Obéissance
Extrait de la Lettre pastorale “La famille et la jeunesse : une espérance !”.
(50) L’obéissance des parents. On se lamente beaucoup sur le manque de respect des jeunes envers l’autorité des adultes. Mais, au risque de vous surprendre, je voudrais d’abord que nous réfléchissions sur l’obéissance des parents. Il ne s’agit évidemment pas d’inverser les rôles et de faire obéir les parents à leurs enfants. Il s’agit de l’obéissance à une autorité plus haute qui définit la mission des parents au-delà de leur situation personnelle. Nous avons été inondés pendant cinquante ans de travaux de psychopédagogie, depuis : « Comment j’attends un bébé » jusqu’à : « Comment je regarde mon adolescent devenir adulte ». Tous les âges de la vie depuis le biberon jusqu’à l’université ont été passés au crible. Et tout cet effort a certainement porté du fruit. Il a aussi terriblement insécurisé les parents. Ils ont été convaincus qu’ils ne savaient pas ce qu’il fallait faire. Il faut aussi reconnaître que tout un apprentissage de l’éducation des plus jeunes se faisait jadis dans les familles par la transmission d’un savoir-faire des aînés de la fratrie à l’égard des plus jeunes. Toujours est-il qu’aujourd’hui on se trouve donc avec des gens qui sont troublés et inquiets : ne va-t-on pas rater quelque chose ? A-t-on fait tout ce qu’il faut faire ? etc. Ce sentiment qu’ont les parents de leur faillibilité, de leurs faiblesses, de leurs doutes, de leur fragilité, de leur manque de qualification, ne doit pas engendrer une espèce d’inhibition. Il est normal que des parents aient des doutes sur ce qu’il faut faire : nul n’est infaillible ni omni-compétent. Nul n’a toutes les qualifications. Des parents peuvent être désorientés par les manières de vivre de leurs enfants, leurs études, leurs loisirs, leur vie chrétienne, etc.
– Lire la lettre pastorale du cardinal André Vingt-Trois “La famille et la jeunesse : une espérance !”.
« Ce paragraphe nous interpelle nous spécialement. Voilà une façon inhabituelle de présenter l’autorité parentale : l’Église du Christ, fidèle à son Maître, n’est pas conventionnelle. À compléter par les n° 58 et 59 de la Lettre pastorale “Notre expérience de l’amour de Dieu est d’abord l’expérience de son pardon.” »
Gilles et Éliane
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