Avec l’aide de l’Esprit Saint

Paris Notre-Dame du 11 mai 2016

P. N.-D. – La Pentecôte est l’occasion de revenir sur l’importance de l’Esprit Saint. Selon vous a-t-il la place qu’il mérite dans l’Église ?

P. Vincent Guibert, curé de N.-D. de l’Arche d’Alliance (15e), professeur extraordinaire à la Faculté Notre-Dame et enseignant à l’École Cathédrale.
© Céline Marcon

P. Vincent Guibert – C’est vrai qu’il est facile de prier Jésus car nous le connaissons à travers l’Évangile. La figure du Père nous est également familière en raison de la paternité que nous pouvons vivre, nous aussi, sur terre. En revanche, l’Esprit Saint semble le « parent pauvre » au sein de la Trinité, car il est cet esprit invisible dont nous accueillons seulement la trace à travers ses fruits, à travers ses dons. Effectivement, il nous arrive parfois de l’oublier. Mais c’est sans doute en essayant d’approfondir notre relation à Dieu que nous pouvons comprendre l’Esprit Saint car il est le lien d’amour qui nous permet d’être uni à Dieu.

P. N.-D. – Comment peut-on devenir familier du Saint-Esprit ?

P. V. G. – Comme l’a dit saint Irénée, le Fils et l’Esprit sont comme les deux mains du Père par lesquelles il nous forme, et nous refait, pour la vie éternelle. La main de l’Esprit agit au plus intime de nous-mêmes de manière invisible. La prière peut nous aider à acquérir cette proximité. Je crois aussi que pour devenir familier de l’Esprit Saint, il est essentiel d’avoir le recueillement intérieur de la Vierge Marie, celle qui a conservé « toutes les paroles de Jésus dans son coeur ». Elle mieux que personne
a su accueillir le don de l’Esprit pour concevoir et enfanter Jésus.

P. N.-D. – Est-ce qu’on invoque assez l’Esprit Saint ?

P. V. G. – L’Esprit Saint est difficile à percevoir et à accueillir mais nous sommes invités à l’invoquer très souvent. Lors de notre prière du soir par exemple, nous pouvons relire notre journée à sa lumière, afin d’accueillir la présence du Seigneur, demander pardon, et lui confier la journée du lendemain. Et chaque jour – avant un rendez-vous, une activité, une rencontre – nous pouvons invoquer l’Esprit Saint pour qu’il nous aide à entrer à relation avec notre interlocuteur, à entrer en profondeur dans ce que Dieu veut nous donner.

P. N.-D. – Que lui demander ?

P. V. G. – Nous pouvons demander à l’Esprit Saint d’obtenir la grâce de sa présence pour vivre en vrais fils du Père. Considérer que notre vie est enveloppée par la grâce de l’Esprit permet finalement de régler nos problèmes autrement, de garder confiance et, concrètement, d’avancer dans la vie de manière différente. L’Esprit nous permet aussi de reconnaître les traces de Dieu. Il nous fait reconnaître nos erreurs sans en être abattu. Et tout en reconnaissant notre péché, d’accueillir la miséricorde de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui est ce lien d’amour entre le Père et le Fils et nous fait entrer en communion avec le Seigneur. Notre vie ne s’accomplit pas à la force de nos poignets, de notre travail. Invoquer l’Esprit Saint c’est accepter que nous ne pouvons pas faire les choses sans sa présence, c’est demander au Seigneur d’agir, avec l’aide de l’Esprit Saint, par Jésus avec lui et en lui. • Propos recueillis par Priscilia de Selve

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