Conflit

Extrait de la Lettre pastorale “La famille et la jeunesse : une espérance !”.

(55) Affronter les conflits. Nous sommes dans une société du consensus mou. On préfère qu’il n’y ait pas de conflit, on préfère les éviter, pas nécessairement par lâcheté mais surtout parce que l’on a autre chose à faire et pas toujours la disponibilité nerveuse pour supporter les crises. Pour éviter tout cela on préfère se taire, enfouir, échapper. Comment accepte-t-on d’entrer dans le conflit et d’y faire face autrement que par une séparation inéluctable ? Doit-on se laisser enfermer dans le « tout ou rien » ?

(56) Quand on examine les itinéraires de crise on voit que celles-ci partent de peu de choses et s’enveniment de beaucoup de silence, de beaucoup d’échappatoires, de beaucoup de tentatives de ne pas affronter la difficulté ou de l’escamoter. On pourrait dire la même chose pour l’éducation des enfants : où, quand, comment et jusqu’à quelle hauteur faut-il provoquer le conflit ? Je dis bien « provoquer ». Ou bien au contraire comment se débrouiller, avec la grâce de Dieu et beaucoup de chance, pour avoir des enfants qui grandissent bien sans que l’on ait trop à combattre ? Dans la même famille, vous avez des personnalités complètement différentes et des enfants à qui il faut s’affronter : où, quand, comment et jusqu’à quel point ?

(57) C’est un point sur lequel les communautés chrétiennes pourraient aider les parents, non parce qu’elles auraient des solutions particulières, mais parce qu’elles pourraient offrir un palliatif à ce qui a disparu dans le mode de vie contemporain : les lieux de parole informels. Dans beaucoup de familles, ces lieux n’existent plus, on ne se dit plus rien. Nos communautés chrétiennes peuvent aider à mettre en place des lieux de parole, des lieux de rencontres, des lieux où il y a une certaine confiance et où il y a aussi une certaine distance par rapport à la famille. Entendons par là des lieux où, à l’occasion, on peut dire quelque chose, parler de quelque chose. J’ai été témoin de crises qui se dénouaient dans la parole. On peut le faire en s’achetant les heures d’écoute d’un psychologue, mais on peut aussi le faire en ayant un réseau de relations réelles.

 Lire la lettre pastorale du cardinal André Vingt-Trois “La famille et la jeunesse : une espérance !”.

« Le message de Mgr André Vingt-Trois est une espérance ancrée dans la réalité : il rappelle que les conflits sont inévitables, que les difficultés ne veulent pas dire que tout est foutu, et que l’échec n’est pas la fin de tout. »
Bénédicte

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  1. Paragraphe 46 de la Lettre pastorale
     La difficulté ne signifie pas l’échec
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  3. Difficultés conjugales : les propositions de la Pastorale des familles
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Paroisses en mission – Famille et Jeunesse (2010-2011)