Interview de Mgr Laurent Ulrich par Le Figaro
Le Figaro – 6 décembre 2024
Entretien réalisé par Jean-Marie Guénois.
Extraits.
LE FIGARO. - Qui a choisi la date du 8 décembre pour la réouverture de Notre-Dame de Paris ?
Mgr LAURENT ULRICH. - Un jour, le général Georgelin me dit qu’il avait dû prévenir le président de la République que la structure de la cathédrale était plus fragilisée que ce que l’on pensait. Malgré tous les efforts, cela rendrait impossible une fin des travaux pour l’été 2024, mais plus réaliste en fin d’année. Je lui ai alors demandé : « Le 8 décembre serait-il possible ? » Il a acquiescé sur-le-champ. Il se trouve que le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, est aussi la fête patronale de Notre-Dame de Paris, fête traditionnelle de la cathédrale.
La veille, vous frapperez avec votre crosse épiscopale à la porte de votre propre maison : pourquoi ce geste ? La porte devrait vous être grande ouverte…
Je vais frapper à la porte de la maison qui est la nôtre, qui est celle de l’Église de Paris. Surtout, je frappe symboliquement à la porte du Christ pour qu’il nous accueille et nous ouvre sa porte. C’est bien le Christ, porte vers Dieu, que symbolise ce geste millénaire de la liturgie catholique. Le Christ est là, il préside. Il préside au destin bienveillant que Dieu réserve au monde. Il y a aussi un deuxième sens : l’homme frappe à la porte du Christ, mais le Christ frappe également à la porte du cœur de l’homme. Le Seigneur, en qui nous plaçons notre confiance, est toujours prêt à ouvrir sa porte ; il nous demande aussi de lui ouvrir notre cœur.
(...)
Lors de cette messe [du 8 décembre], de très hautes personnalités côtoieront des pauvres que vous avez invités. Ce contraste a-t-il été recherché ?
J’ai souhaité leur présence non pour créer un contraste mais parce que leur situation de pauvres les place au premier rang dans l’Église. Ils seront bien visibles, accompagnés par nos associations caritatives, non pour se montrer mais très simplement parce qu’ils sont là chez eux. J’ai été frappé, en arrivant à l’archevêché de Paris, de découvrir une Église bien installée mais aussi très généreuse. À la suite de Saint-Vincent-de-Paul, de Frédéric Ozanam, l’Église de Paris continue d’honorer la grande tradition charitable catholique. Ce soin pour les pauvres a toujours été l’un des piliers symboliques de la cathédrale Notre-Dame.
– Lire l’interview en intégralité sur le site lefigaro.fr.