Veillée de l’espérance, chemin de lumière dans la nuit

Paris Notre-Dame du 9 octobre 2025

Alors que, depuis le 8 décembre dernier, les six basiliques mineures du diocèse de Paris ont été choisies par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, pour être églises jubilaires, Paris Notre-Dame a décidé de se rendre dans chaque lieu afin de présenter l’une des démarches proposées aux fidèles. Quatrième étape à Ste-Clotilde pour suivre le parcours jubilaire proposé au cours d’une veillée de l’espérance.

Les bougies guident les fidèles vers le choeur de la basilique, hôte de la veillée de l’espérance.
© Marie-Christine Bertin

L’image est intense, captivant les regards des badauds. En cette soirée du mardi 30 septembre, les quelques bougies installées sur les marches de la basilique Ste-Clotilde (7e) offrent des bribes de lumière dans l’obscurité, un chemin balisé vers l’espérance. C’est là la raison de la venue des fidèles qui garnissent les rangs de la nef. La basilique jubilaire est, ce soir, l’hôte d’une veillée de l’espérance.

« Une opportunité de prendre un chemin nouveau »

Présidée par Mgr Philippe Marsset, évêque auxiliaire, la célébration est introduite par le P. Jacques Ollier, nouveau curé de la paroisse depuis le 1er septembre, qui explique à l’assemblée que cette veillée est un moment de réflexion, dans lequel « nous pouvons mettre nos pas dans ceux qui nous précèdent » : les saints, pour « entrer dans la joie du Seigneur qui veut nous délivrer ». Il profite de l’occasion pour rappeler le but premier d’un jubilé : « À l’origine, c’était un temps pour remettre les dettes et libérer les esclaves, une manière de repartir à neuf. Vous savez, parfois on se dit : “Ah, si seulement on pouvait tout recommencer à zéro…” Eh bien, ce soir, nous avons cette occasion. Une opportunité de prendre un chemin nouveau, d’adopter une direction différente. »
Sa présentation est entrecoupée par des temps de louange : « Jubilez, criez de joie ! » résonne ainsi quatre fois, tel un refrain de son enseignement. Ce dernier se conclut par la présentation du parcours jubilaire, qui débute avec des invités de marque : des reliques de Zélie et Louis Martin. Chacun est convié à venir prendre un temps face à elles, pour les embrasser, les toucher ou simplement se recueillir. L’assemblée répond à l’appel et se met en ordre de marche ; les visages concentrés témoignent de l’intimité du moment, de cette rencontre avec ces époux, modèles de foi et de sainteté.
La démarche spirituelle se poursuit vers l’entrée de la basilique, où la statue de sainte Thérèse de l’Enfant- Jésus, première station du parcours jubilaire, attend les fidèles, tous équipés d’un livret dans lequel ils retrouvent un petit texte introductif sur la vie de la native d’Alençon, ainsi qu’une prière d’espérance de la sainte. Seuls, à deux ou en groupe, ils vivent ce temps de prière en communion avec la petite Thérèse, avant de rejoindre la deuxième station incarnée par sainte Clotilde. Une prière en son nom est également présente dans le livret.
La dernière étape n’est autre que celle de la Vierge Marie, mère de Jésus, qui « nous ramène à la source même de l’espérance : Dieu lui-même » ! Les fidèles s’attardent plus longtemps sur cette station, à genoux ou debout, les yeux fermés, plongés dans la prière pour conclure ce parcours. Après quelques minutes, le P. Ollier les invite à rejoindre le chœur de la basilique pour un temps d’enseignement avec Mgr Marsset, sur « cette vertu essentielle » qu’est l’espérance.

« L’espérance, c’est l’antidote du désespoir »

« Aujourd’hui, beaucoup d’hommes et de femmes vivent dans une forme d’infirmité intérieure. Notre époque, marquée par des comportements parfois déshumanisants, nous pousse à la désespérance », souligne Mgr Marsset, qui tient à rappeler – en s’appuyant sur l’exemple du patriarche de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa, qui s’est rendu à Gaza quelques jours auparavant – à l’assemblée tout ouïe qu’il est possible de s’opposer à ce climat : « Il a conclu sa visite avec ces mots prophétiques : “Nous devons nous préparer à un jour où la logique de la force s’effondrera, pour laisser place à la puissance de la douceur. Et reconstruire progressivement l’avenir sur cette terre que Dieu a sanctifiée.” Voilà une parole d’espérance, ni naïve, ni irréaliste. C’est l’antidote du désespoir. À nous maintenant de nous lever, de nous mettre en marche, pour que ces dons que Dieu nous a faits produisent des fruits d’espérance dans nos vies et dans notre monde. » Son enseignement se termine pour laisser place à l’adoration du Saint-Sacrement pendant une vingtaine de minutes. Des confessions sont proposées dans les chapelles rayonnantes. Après la bénédiction du Saint-Sacrement, la veillée s’achève.
Sur le parvis, chacun repart vers son foyer, le cœur rempli d’espérance. Véronique, 46 ans, est ravie : « Cette soirée représente toute une démarche que j’ai commencée depuis le début de ce jubilé. Étant paroissienne de Ste-Clotilde depuis quarante-six ans, le faire dans ma paroisse, cela me touche plus profondément. » Sa joie est partagée par Claire, 35 ans : « C’est l’année du jubilé, je me suis dit que c’était bien de faire de temps en temps un effort, ça fait toujours du bien. Je pense que dans l’état actuel du monde, c’est toujours intéressant d’avoir des gens qui prient pour l’espérance. »

Par Grégoire Delatouche

Vivre le jubilé à Ste-Clotilde

  • Adresse : 23 bis, rue Las Cases, 7e.
  • Mode d’emploi : se présenter directement pour suivre le parcours. Une équipe de bénévoles se tient à la disposition des pèlerins. Pour l’accueil de groupes, il est recommandé d’écrire à paroisse@sainte-clotilde.com ou d’appeler au 01 44 18 62 60.
  • Horaires des messes : la messe est célébrée à 12h15 en semaine, et également le mercredi à 8h à la chapelle de Jésus Enfant (29, rue Las Cases) ; le samedi à 11h45 et 18h30 ; le dimanche à 11h dans la basilique et à 19h dans la chapelle de Jésus Enfant.
  • Confession : le mardi, de 17h30 à 19h ; le samedi, de 10h à 11h30.
  • Adoration du Saint-Sacrement : le mardi, tous les 15 jours, à la basilique, de 19h30 à 20h45, animé par le groupe Adoramus Te. Plus d’informations sur sainte-clotilde.com
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