Homélie de Mgr Laurent Ulrich - Messe en la basilique Sainte-Thérèse de Lisieux lors du rassemblement des 6e et 5e d’Île-de-France à Lisieux

Mercredi 29 mai 2024 - Basilique Sainte-Thérèse de Lisieux

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- 1 S 3,1-21 ; Ps 130 ; Jn 6, 32-63

Nous venons d’entendre deux textes. Le premier nous l’avons déjà entendu ce matin : je ne le commente pas de nouveau. Mais maintenant je voudrais mettre ensemble l’évangile que nous venons d’entendre et l’histoire de sainte Thérèse.

Dans cet évangile nous comprenons que Jésus, au moment où il va donner sa vie sur la croix, dit à ses disciples, à ses amis, à ses apôtres, qu’il va être avec eux, avec nous, tous les jours, que nous pourrons le rejoindre, que nous pourrons comprendre qu’il est avec nous, qu’il vit au milieu des hommes et qu’il continue à se donner à tous. Il est venu pour tous les hommes de tous les temps, nous en faisons partie. Et il nous permet de le rejoindre. Nous savons comment : nous savons que nous pouvons le rejoindre en écoutant sa parole comme nous le faisons à l’instant. Nous savons que nous pouvons le rejoindre en nous tournant vers Lui pour prier, ce que vous avez fait dans cette journée. Nous savons que nous pouvons le rejoindre en étant ouverts à tous, puisqu’il veut être donné à tous les hommes. Et quand nous nous tournons vers les autres pour les aimer, pour leur partager l’amour qui vient de Lui, alors nous comprenons qu’il est là aussi avec nous. Et nous savons, nous comprenons, en vivant ce que nous vivons maintenant, en écoutant la parole qu’il nous a dite, que le Seigneur Jésus, est là avec nous, comme dans l’eucharistie que nous célébrons, dans le pain que nous allons pouvoir consommer tout à l’heure si nous avons déjà communié pour la première fois. Mais aussi en nous approchant les mains sur le cœur pour dire : « je n’ai pas eu la joie de communier jusqu’à présent, donc je ne peux pas le faire aujourd’hui, mais déjà je désire être avec Lui ». C’est un beau cadeau qui nous a été fait, ce n’est pas simplement un petit morceau de nourriture, c’est Lui tout entier qui vient à notre rencontre, qui vient en nous et qui peu à peu nous transforme.

C’est ce que Thérèse de Lisieux, Thérèse Martin, a vécu dans cette ville il y a plus de cent ans, et son souvenir reste vif. Vous avez compris que, d’abord, elle a eu la joie et le désir de participer à l’eucharistie, à la messe, souvent. Elle avait votre âge et déjà elle était très touchée par le don que Jésus lui avait fait, à elle, de pouvoir communier, de pouvoir participer à la messe, de pouvoir être avec Lui parce que Lui était avec elle. Elle aimait cela ; elle aimait ce temps de la messe. Aujourd’hui c’est peut-être plus difficile à beaucoup de jeunes de votre âge de penser, de comprendre, que la messe est un moment de joie et de rencontre avec Jésus. Beaucoup, dans le monde d’aujourd’hui, ne comprennent pas cela du tout. Mais ceux qui prennent l’habitude de venir à la messe savent qu’ils y trouvent quelqu’un, une personne qui les aime, une personne qui les rejoint, une personne qui désire être avec eux discrètement, tous les jours, tous les dimanches, très souvent. Ce signe qui nous est donné, nous pouvons aujourd’hui redécouvrir comment il est beau et riche pour notre vie à nous. Sainte Thérèse a aimé venir à la messe et être au contact de Jésus grâce à cela. Et si elle croyait que Jésus était avec elle tous les jours, c’est parce que justement elle avait découvert que, dans la messe, on pouvait être à cette rencontre-là. Et elle savait que, puisque Jésus se rendait présent à la messe, il était capable de se rendre présent à chacun de nous tous les jours.

Deuxième chose, sainte Thérèse a découvert un jour qu’elle était appelée à une vie particulière. Ce n’est pas donné à tout le monde. Quand elle a découvert cela au fond de son cœur, qu’elle a voulu devenir religieuse carmélite, elle a demandé à son père de pouvoir quitter la maison et entrer dans ce monastère qu’elle connaissait, ici. Ce n’était pas facile, elle était encore mineure. Elle a demandé à son père et son père en a été tout heureux, parce que son père, comme elle, avant elle, était croyant, il savait qu’on pouvoir trouver Jésus dans sa vie tous les jours. Alors il lui a donné – vous avez peut-être vu cela – une petite fleur, il lui a dit : toi tu es cette petite fleur que Dieu a soignée particulièrement depuis ta naissance depuis toujours. Tu es un don de Dieu. C’est une belle chose : se dire, toi, moi, je suis un don de Dieu, je suis un cadeau de Dieu, je suis comme une fleur que Dieu soigne particulièrement.

Aujourd’hui vous pouvez vous dire cela : « je ne suis pas là par hasard dans la vie, je suis aimé, je suis aimé de Dieu, je suis entouré d’amour, de l’amour qui est autour de moi et qui me permet de grandir. Je suis aimé. Je suis comme une fleur, je suis un don de Dieu ». Vous pourrez vous dire cela au plus profond de vous-même.

Et puis la troisième chose que je retiens, c’est que très vite, parce qu’elle se savait aimée de Dieu, Thérèse a eu le désir d’en parler, de le dire. On dit aujourd’hui, et elle disait, être missionnaire. Annoncer aux autres qu’on est aimé de Dieu et que Jésus a donné sa vie pour nous. Annoncer aux autres qu’on peut rencontrer chaque jour, et tout particulièrement dans l’eucharistie et dans la parole de Dieu, l’amour de Jésus pour nous. Se dire : « c’est si beau que je sois aimé, je voudrais que tout le monde le sache ». Et alors elle avait le désir d’entrer dans un monastère et de n’en pas sortir. Elle disait : « je voudrais parcourir le monde entier et faire connaître ton nom, Seigneur ».

Voilà trois choses que je retiens de sainte Thérèse pour vous. Vous avez fait une quête, vous avez fait des dons qui ont produit une belle somme. C’était pour le lointain, c’était pour Phuket en Thaïlande, pour un projet d’école, où on espère que les enfants entendront dire que Dieu les aime.

Alors maintenant nous allons faire, comme ce matin, silence pendant quelques minutes, le temps du sablier, et chacun de vous va pouvoir se dire : « qu’est-ce que je retiens de cette journée ? Quel mot ? Quelle phrase ? Quel événement de la vie de Thérèse ? Qu’est-ce que j’ai découvert et est-ce que je n’aurais pas envie moi aussi de faire connaître le nom de Dieu autour de moi parce que je sais que je suis aimé et que Dieu donne son amour à tous ? »

Nous prenons quelques minutes de silence pour revenir sur cette belle journée et nous demander comment nous pouvons la prolonger.

+Laurent Ulrich, archevêque de Paris

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