P. Jean-Pascal Duloisy « La foi qui prie est une foi authentique »

Paris Notre-Dame du 30 octobre 2025

Après onze années comme prêtre exorciste interdiocésain, le chanoine Jean-Pascal Duloisy, 68 ans, a été installé, dimanche 14 septembre, curé de N.-D.-de-Compassion par Mgr François Gonon, vicaire général.

© Mathilde Rambaud

Paris Notre-Dame – Après N.-D.-des-Victoires (2e) – de 1994 à 2003 – et N.-D.-de-l’Assomption-de-Passy (16e) – de 2003 à 2012 –, vous êtes désormais curé de N.-D.-de-Compassion (17e). En quoi cette dimension mariale éclaire-t-elle votre sacerdoce ?

P. Jean-Pascal Duloisy – J’ajouterais que j’ai été ordonné diacre et prêtre pendant l’année mariale de 1987-1988 et que je suis chanoine de Notre-Dame ! Sans vraiment le conscientiser, j’ai toujours aisément prié Marie. Enfant, j’ai souvent entendu des membres de ma famille, en partie protestante, me dire : « Vous, les catholiques, vous avez de la chance car vous avez la Sainte Vierge. » C’est à cet instant que j’ai réalisé que tous ne la priaient pas ! Je me rappelle aussi mon grand-père qui a toujours eu, dans son jardin, une statue de Marie – en action de grâce pour la survie de son fils à une grave crise d’asthme. Pendant des années, dans des endroits où l’on n’avait plus de prêtres pour nous enseigner et où les églises avaient été fermées, mon seul lien avec la Vierge Marie a été mon chapelet. Puis, j’ai rejoint le séminaire d’Autrey dans les Vosges où se trouve une magnifique réplique de la grotte de Lourdes. Et plus récemment, comme exorciste, j’ai été frappé par les réactions démoniaques et leurs griefs vis-à-vis de Marie. Un jour, évoquant sa présence au pied de la croix, le démon s’est écrié : « Et cette Vierge, elle ne murmurait même pas... » Le murmure… Cette amertume dans le cœur face aux événements, aux personnes, aux situations, etc. Mais Marie ne murmurait pas. Mieux encore : elle priait pour les hommes qui crucifiaient son Fils unique. Et elle prie encore pour nous qui, aujourd’hui, continuons de le crucifier par nos péchés.

P. N.-D. – Connaissiez-vous déjà N.-D.-de-Compassion ?

J.-P. D. – J’y ai habité comme séminariste quand cette chapelle n’était pas encore une paroisse et c’est ici que j’ai donné ma première prédication de diacre puis célébré ma première messe. Je suis heureux de la retrouver même si je pensais rejoindre ma mère dans les Vosges pour l’accompagner dans sa vieillesse, ou devenir vicaire ou curé d’une petite paroisse… ce qui n’est pas le cas ici ! Chaque année, il y a à N.-D.-de-Compassion entre 100 et 110 baptêmes, 25 à 30 couples qui se préparent au mariage et 60 à 70 célébrations d’obsèques.

P. N.-D. – Comment votre expérience d’exorciste pendant plus de dix ans – de 2014 à 2025 – peut-elle nourrir votre ministère de curé aujourd’hui ?

J.-P. D. – Notre adversaire – car il y a un adversaire même si on n’en a pas toujours conscience – rôde. C’est une intelligence sans amour ; et dès que nous devenons nous-même une intelligence sans amour, nous devenons démoniaque : en nous fermant à l’amour, nous agissons en lieu et place du démon. Et cela peut commencer par une simple bouderie, un sentiment de vengeance ou de haine, de la rancœur ou de la mesquinerie, etc. La seule arme contre le démon est l’humilité. Et à ce sujet, nous avons tous beaucoup à apprendre, moi le premier... Enfin, je n’aurai de cesse de rappeler la nécessité de prier toujours plus. Récemment, une paroissienne âgée de 103 ans m’a confié que son plus grand regret était de ne pas avoir assez prié au cours de sa vie. La foi qui prie est une foi authentique.

Propos recueillis par Mathilde Rambaud

N.-D.-de-Compassion (17e)
Nombre d’habitants : 4 498.
Un peu d’histoire : construite en 1843, N.-D.-de-Compassion, avant d’être une église paroissiale, fut d’abord une chapelle commémorative sous le patronage de saint Ferdinand. Elle fut élevée sur le lieu même du décès du prince Ferdinand-Philippe d’Orléans, mort d’un accident de cheval le 13 juillet 1842. Elle a été déplacée d’une centaine de mètres en 1970, pour permettre la construction du Palais des Congrès. À cette occasion, une crypte et des salles ont été ajoutées à l’édifice.
Place du Général-Koenig, 17e

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