À Notre-Dame de Sion, un atelier d’art inspiré

Paris Notre-Dame du 16 octobre 2014

Lors d’une messe célébrée jeudi 9 octobre, Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire, a béni le fruit du travail de quinze jeunes : un monumental chemin de croix peint. Pendant deux ans, un cours a réuni une quinzaine d’élèves de Notre-Dame de Sion (6e) autour d’une artiste, comme des apprentis dans un atelier de la Renaissance.

Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris, et des élèves de Notre-Dame de Sion à la messe de bénédiction du chemin de croix.
© Alix Bourel

Fin de journée. La cour du collège de Notre-Dame de Sion (6e) résonne de cris. Parmi les jeunes, quelques artistes en herbe, dévolus à un projet pastoral un peu particulier : la réalisation de quatorze toiles, stations de chemin de croix, peintes à la main à la façon des maîtres italiens. Ce jeudi 9 octobre, c’est un travail de deux ans qui s’achève par une messe de bénédiction, célébrée par Mgr Jérôme Beau. En octobre 2012, Sophie Lelasseux, à l’époque responsable de la pastorale, a imaginé comment « permettre aux jeunes d’entrer dans un chemin de méditation, par l’art ». Elle a sollicité l’APEL – l’Association des parents d’élèves – pour fournir des locaux et un budget pour le matériel. « Nous voulions conduire les élèves vers le spirituel, faire resplendir une vérité à travers une réalité artistique », explique-t-elle. Elle a sollicité des artistes bénévoles. Laure Callies-Vuillier, professeur d’arts plastiques, a ainsi accompagné quinze jeunes, deux heures, puis six heures, toutes les semaines, dès novembre 2012. À l’origine, Sophie Lelasseux imaginait que ce projet pourrait « aider les jeunes à mieux appréhender la souffrance ». Wendy de Bourayne – nouvelle responsable de la pastorale – se félicite que Notre-Dame de Sion ait le souci « d’élever l’âme » par l’art, « pour dire des choses inexprimables autrement ».

Bénédiction du chemin de croix

Ce jeudi-là, les adolescents trépignent à l’idée de redécouvrir « leur » chemin de croix. Coralie*, 15 ans, en seconde artistique, s’immobilise dans l’escalier qui mène à la chapelle. Elle raconte : « Nous avons beaucoup appris sur les techniques picturales, nous avons pu nous entraider et nous amuser. » L’adolescente est attachée à la toile de la crucifixion : « Tous les sujets m’ont inspirée. J’ai étudié les intentions des personnages. Je connais mieux leur histoire. » La jeune fille gagne la chapelle où sont désormais rassemblés douze panneaux bleus, jaunes, rouges sur les murs. Une centaine de jeunes attendent la célébration. Plus un bruit. Mgr Jérôme Beau bénit le chemin de croix et engage ces adolescents « à faire de leurs vies des chefs-d’œuvre ». Il explique : « Vos visages doivent refléter le visage d’amour du Christ. » Il les invite « à croire, en voyant la vie et l’amour, que le Christ est vraiment ressuscité. À croire en la vie éternelle ». Parmi eux, de futurs confirmands, telle Claire, 15 ans, à l’atelier depuis un an : « Je suis très sensible à l’art, c’est mon univers familial. » Sa mère est doreuse, son père encadreur. « Je suis croyante, mais parfois je doute. L’art m’inspire. » Thomas, 15 ans – arrivé à l’atelier en même temps que Claire – estime que « l’ancien chemin de croix était abstrait, qu’il n’évoquait rien quand on passait devant ». Il espère donc qu’élèves et professeurs seront « touchés » par celui-ci. • Alix Bourel

Pratique

Notre-Dame de Sion,
61 rue Notre-Dame des Champs (6e).
Tél. : 01 44 32 06 70 ;
www.sion-paris.fr

 Voir l’album-photos.

* Les prénoms ont été changés.

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« Rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien »

Paris Notre-Dame – 5 août 2025

« L’Église doit être missionnaire ou elle ne sera plus rien en ce monde. […] Une foi qui ne se propose pas et ne se partage pas est une foi qui se dessèche et qui n’intéresse plus, même les croyants. » Ainsi s’exprimait Mgr Vingt-Trois dans sa lettre Notre mission à Paris, publiée les premiers jours de son épiscopat parisien, ajoutant, quelques lignes plus loin, cette formule que personne n’a oubliée : « Nous devons chercher, dans notre travail pastoral habituel, comment nous pouvons rejoindre les situations humaines de ceux qui ne nous demandent plus rien. » L’exhortation à cet élan missionnaire – pour lequel il avait défini quatre champs prioritaires, à savoir, la famille, la jeunesse, la solidarité et l’éthique – est le fil rouge de son ministère à Paris, en témoigne l’organisation des Assises de la mission, en 2008 et 2009, et les trois années placées sous le sigle de « Paroisses en mission », de 2009 à 2012, avec, comme point d’aboutissement, l’opération Avent 2014 qui permettra de déployer plus de 500 projets missionnaires durant le mois de décembre 2014. Son dernier programme pastoral diocésain, de 2015 à 2018, s’appuiera toujours sur la mission, autour des axes « Annoncer, partager, transmettre ». Entretien avec Mgr Bruno Lefèvre Pontalis, curé actuel de St-François- Xavier (7e), qui fut vicaire général du diocèse de Paris 2012 à 2016. Charlotte Reynaud

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