Au service des diocèses de France

Paris Notre-Dame du 23 janvier 2014

P. Olivier Ribadeau Dumas, secrétaire général de la Conférence des évêques de France.
© Ariane Rollier

Paris Notre-Dame – Quel est le rôle de la Conférence des évêques de France ?

P. Olivier Ribadeau Dumas – La CEF est une expression de la collégialité du ministère épiscopal. Les services de la Conférence n’ont de sens que pour le service des diocèses. Ce qui est premier, c’est l’assemblée plénière des évêques, qui se réunit deux fois par an. Tout le reste découle de cette rencontre. Sur un plan pastoral, les services nationaux apportent différentes aides aux diocèses. Le but de la CEF n’est pas d’être une « super structure » qui imposerait des projets aux diocèses mais, étant à l’écoute de leurs besoins, de pouvoir faire connaître ce qui existe et proposer des initiatives ou une mutualisation d’initiatives. La Conférence peut aussi soutenir certains diocèses ayant peu de moyens et inviter les plus riches au partage. Les services juridique, financier et comptable offrent une aide plus technique. Depuis son installation et le regroupement des services avenue de Breteuil, il y a sept ans, la CEF est devenue un formidable lieu de rencontre pour les acteurs de la vie de l’Église, un lieu de réception et de diffraction des informations, un bel outil de communion. Pour mieux coller à la réalité de ce qu’est l’Église aujourd’hui dans notre pays et contribuer à son élan missionnaire, il faut sans doute définir davantage nos priorités et travailler les questions plus encore en transversal. Enfin, la CEF a un rôle d’interlocuteur des pouvoirs publics, des médias et, plus généralement, est en dialogue permanent avec certaines instances.

P. N.-D. – Qu’a découvert le prêtre du diocèse de Paris que vous êtes de l’Église en France ?

P. O. R. D.– Je suis frappé par la diversité de l’Église, et aussi par la richesse du diocèse de Paris, en moyens humains et financiers. C’est une chance bien sûr, mais aujourd’hui j’y vois aussi une lourde responsabilité. Il peut exister un danger d’autosuffisance. L’Église est plus large et plus grande que le diocèse auquel on appartient. Le ministère que des prêtres de Paris exercent en dehors du diocèse en est par exemple un signe. Depuis que je suis à la Conférence, j’ai pu observer la diversité des diocèses. Mais dans cette diversité, il y a des traits communs : le souci de vivre l’Évangile pour aujourd’hui, la prise de responsabilité des laïcs, leur intérêt pour la formation, l’évolution très forte qu’est amené à vivre le tissu ecclésial. Le visage du prêtre diocésain tend à s’estomper, les territoires des paroisses s’élargissent, la vie religieuse fait une mutation, la sécularisation dans notre pays est de plus en plus évidente et l’on observe une perte de connaissance de ce qu’est le fait religieux. Je constate que tout cela conduit les paroisses, les communautés religieuses, les laïcs, les associations à unir leurs forces pour annoncer l’Évangile et réinventer de nouveaux modes de présence. Notre Église est dotée d’une extraordinaire vitalité tout en souffrant d’une grande pauvreté. Nous ne vivons pas une période de faste mais nous sommes appelés à la vivre d’une manière évangélique. Nous sommes ramenés à l’essentiel. Notre espérance n’est pas en nous, elle est dans le Christ. C’est ce dont nous sommes invités à vivre et à témoigner. • Propos recueillis par Anne-France Aussedat

Article de Paris Notre-Dame – 23 janvier 2014

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