus, les chemins de la liberté passent par l’enfance spirituelle, ce qui nous demande le choix difficile de la simplicité et de laisser au vestiaire notre tenue d’emprunt. Car nous ne sommes pas des « grands » devant Dieu, mais des enfants.

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