Charité et solidarité, au coeur de Noël
Paris Notre-Dame du 23 décembre 2010
Alors que Noël approche à grands pas, de nombreuses paroisses et associations proposent de s’engager sur le terrain de la solidarité pour tendre la main à ceux qui en ont besoin. Autant de démarches concrètes de charité chrétienne pour mettre en œuvre sa foi dans l’action et le partage.
Les rues ont pris leurs atours festifs, les magasins débordent de jouets et les préparatifs vont bon train dans de nombreux foyers. Pour beaucoup d’entre nous, la lumière et la chaleur de Noël sont synonymes de joie, de retrouvailles et d’agapes familiales. Mais pour d’autres, les personnes isolées, celles qui traversent des épreuves ou qui vivent dans la rue, cette période est souvent vécue avec appréhension, douleur ou tristesse. « D’une certaine manière, il n’y a pas de période spécialement dédiée à la solidarité : nous sommes tous invités à la vivre tous les jours, pendant toute l’année, explique le P. Ribadeau Dumas, vicaire épiscopal pour la Solidarité. Si l’Avent a une dimension particulière, c’est parce que c’est un temps d’espérance, en lien avec la foi et la charité. L’attente n’est pas uniquement passive : nous devons essayer de la traduire dans une action en lien direct avec ce que nous professons. Jésus s’est fait pauvre parmi les pauvres, c’est une invitation à ouvrir notre cœur à ceux qui peuvent en avoir besoin autour de nous. »
Pour nous aider et nous accompagner dans une démarche solidaire en ce temps d’Avent et de fêtes, de très nombreuses paroisses et associations nous invitent à nous engager de façons très diverses à travers le diocèse (voir encadré). Repas solidaires, visites à domicile, à l’hôpital ou en prison, distributions de colis, ventes caritatives ou célébrations de Noël dédiées aux plus pauvres, les possibilités de s’investir sont nombreuses et parfois très originales.
C’est le cas à St-Jean Bosco (20e) où des kilos de sucre en morceaux sont récoltés : après avoir été disposés en escalier auprès de la crèche de Noël, ils seront donnés à l’association Accueil et Partage [1]. A St-Séverin (5e), l’attention est portée tout particulièrement sur les personnes âgées, avec, notamment, une exposition dans l’église mettant en avant, à travers leurs portraits et leurs intentions de prière, trois paroissiens isolés. « C’est une façon de nourrir un lien dans notre communauté et avec tous ceux qui passent ici, souligne le P. Denis Jachiet, curé de St-Séverin. Chacun a ainsi devant lui un véritable trésor de prière venant de trois personnes qui restent présentes au cœur de leur paroisse, en cette période de fête. » • Pierre-Louis Lensel
Témoignages
Catherine, chef d’équipe à la Soupe St-Eustache (1er)
« Je suis croyante et, pour moi, l’Avent, la période des fêtes, est un moment très fort de l’année. C’est aussi une période où l’on est particulièrement attentif à nos “invités”. Elle est très difficile pour ceux qui sont seuls, et donc aussi douloureuse pour nous qui les rencontrons régulièrement. Malgré cela, nous essayons de garder et de donner un peu d’espérance et de nous-mêmes. Cela peut passer par des petites choses, des gestes simples : à la Soupe St-Eustache, nous tentons d’améliorer un peu ce que nous leur offrons au moment de Noël à travers un repas spécial et une messe des enfants par exemple. Je tiens d’ailleurs à remercier l’équipe de bénévoles qui s’investit et qui se donne aussi à ce moment-là. Je crois que cet engagement rejoint bien l’esprit de Noël. » • Propos recueillis par P.-L.L.
Charles, membre de la conférence Saint-Vincent de Paul Jeunes de Notre-Dame de Lorette (9e)
« A mon avis, ce n’est pas parce que c’est l’Avent qu’il faut être solidaire,mais c’est parce que c’est l’Avent qu’on pense davantage aux plus pauvres. On voit le dénuement et la simplicité de l’accueil de Jésus dans la crèche, on évoque l’espérance liée à l’Incarnation et ce temps liturgique coïncide avec le retour du grand froid. Ce sont autant de raisons pour lesquelles l’Avent nous met face à la pauvreté et à la solitude. En cela, c’est un temps particulier qui peut nous pousser à agir. Mais il y a vraiment une nécessité à être charitables tout au long de l’année. Je suis nouveau à la Société Saint-Vincent de Paul et heureux de découvrir cette manière d’agir pour tenter de vivre plus concrètement ma foi. J’aime l’approche de la charité qu’ont eue de grandes figures comme Frédéric Ozanam ; elles nous encouragent à nous engager et nous montrent un chemin auprès de ceux qui en ont besoin. » • Propos recueillis par P.-L.L.
De nombreuses propositions aux autre coins de Paris
Fers de lance de la solidarité aux côtés des associations, les paroisses sont particulièrement actives en cette période. Petit tour d’horizon non exhaustif.
St-Gabriel (20e) : En lien avec les Petits frères des pauvres, la veille de Noël, une distribution de colis aux personnes âgées ou isolées aura lieu dans le quartier. Rendez-vous au 68 rue de Lagny à 9h30, rens. : 01 43 73 03 19.
St-Dominique (14e) : L’équipe de jumelage avec l’aumônerie de la prison de la Santé propose, jusqu’au 31 décembre, à tous ceux qui le souhaitent de déposer des cartes de vœux et une enveloppe timbrée à l’accueil paroissial, à l’attention des détenus. Rens. : 01 45 65 20 25.
St-Pierre de Chaillot (16e) : Rompre la solitude en partageant un repas. C’est ce que propose la paroisse en demandant à ceux qui veulent bien inviter une personne isolée à déjeuner le jour de Noël de se faire connaître auprès de l’accueil. Rens., lematin : 01 47 20 12 33.
St-Georges (19e) : Juste après la messe de minuit, le 24 décembre, un réveillon est organisé par l’association d’entraide paroissiale pour les plus pauvres « L’Arche de Noé ». Rens. : 01 42 39 61 80.
St-Séverin (5e) : Parmi les propositions de la paroisse, une exposition photographique est organisée à l’occasion de l’Avent et de l’année “Famille Jeunesse”, visant à rendre « visibles » dans l’église des paroissiens âgés qui ne peuvent se déplacer. Devant le portrait de ces personnes, chacun est invité à partager un moment leur prière. Rens. : 01 42 34 93 50.
St-Jean Bosco (20e) : Au sujet de l’opération kilos de sucre dont il est question dans l’article ci-contre, rens. au 01 43 70 29 27.
Fonds d’urgence « Mains ouvertes » : Mis à la disposition des paroisses pour mieux répondre à leurs besoins face à des cas d’urgence, ce fonds, constitué exclusivement de la générosité des donateurs, est un vecteur essentiel de solidarité dans le diocèse. Depuis un an, ce fonds a servi dans plus de soixante situations difficiles, à travers un soutien donné dans un délai de cinq jours en lien avec une paroisse et/ou une association. Rens. au 01 55 79 69 37, via courriel à info@fondationnotredame.fr et sur www.fondationnotredame.fr
Plus de précisions sur les démarches de solidarité entreprises par les paroisses sur www.paris. catholique.fr et www.paris-fete-noel.fr, onglet « Agir ».
Méditation
Evangile selon saint Luc, 14, 12-15
« Jésus dit encore à celui qui l’avait invité : “Lorsque tu prépares un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes proches, ni de riches voisins ; ils t’inviteraient à leur tour et tu aurais là ta récompense. Mais quand tu organises un festin, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles. Heureux seras-tu s’ils n’ont pas les moyens de te le rendre, car on te le rendra lors de la résurrection des justes.” En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : “Heureux celui qui prendra part au banquet dans le Royaume de Dieu !” »
[1] Accueil et Partage, association caritative qui s’occupe des personnes défavorisées du quartier.